coeur d'Anne de Bretagne

Pourquoi le coeur d’Anne de Bretagne est dans un cardiotaphe ?

de Yannick LECERF
Publié le Dernière mise à jour le

Le coeur d’Anne de Bretagne : de l’Os Resectum au cardiotaphe

Dès le XIème siècle le Prieur Odilon, assisté de la collégiale de l’abbaye de Cluny, se penchent sur les rituels funéraires et la gestion de la mort. En ce temps où des conflits de pouvoir entre les monarques de l’Occident et l’Église romaine opposent ces deux entités, la papauté tient à démontrer sa puissance en revendiquant privilèges et richesses. Elle s’arroge ces droits en s’assurant le contrôle des populations par la prise en mains de la gestion de leurs morts. Avec l’accord du Pape, Cluny décrète la Fête des Morts le 2 Novembre de chaque année.

Le Paradis et l’Enfer se voient réactivés.

Pour ne perdre aucune âme (c’est-à-dire aucun vivant) au XIIème siècle, le Purgatoire est proposé comme passage transitoire. Puis au XIIIème siècle on y ajoute les Limbes où se retrouvent des jeunes défunts. Dans cet Occident médiéval, les commémorations ostentatoires et les offices religieux orchestrés par un clergé omniprésent apparaissent comme le moyen de guider les populations. Pour contrôler le trépas, l’Église impose la dernière confession et l’extrême-onction. Lorsque la mort touche une famille aisée elle encourage vivement à la rédaction d’un testament.

L’Os Resectum

La pratique de l’Os Resectum* déjà connue à l’époque romaine, disparaît sur ordre du Pape Boniface VIII en 1299. Après une courte période de respect de cet interdit, elle réapparaît avec quelques différences chez les personnages de rang royal. Puis, voulant imiter les régnants, certains grands nobles adoptent ce type de funérailles multiples. Cette pratique finit par devenir très courante à partir des XIVème et XVème siècles.

En effet, le haut clergé, la moyenne noblesse et la bourgeoisie acceptent la tripartition des corps. Cette coutume se concrétise par le découpage des morts. La tête peut être séparée du tronc et placée dans une urne adaptée. Le cœur est extrait de la cage thoracique. Souvent embaumé il est introduit dans une urne cordiforme, qualifiée de cardiotaphe. Le reste du corps retrouve un cercueil quelconque (calcaire, plomb ou bois). Ensuite les différentes parties peuvent rejoindre des lieux d’inhumations éloignés les uns des autres.

Le coeur d’Anne de Bretagne.

En Bretagne, pour la Duchesse Anne, deux fois Reine de France, son corps est couché dans la nécropole royale de Saint-Denis alors que son cœur, scellé dans un cardiotaphe, a longtemps été vénéré comme une importante relique dans la cathédrale de Nantes / Naoned (44) On peut aujourd’hui voir ce reliquaire richement orné exposé au Musée de la Ville.

Lors des fouilles archéologiques du couvent des Jacobins de Rennes / Roazhon (35) plusieurs urnes cordiformes sont exhumées de l’enceinte de ce grand cimetière. Le sarcophage de Louise de Quengo, femme de la noblesse bretonne, décédée le 10 mars 1656, est accompagné d’un cardiotaphe contenant le cœur de son époux, Toussaint de Perrien. Ce dernier dont le corps repose à Carhaix / Karaez (29) est mort le 30 août 1649.

Statue de Anne de Bretagne.

La plus imposante statue d’Anne de Bretagne au monde se trouve à Landevenneg en presqu’île de Crozon / Kraozon.
Sa hauteur est de 4,70 mètres et a été sculpté dans un bloc de granit de plus de 19 tonnes. Il s’agit, eveljust, de granit bleu breton de Lanhelin en Ille et Vilaine.
Cette statue pèse dix tonnes et a été sculpté à la Vallée des Saints par le sculpteur Raphaël MARIEN, sur le grand site de Breizh Odyssée.

coeur d'Anne de Bretagne

Statue monumentale de Anne de Bretagne, Duchesse des Bretons, à Landevenneg sur le site de Breizh Odyssée – www.Breizh-Odyssee.bzh

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