le Breton

Découvrez la psychologie unique des Bretons : caractéristiques et traits de personnalité

de Jean Christophe SEZNEC
Publié le Dernière mise à jour le

Je m’appelle Jean-Christophe SEZNEC et je suis médecin psychiatre. Mon nom de famille est emblématique de la Bretagne même si je n’ai aucun lien de parenté avec le bagnard Guillaume SEZNEC. Ce nom propre véhicule ce long procès qui a touché plusieurs générations et qui a vu accuser un homme d’un crime malgré l’absence de cadavre et de témoin. Au-delà du fait divers, cette affaire symbolise l’emprise de l’1tat français sur cette région de France qui défend et revendique son identité.

Ma petite psychologie bretonne

A travers cet article, je souhaite tenter de décrire les contours de ces fameux traits de caractères bretons qui participent grandement à son identité sociale et dont on entend souvent parler.

Je me suis toujours « senti » Breton. Plus je lis des choses sur la Bretagne et plus je rencontre de Bretons, plus je ressens que ce sentiment n’est pas une construction de mon esprit mais une réalité de caractère et de posture que je partage avec d’autres et que nous revendiquons.

« Inutile de me dire ce que je dois faire ou ne pas faire, je ferais toujours ce que j’ai envie »

Psychiatre libéral à Paris, j’observe que j’ai une surreprésentation de Bretons à ma consultation. Aucun ne me dit que c’est pour cette raison qu’ils m’ont choisi mais, souvent, au bout de quelques consultations, au détour d’une conversation, je découvre que tel ou tel patient est aussi Breton. Les Bretons avancent souvent discrètement mais fermement.

Avec le temps, j’observe des similitudes entre mes patients et des traits de caractère commun. Aussi, je voudrais, pour le plaisir, partager ce qui m’apparait de commun et qui participe à l’histoire que je me raconte sur l’identité bretonne. Ce partage sur cette petite étude psychologique est tout à fait empirique. Elle est probablement pervertie par un biais de reconnaissance et liée à mon caractère.

Aucune étude sur des traits de caractères commun existe. Seules quelques études de comportements sociologiques existent visant à comparer des régions de France. Mes propos n’ont pas l’objet d’être une vérité mais juste un jeu d’écriture pour partager ce que je ressens et j’observe rien que pour le plaisir ou la blague.

le Breton

Le Breton est … ou ma petite psychologie bretonne !

Questionnement.

Tout d’abord, je me suis souvent questionné sur les raisons qui font qu’il existe une présence si riche et florissante du conte en Bretagne. Et pourquoi la mort est si présente dans le quotidien des Bretons.

J’ai observé les éléments de la nature. Notamment la nuit, avec le vent qui siffle dans les arbres, la présence d’une nuit étoilée ou l’absence de lumière par des nuages qui cachent toute luminosité du ciel. Alors je me dis qu’à une époque où l’on ne connaissait pas la lumière électrique tous ces éléments naturels pouvaient stimuler l’imagination. Celle-ci donnait une explication à tous ces phénomènes à travers les histoires des contes et légendes.

Par ailleurs, je me suis toujours demandé si les Bretons n’avaient pas une propension importante à l’imagination. Notamment du fait d’une forte émotionnalité intériorisée. La mort est très présente en Bretagne. Notamment avec les histoires de l’Ankou ou des lavandières. La mort est présente aussi par cette histoire maritime où les femmes voyaient leurs hommes partir pendant des mois à la pêche à Terre Neuve. Puis revenir lorsque la mer ne les avait pas pris.

A Audierne, il existe une baie qui s’appelle la baie des Trépassés. Et où la légende dit que les morts en mer viennent hurler. Chaque année, ces femmes se mettaient sur les côtes dans l’attente d’apercevoir ou non le bateau de leurs hommes à l’horizon. S’il était présent, la vie reprenait et c’était la fête le temps du retour à terre. S’il était mort, il fallait continuer à vivre pour pouvoir s’occuper des enfants.

Les angoisses aux contacts de ces éléments de la nature et de la dureté de la vie ont été probablement sublimées à travers toutes ces histoires pour rendre un peu acceptable ce quotidien. Voilà ce que ma tête me raconte.

Observation.

