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En Bretagne, des Chouans aux Régionalistes.

de Les 5 minutes bretonnes
Publié le Dernière mise à jour le

En 1789, la France bascule dans la révolution.

Des mouvements de contestation considérés comme contre-révolutionnaire par le pouvoir en place à Paris éclatent les années suivantes. L’application de la constitution civile du clergé et l’exécution du Roi. Puis la levée de 300 000 hommes en février 1792, entraînent une révolte royaliste et chouanne qui secoue la Bretagne et la Vendée.

En mai juin 1793, l’exécution des girondins à Paris provoque le soulèvement de nombreuses villes de province. Dont celle du Finistère et du Morbihan.

La Bretagne des années 1793, 1794, 1795 est un mélange de tout ça. Ainsi il y a des villes très clairement révolutionnaires comme Brest.
Voire très extrêmement révolutionnaire. Également certaines régions de campagne très troublées, qui passent à une forme ou des formes de contre révolution.

Qui vont se traduire militairement par ce qu’on appelle la chouannerie.

Avec des situations souvent très tendue localement.
On a des textes tout à fait extraordinaire. On pourrait parler de contexte de guerre civile, tel que ce qu’on a vécu ou ce qu’on a vu, il y a quelques années dans l’ancienne Yougoslavie. Ainsi on pourrait montrer des textes où on a d’un côté comme de l’autre, des massacres d’habitants de tel ou tel village, où les voisins n’osent surtout pas les enterrer de peur de représailles du camp adverse.

Difficile d’aborder les Chouans sans aborder la guerre de Vendée.

Cette guerre est une boucherie.

Il y a environ 500 000 morts, dont 50 000 civils attribués au seules colonnes infernales des armées républicaines.
Plusieurs milliers de civils, modérés, fédéralistes, chouans, vendéens sont fusillés ou guillotinés en Anjou.  Également noyés en couple à Nantes : les fameux « mariages républicains« .
La Loire est alors nommée « la baignoire nationale« .

Devant cette sauvagerie les paysans du sud de la Bretagne rejoignent de plus en plus la chouannerie. Jusqu’à accueillir le débarquement à Quiberon des émigrés royalistes, en juillet 1795.

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La révolte de Fouesnant, par Jules GIRARDET vers 1886

Les derniers actes de chouannerie s’arrêteront en 1832.

Une partie des républicains, ou des adversaires veulent présenter derrière le Chouan, la caricature de l’arriération, du barbare,  du sauvage ou du paysan indécrottable. La preuve peut-être la plus remarquable c’est un roman.
« Les Chouans » de Balzac n’est qu’une caricature de paysan breton, évidemment.

Au XIXe siècle, il s’est passé quelque chose d’absolument extraordinaire en Bretagne.
C’est que les Bretons sont devenus Français, c’est l’invention de la France !

Et à partir du moment où les Bretons sont devenus Français il y a eu comme un conflit en eux. Parce que l’idée de France, l’idée de langue française, l’idée d’Histoire de France, l’idée de cette citoyenneté française, venaient en superpositions à leur ressenti extrêmement profond. Eux qui étaient Bretons, qui parlaient la langue bretonne où la langue gallèse, eux qui vivaient depuis des siècles enracinés dans cette terre.

Il y a eu un conflit.

Et à la fin du siècle, alors que ça y est,  la France est faite; les Bretons vont développer des structures culturelles. Puis des structures politiques, pour rappeler la singularité de la Bretagne.

Les premiers grands mouvements culturels et politiques en Bretagne date de la fin du XIXe siècle et ce n’est pas du tout un hasard.

Avec la participation de :

Philippe JARNOUX Directeur du Centre de Recherche Bretonne et celtique
Jean Michel LE BOULANGER Vice Président de la région Bretagne chargé de la culture

Histoire de Bretagne.

 

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1 commentaire

Dan 27 février 2021 - 22h28

Excellents arguments basés sur le réel.
Quelques précisions. A Nantes aussi, on fusillait – dans les carrières- et guillotinait -place du Bouffay- beaucoup . Guillaume Laënnec ne pouvant supporter déménagea hors du Bouffay avec sa famille dont son célèbre neveu.
Dans la première guerre dite de « Vendée », le Sud Bretagne- sud Loire- était lié aux actuels départements de la Vendée, du Maine-et Loire, d’une partie des deux-Sèvres. Ces territoires formaient la  » Vendée militaire » sur lesquels ont déferlé les colonnes infernales.
De Charette né près d’Ancenis était un des chefs « vendéens » ‘de l’armée catholique et royale de cette Vendée militaire.. Avec Bonchamps, Cathelineau, d’Elbée du Maine-et- Loire, de La Rochejaquelein des Deux-Sèvres…
A savoir : ce sont les paysans qui sont allés chercher les nobles – ces derniers ayant tous reçu une formation militaire.
Paysans et chefs militaires avaient entre 20 et 35 ans.

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