J’ai toujours observé que j’étais direct dans ma façon de parler. On m’a toujours dit que je pouvais manquer de « psychologie ». En disant de façon brute ce que je ressentais, pensais ou observais. Ce qui pouvait me donner un aspect froid et dur comme du granit. Alors que je me ressentais intérieurement très sensible. Cette sensibilité m’aide à ressentir ce que vive mes patients pour les aider. Et cette « dureté » m’aide à ne pas être dépassé par ces émotions. Tout en sachant leur donner leur juste place pour ne pas être débordé par elles.

J’ai eu une révélation en lisant un article sur la langue bretonne dans le journal « Breton » qui évoquait la structure du langage breton. En lisant cet article, j’ai compris que l’image que je donnais parfois n’étais pas de la dureté mais peut-être issu de mes origines bretonnes.

En effet, la langue reflète la façon de penser.

Même si celle-ci est peu usité, elle influe probablement sur les comportements de ses habitants. On dit que le Breton va droit au but quand il s’exprime. Et qu’il ne prend pas de gants pour dire les choses. On dit que la Bretonne a la longue « pointue ». Et qu’elle pique lorsqu’elle dit crument et directement les choses telles qu’elles sont. Lorsqu’on analyse l’organisation de cette langue, on a le sentiment que les Bretons s’expriment comme maitre Yoda le Jedi de Star Wars. Le je est mis en fin de phrase pour mettre en début ce qui est le plus important : « Le train, je suis venu ». L’individu est en retrait. Le Breton n’est pas autocentré. Mais place ce qui l’entoure avant lui pour dire directement les choses sans artifices.

En Bretagne, le mot bonjour n’existe pas.

D’ailleurs le mot breton le plus connu est en revoir (kenavo) alors que dans de nombreuses langues, il s’agit de bonjour. Quand deux Bretons se rencontrent, ils disent « ça va » (deiz mat), « comment vont les choses » (Mat an traoù), « comment c’est pour toi » (Penaos eo ganit) ou « comment que c’est (Penaos eo). J’aime bien cette idée que la façon de rentrer en contact avec l’autre est un rapport d’ouverture à ce qui est à cet instant. Et non pas autocentré sur les deux individus en présence.
En français, deux Bretons diront plus facilement « il fait beau aujourd’hui » ou une autre phrase de description du contexte que Bonjour.

« Le breton est comme le homard : carapace dure et tendre dedans »

Le Breton est intérieur tout en étant très connecté à son environnement. Non seulement, il ne dit pas bonjour mais il invite plutôt traditionnellement ses convives pour « le café » que pour manger. Lors de ce café, il y a des crêpes, du gâteau, de la salade de fruit et de nombreux mets qui valent un repas ! Le Breton a un jardin dont il s’occupe beaucoup mais dans lequel il vit peu. Il est soit dans sa maison ou à l’extérieur. Car il ne veut pas déranger ou s’exposer. Il existe un contraste entre la force de son intériorité et ce qu’il donne à voir dans le premier contact.

Le Breton

Le Breton est … ou ma petite psychologie bretonne !

Le Breton est pudique et peu expansif.

Il ne vous tapera pas sur l’épaule et sera avare de confidence. Parce qu’il garde avec pudeur son intimité et son intériorité pour lui. Malgré l’intensité émotionnelle de ce qu’il peut ressentir. Il s’inscrira dans sa relation à l’autre dans le concret. Mais il ne flattera pas et ne promettra pas grand-chose. Il ne cherchera pas à rentrer dans l’intimité de son interlocuteur dès la première rencontre et le laissera venir à lui. Non plus ne cherchera pas à vous séduire pour avoir un relationnel fonctionnel.

A l’opposé du méditerranéen.

En fait, il est à l’opposé du caractère méditerranéen démonstratif. Par contre, une fois le contact et la confiance établis, la relation sera entière et « normale ». Elle sera même peut-être plus profonde et chaleureuse que dans d’autres cultures. Elle n’a pas besoin d’être contractualisée. Le Breton est fidèle dans son engagement amical et l’amitié qu’il offre s’use rarement dans le temps s’il n’y a pas d’incident. Par contre, toute trahison à cette amitié la cassera définitivement.

Aller vers l’autre.

En 2010, L’institut pour le développement de l’information économique et sociale (IDIES) plaçait la Bretagne en tête des régions où l’on parlait le plus à son voisin. Lorsque vous êtes dans un festival ou dans un fest-noz, vous pouvez en faire agréablement l’expérience. Il est aisé de parler aux personnes qui sont à coté de vous en écoutant de la musique ou en buvant un verre. A la différence d’une ville comme Paris, où lorsque vous parlez à quelqu’un dans la rue, le premier réflexe est de se demander ce que veut l’autre, ou de présenter une réaction de méfiance dans certaines autres régions.

Cette fidélité se traduit aussi dans le mariage. La Bretagne est la région de France où le taux de divorce est le plus bas : 1,72 divorce pour mille habitants. C’est deux fois moins qu’à Paris ou dans le PACA. Le Breton est fidèle dans la parole et l’engagement, même si la culture catholique, encore bien ancrée en Bretagne, influe aussi sur ces chiffres.

Le Breton est partageur.

La Bretagne est la deuxième région après la Corse pour le nombre de bars par habitant mais la neuvième région pour la consommation régulière et à risque d’alcool. Ils sont deuxièmes derrière les Francs Comtois pour la consommation ponctuelle d’après l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Les Bretons boivent moins que par le passé mais ils aiment faire la fête. D’ailleurs, les plus grands festivals de musique comme Les Vieilles Charrues sont en Bretagne.

La pratique sportive est particulièrement développée en Bretagne.

Une étude menée par l’Institut de Locarn décrivait de la façon suivante le Breton : honnêteté, rectitude et discipline. C’est en Bretagne que l’on respecte le plus la loi. Ils sont moins procéduriers que dans d’autres régions. Les tribunaux sont moins engorgés qu’ailleurs. Il y a deux fois moins de dossiers aux prud’hommes qu’en Ile de France ou dans le PACA et quatre fois moins que dans les tribunaux de commerce de ces mêmes régions.

Quand on se « tape » dans la main en Bretagne, on respecte son engagement. Le Breton préfère résoudre ses différends par le dialogue que devant la justice. La parole donnée est pleine de valeurs. La Bretagne est la région de France où le nombre de vols de voiture est le plus bas, soit six fois moins que dans le PACA.

Le breton a l’esprit civique.

Aux élections de 2012, les Bretons ont été ceux qui ont le plus votés. La Bretagne est la région qui connait le moins de fraude fiscale. Ils trichent deux fois moins que dans le sud-est et trois fois moins qu’Ile de France.

Ce résultat est probablement dû à la fois à un sens du collectif et à la nature anxieuse du Breton qu’à sa volonté de tranquillité.

Le respect pour le collectif s’exprime aussi par l’écologie et les dons du sang. La Bretagne est la plus performante en écologie d’après l’hebdomadaire La Vie. Les Bretons sont les troisièmes donneurs de sang. On retrouve de très nombreux festivals en Bretagne mais aussi les plus grands de France et d’Europe. Ces festivals peuvent avoir lieu grâce à la présence de nombreux bénévoles qui prennent plaisir à être là, à être ensemble et à partager.

Le taux de suicide est particulièrement haut en Bretagne. Il est de 25,3 pour 100 000 habitants soit 65% plus élevés que la moyenne nationale qui est de 15,1%. Ce chiffre reflète l’intensité de vécu intérieur du Breton qui contraste avec la pudeur de ce qu’il exprime extérieurement.

Les Bretons sont sérieux, modestes et raisonnables.

Ces traits de caractère se traduisent notamment dans les performances scolaires. La Bretagne est régulièrement la première pour le nombre de bachelier par classe d’âge. Par contre, ils privilégient les formations courtes en post bac. Sont-ils modestes, pas assez ambitieux ou réalistes en sachant se satisfaire de ce qu’ils ont. Et peu prisonniers du désir ou du regard de l’autre qui sont deux leviers à la motivation sociale ? Le Breton n’a pas besoin d’être admiré mais il a besoin qu’on le respecte pour se sentir aimé et être en confiance. Aussi, il n’a pas besoin d’un titre scolaire ou autre pour se sentir exister et être digne.

Il lui suffit d’être lui.

Un autre facteur qui peut influer sur le manque d’empressement vers les hautes études est le fait que la Bretagne a connu la modernité de façon plus récente que d’autres régions. Jusqu’aux années 50, la Bretagne était un pays fortement agricole dans les terres et marins en bord de mer. L’industrialisation est venue progressivement ensuite. Peut-être ce facteur explique une moindre grande culture des grandes études.

En Bretagne, on peut se faire confiance. A l’heure actuelle où l’avenir est dans l’entraide, c’est un atout pour construire une économie du lien.

La modestie s’exprime aussi à travers la danse bretonne.

Dans ces chenilles qui se construisent dans les festoù-noz, c’est le groupe qui s’exprime. Et non pas les performances de l’individu sur la piste de danse. L’émotion de la danse est vécue collectivement et intérieurement à travers une danse ancrée dans le sol. Source d’une transe collective sous les lumières des étoiles, qui réunit toutes les générations. L’emblème de cette modestie sont les frères MORVAN.

Des agriculteurs célèbres dans le monde entier qui chantent avec leur chemise à carreau et leur casquette vissée sur la tête. Et qui n’ont jamais quitté la Bretagne. Au Festival des Vieilles Charrues, ils ont réuni un public plus grand que Bruce SPRINGSTEEN en jouant avec les Tambours du Bronx (60 000 personnes). Bien souvent, les Frères MORVAN jouent bénévolement pour la « bonne œuvre » et le plaisir de partager leur musique.

N’ayant peur de rien, c’est ainsi que les bretons sont capables de tout oser. Comme celui de construire un lieu digne de l’Ile de Pâques en centre Bretagne avec des dizaines de statues de plusieurs mètres de haut. Sur lequel le temps n’aura pas de prise. Comme organiser le plus grand défilé régional de musiciens sur les Champs Élysées de Paris. Ou se réapproprier la coupe de France de football. Lorsque Rennes est confrontée à Guingamp en finale au Stade de France. Les Bretons sont modestes mais fiers avec du panache.

Le vivre ensemble de façon plus sereine.

Le lien n’est pas vécu comme dangereux ou envahissant par l’autre car le Breton se sent fort dans son identité. Et fait bien la différence entre lui et l’autre, entre l’extérieur et son intériorité. Aussi, il peut envisager le vivre ensemble de façon plus sereine. Cela se traduit par le nombre de fêtes populaires qui existent en Bretagne avec les festoù-noz et l’entraide que l’on retrouve dans le mode du travail.

Le Breton voyage de ce fait bien et forme une communauté bien identifiable partout dans le monde. D’ailleurs, à chaque évènement médiatique dans le monde, on retrouve souvent un drapeau breton. De la même façon, il existe des cercles bretons dans les quatre coins du monde. Les Bretons sont des voyageurs. Ils peuvent le faire facilement tout en gardant leur identité et leurs racines.

Le Breton est ouvert.

Fort de son identité, de ses valeurs et de sa légitimité, il ne se sent pas envahi et en insécurité par la présence d’un autre. La Bretagne est une des régions où le racisme a le moins de prise. Elle est aussi celle qui a eu le premier noir de France maire d’une ville. Celui-ci, un Togolais, a mis en place un conseil des anciens sous son mandat.

Le Breton ne juge pas si on l’embête pas.

Il peut juste avoir une description un peu abrupte et fonctionnelle des choses. Il ne parlera pas de ses animaux mais de ses « bêtes ». Quand une poule ne pond plus, il la tuera pour manger plutôt que de se poser des questions existentielles. Son esprit est suffisamment occupé par tout cette imaginaire émotionnelle pour qu’il déborde sur la réalité de son quotidien.

Les Bretons sont des voyageurs.

On en trouve partout dans le monde tout en gardant leur identité. S’il existe une identité bretonne et une communauté bretonne, le Breton se sent libre et indépendant. Il n’a besoin de personne pour exister et il choisit ce qu’il a à faire en fonction de ce qui est important pour lui à cet instant et dans le contexte qui est le sien.

Finalement le breton est un pratiquant de l’ACT (Acceptance and Commitment Therapy) avant l’heure. Le climat y fait beaucoup. Comme le temps est changeant puisqu’on dit qu’il fait beau plusieurs fois par jour, il faut faire ce que l’on veut faire en fonction du temps maintenant, car le futur météorologique est incertain.

Le Breton est philosophe.

En outre, cette relation au temps a appris au breton à être « philosophe » et à ne pas trouver de gravité à l’instant présent. Il peut faire très mauvais maintenant et faire très beau quelques heures plus tard, notamment au changement de marée. En outre, il connaît et accepte le coût des choses. En gardant cette métaphore météorologique, il sait que s’il fait très beau, le lendemain, il y aura de grandes chances pour qu’il y ait des nuages car la terre fera sortir l’humidité que la chaleur a enfouit dans le sol. De la même façon, après du beau temps, il peut y avoir des brumes de chaleurs.

La météo et les marées …

Les marées obligent aussi à être dans l’instant présent puisque si vous voulez vous baigner devant une mer qui vous fait envie, il vaut mieux le faire maintenant car la mer risque de ne plus être là plus tard tout comme le beau temps. Pour la pêche à pied cela fonctionne pareil, vous êtes obligés de composer avec le contexte.

Ces différents exemples expliquent que l’environnement écologique du Breton l’a obligé à savoir composer avec ce qui se présente à lui. D’ailleurs une bonne métaphore de la thérapie ACT est le bateau à voile. Pour avancer dans une direction vous êtes obligé de composer avec le courant et le vent quitte à devoir tirer des bords.

Tout cela pour vous dire que le Breton est, contrairement à la croyance populaire, flexible. Par contre, il est persévérant, engagé dans ses valeurs et constant dans le temps. Il n’est pas sensible à la séduction ce qui fait qu’il est difficile à manipuler. Tous ces éléments font qu’il peut donner une image de personne têtue.

Le Breton : une identité durable ?

Avec la mondialisation et le brassage des populations qu’engendre le système économique actuelle, je ne sais pas combien de temps durera ce sentiment identitaire. En même temps, ce n’est pas très grave, si le bonheur et l’épanouissement de chacun peut s’exprimer dans l’altérité.

Ce qui me plait dans cette bretonnitude est que ce sentiment identitaire ne se vit pas contre autrui. Il ne nourrit d’aucune lutte et n’a pas besoin de se justifier. Car il est pour soi et personnel. Il existe par essence. Au-delà de l’aspect identitaire, il s’avère que ces valeurs me plaisent et que je les trouve fonctionnelle dans la vie que je souhaite vivre. Je ne revendique pas d’être Breton, je me sens Breton et cela me va. En outre, je n’ai pas besoin de le dire même si je fais le bavard ici en prenant le courage de partager mon intériorité. C’est mon côté psy de comptoir qui prend le dessus en choisissant d’observer et de théoriser sur ce ressenti. Après peu importe que ces hypothèses soient vraies ou non, j’ai pris plaisir à me raconter, à me questionner et à me raconter une histoire.

Et vous, c’est comment votre intériorité ?

Retrouvez-moi également sur mon blog.

Lisez aussi la réaction de Luce, une Parisienne venue s’installer en Pays Bigouden il y a six ans et qui n’est pas du tout d’accord sur cette analyse.

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12 commentaires

pas de pseudo 20 février 2018 - 10h57

Bonjour Christophe Seznec
En lisant votre article je me suis reconnue, bretonne, tranquillement bretonne. NHU accueille votre réflexion et j’y ai parfois apporté la mienne.
Je suis devenant une très vieille dame et jamais la politique ne m’a empêchée d’être ce que je suis. Je crois profondément que la mort est la clé de voûte de toutes les dynamiques mises en place pour que la vie triomphe depuis la nuit des temps. Et je crois que les Celtes, des Européens, puis les Bretons sont les porteurs génériques de ce phare que d’autres voilent sous diverses idées qu’il se font d’une divinité. « La mort, père de la douleur, rien de plus, rien d’autre » (Barzaz Breizh) Ensuite, vogue la galère. Ensuite encore, je crois que l’esprit scientifique est né de l’observation du ciel et des étoiles, parfaitement abouti edans le calendrier celtique découvert à Coligny. Et enfin, il me semble que l’Europe ayant été le théâtre le plus douloureux des deux dernières guerres mondiales, la vocation de la pays s’y est inscrite plus que partout ailleurs.
Merci pour votre réflexion
Colette Trublet (bientôt un blog :www.celtequejaime.com par Colette Trublet

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cath 20 février 2018 - 13h55

je n’ai pas tout lu encore mais s’il vous plait… Au tout début de votre texte :  » je me suis questionner…  » non questionné c’est mieux… je suis désolée mais … ça me fait mal à l’œil … (c’est grave ?). cath

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La Rédaction 20 février 2018 - 16h04

Bonjour Catherine et merci de votre œil averti. Nous venons de corriger cette faute et espérons que vous allez pouvoir ainsi continuer votre lecture. S’il vous plaît (avec un accent circonflexe sur le i, c’est mieux 🙂 n’hésitez pas à nous signaler toute autre faute d’orthographe que vous pourriez noter. Nos contenus sont lus et relus par un petit comité de lecture avant parution, mais il se glisse parfois et malgré cela une faute ou deux. Les langues sont belles et doivent être scrupuleusement respectées. Toutes les langues. Trugarez / Merci

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Catherine 20 février 2018 - 22h49

Le Breton est ouvert : une petite erreur…

Il ne se sent pas envahi ( participe passé ) et non envahit (verbe conjugué).

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La Rédaction 21 février 2018 - 9h44

Finalement, deux fautes d’orthographe pour 3278 mots, c’est combien la note : 19/20 au moins non ? Encore merci de votre expertise et bonne journée.

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Erwan 21 février 2018 - 12h40

Bonjour,
Une petite réflexion sur votre article. Vous parliez des corrections des fautes de français plus haut voici celle du breton. Deizh mat est un néologisme qui veut dire deizh/jour et mad/bon, donc bonjour. Le « ca va » c’est « mont a ra »! La deuxième (moindre celle là) est sur le « mad an traoù » et pas « mat an traoù ». Le durcissement de certaines lettres est le plus souvent en fin de phrase, pas que mais c’est une autre histoire… C’est une sorte de liaison bretonne.
Trugarez deoc’h ha devezh mat!

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La Rédaction 21 février 2018 - 13h44

Trugarez deoc’h

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Luce 23 mai 2018 - 18h12

Bonjour,
Et merci pour cette analyse. Même si, en vous lisant, je retrouve certaines spécificités du caractère breton, j’y apporterais quelques nuances à l’issue des 6 dernières années passées dans le sud Finistère. Je comprends votre lissage plutôt flatteur compte tenu de votre statut de médecin, mais mon ressenti et mon expérience sont nettement moins souriants.
Venant de Paris où j’ai vécu 50 ans avec une vie sociale joyeuse et… simple, je pensais pouvoir aisément m’intégrer en Bretagne, me faire des amis, tisser des liens…
J’ai commencé par une bévue apparemment redoutable : inviter mes voisins à boire un verre chez moi. Pour faire connaissance, me présenter, se connaitre, échanger. Avec une approche bienveillante, évidemment. J’ai appris par la suite, et après moult déboires et problèmes de voisinages jusque là inconnus, que ça ne se faisait pas… Les voisins en question ont vu là un signe de prétention de ma part, une volonté de montrer « mon standing », ma « richesse »… Je précise que mon intérieur n’a rien d’ostentatoire, loin de là. N’ayant jamais (en 50 ans quand même !), ressenti le moindre sentiment de jalousie (ou autres sentiments/jugements du genre) en étant invitée chez quelqu’un, je ne pouvais pas imaginer de telles réactions, ou même envisager que quiconque puisse préférer se préserver d’un rapprochement entre voisins…
Par ailleurs, j’ai découvert que les Bretons avaient (globalement) un sérieux problème de communication. Chacun fait ce qu’il veut, quand il veut… et généralement en douce. Sans concertations aucunes. Ou à l’inverse de ce qui avait été prévu, vous mettant devant le fait accompli.
J’applique depuis toujours la formule « on récolte ce que l’on sème » avec succès et sans efforts, tellement ça me semble évident. En Bretagne, ça ne marche pas ! Le codes sont très différents… et absolument incompréhensibles quand on est pas du cru.
Pas d’accord avec votre analyse sur l’accueil et la dite tolérance. Commérages, petites mesquineries, histoires et interprétations tordues. Je découvre un monde âpre, dur comme la carapace du homard effectivement, mais sans sa saveur ! Puis un manque d’ouverture globale pour tout ce qui n’est pas Breton, autant au niveau culturel qu’humain. Je passe sur les réflexions glanées ici et là, sexistes et machistes, voire racistes, etc. Un roman à écrire sur les artisans qui ont travaillé chez moi ! Une femme seule, parisienne de surcroit… nécessairement riche, évidemment.
À mon arrivée, j’ai trouvé les Bretons plutôt pudiques et retenus. Ce que j’ai apprécié. Aujourd’hui – et au regard des multiples problèmes rencontrés – je les trouve globalement fermés, têtus (ce n’est pas une légende!) et bien peu généreux. Je ne parle pas seulement de leur rapport à l’argent (pas une légende non plus !) mais humainement aussi. Bretagne Terre d’accueil ? Euh… accueil de qui ?
Après 6 ans passés dans cette région, je pense à être légitime pour avoir un avis. Mes efforts pour m’intégrer, positiver et m’adapter sont sans effets (positifs j’entends !). Je me suis régulièrement remise en question, je n’ai pas fait l’économie de l’introspection non plus. Par chance, j’ai rencontré d’autres  » émigrés », arrivés comme moi il y a 5-6 ans dans cette belle région du Finistère sud. Ils m’ont permise de faire l’économie, en revanche, d’aller consulter un psychiatre (!), histoire de vérifier si quelque chose ne tournait pas rond dans mon fonctionnement relationnel. Toutes ces personnes ont décidé de repartir. Tous avec le même ressenti de rejet, les mêmes soucis d’incommutabilité, les mêmes problèmes d’intégration. Les Bretons, si soucieux de se préserver (ce que je peux comprendre par certains côtés) ont donc gagnés. Les étrangers, potentiellement envahisseurs, finissent par abandonner.
Enfin, une dernière réflexion sur la parole. Elle n’est pas libre du tout en Bretagne. Emettre une simple remarque, gentiment critique sur la Bretagne, est perçue comme une insulte. Une forme de successibilité excessive (qui m’apparait aujourd’hui comme maladive) interdit les échanges spontanés. L’art de la conversation, le plaisir de la controverse (pourtant enrichissante, non ?) semble très difficile, pour ne pas dire impossible. La Bretagne : tu l’aimes (dans sa globalité) ou tu la quittes. Point.

Avec une certaine dose de risques et un sincère désir de vivre dans cette région, je me suis lancée très positivement dans cette nouvelle vie en Bretagne. Si certains peuvent se retrouver dans ma réflexion, ils sont les bienvenus pour me donner quelques clés !!!

Ce site se qualifie comme « Média collaboratif pour une Bretagne positive ». Si les médiateurs de ce site laissent ce message, peut-être pouvons-nous espérer qu’une réflexion ouverte porte ses fruits ! C’était mon intention en partageant ces quelques lignes.

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La Rédaction 23 mai 2018 - 20h57

Bonsoir Luce. Waouh … !!! Ça envoie du lourd là 🙂 Ça sent le vécu !! A NHU Bretagne, nous laissons tous les messages reçus, même les pires. Mais nous ne prenons pas le temps de répondre à tous. Certains coins de Bretagne sont parait-il plus difficile d’accès que d’autres. Ces six années dans notre pays vous ont au moins démontré une chose : quand vous êtes en Bretagne, vous êtes ailleurs. Vous entrez dans un peuple différent, dans un environnement différent. Nous ne disons pas que c’est mieux ou pire que d’autres (pire vous dites ?), mais que c’est un peuple différent sur lequel des siècles d’assimilation ne sont pas encore parvenu à lisser.
S’il vous plaît, accepteriez-vous que votre long et très intéressant commentaire devienne un article à part entière dans nos colonnes ? Comme l’est devenu le texte du médecin breton exilé à Paris que vous commentez ? Pour en parler plus précisément : redaction@nhu.bzh.
Votre commentaire est prenant et mérite d’être plus largement diffusé, ne serait-ce que pour éclairer les Bretonnes et Bretons qui ne se voient pas comme vous les décrivez.
Merci de votre attention. Cordialement / A galon.

Répondre
Luce 24 mai 2018 - 8h49

Bonjour A galon,
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre. Comme vous m’y avez invitée, je vous ai envoyé un message sur rédaction@nhu.bzh.

Cordialement,
Luce

Répondre
Arskoliad 10 juin 2018 - 16h40

« Bonjour A galon » !!! 😀 😀 😀
Après 6 ans en Bretagne, sérieusement ?
Ceci explique peut-être cela…

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Madeleine 30 avril 2020 - 13h29

Merci. Après vous avoir lu, je me sens plus autorisée à moi-même, je m’explique davantage.

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