Le crowdfunding, l’effet de mode et la Bretagne
Le crowdfunding d’hier défiait les banques, le crowdfunding d’aujourd’hui est soumis aux banques.
Hier, il y avait les pionniers un peu fous du crowdfunding : Kickstarter aux Etats-Unis ou My Major Company en France. Et ne nous y trompons pas, ils testaient non pas un nouveau mode de financement (on connait déjà tous la « tontine » par exemple) mais plutôt une façon de faire vivre ce type de financement solidaire avec les outils numériques actuels.
Le démarrage en France a été très parisien et même bobo diront certains et il fonctionnait principalement dans la sphère artistique et humanitaire. On contribuait au projet d’un proche ou à un projet pour lequel on avait un coup de cœur.
En termes de valeurs, l’idée était de permettre à des projets d’avoir l’aval d’une communauté, de gagner une légitimité grâce à l’appui des autres mais aussi de sortir des griffes des financeurs habituels et de leurs grilles de sélection. Il s’agissait de trouver un financement alternatif. Comme l’expérience fut encourageante et largement médiatisée, d’autres acteurs ont pénétrés sur ce marché.
Après les généralistes, ce sont les acteurs spécialisés qui se sont donc lancés.
Spécialisés sur des domaines d’activité (le cinéma, l’éducation, le patrimoine, …) et/ou sur des localisations/cultures. C’est le cas de Base Jaune qui promeut des projets dédiés au rayonnement de la Bretagne.
Spécialisés, ils le sont aussi pour certains en termes de modes de financement : du don, nous sommes passés au prêt entre particuliers et aux entreprises mais aussi à la prise de participation dans des entreprises (l’equity). L’objet s’approche alors furieusement des prestations proposées par les banques…
Banques qui d’ailleurs se sont intéressées de plus en plus aux acteurs du crowdfunding… au point de nouer des partenariats avec des plateformes, de devenir des investisseurs ou bien même de créer directement de nouvelles plateformes. Alors là, l’alternatif a du plomb dans l’aile.
Plateforme de crowdfunding
Le crowdfunding d’hier défiait les banques, le crowdfunding d’aujourd’hui est soumis aux banques.
Est-ce un bien ? Est-ce un mal ?
Difficile d’avoir une réponse totalement tranchée car les acteurs du crowdfunding tentent de se structurer et de trouver un modèle économique viable.
Aujourd’hui, le nombre de plateformes est ridiculement pléthorique. Plus de cinquante réponses de plateformes lors du dernier baromètre réalisé par l’association Finance Participative France. On peut en recenser plus de cent lorsqu’on regarde bien le marché. Rien qu’en Bretagne, on compte une demi-douzaine d’acteurs depuis quelques mois. Il y a deux ans, nous étions beaucoup moins. Le côté indépendant et alternatif du début est mis à mal. On parle de bulle. On a raison. Des plateformes de crowdfunding « de niches de niches » (oui, la répétition est voulue) apparaissent et des plateformes se font concurrence directement sur ces même niches… On est loin de l’esprit du financement solidaire et alternatif.
Une sélection impitoyable.
Demain, on le sait déjà, ne resteront que quelques acteurs qu’on comptera sur les doigts d’une main. Ce qui est sûr, c’est qu’il est nécessaire de garder une place et des valeurs propres à ce financement : être un financement alternatif (une possibilité autre ou complémentaire), s’intéresser à des projets qui ont un sens pour le collectif, donner de la visibilité et accompagner des projets qui n’ont pas eu la chance de l’être autrement.
Base Jaune.
A titre d’exemple, sur Base Jaune, le projet sur la renaissance numérique du Mont-Saint-Michel répond à ce type de critères. Il s’agit pour l’Association des Cadres Bretons de co-créer une société participative ayant pour but de faire de la baie du Mont-Saint-Michel une vitrine des nouvelles technologies en faveur de la sauvegarde de notre patrimoine. Chers amis bretons, passons le débat sur l’appartenance du Mont et concentrons-nous plutôt sur les avantages collatéraux phénoménaux qui ressortent de ce projet ambitieux : une attractivité du Mont plus uniquement touristique, le développement d’entreprises du numérique sur la façade atlantique, l’emploi…
En savoir plus sur ce projet.
La professionnalisation du métier du crowdfunding ne doit donc pas être son hara-kiri ! Le crowdfunding a de l’avenir sans aucun doute mais a encore du chemin à faire, une place à trouver et une identité à se forger.
En Bretagne, espérons que nous prendrons le bon virage du crowdfunding !
Le crowdfunding breton de Base Jaune, c’est le Kerfunding
Kerfunding, le crowdfunding breton.
Chez Base Jaune, à ce jour, nous avons fait le choix du Kerfunding 100% breton. Nous sommes donc une plateforme de don contre récompense qui promeut des projets (de Bretagne et d’ailleurs) qui favorisent tous le rayonnement de la Bretagne. Ces projets peuvent avoir deux objets : le développement économique et la préservation du patrimoine sous toutes ses formes. Deuxième élément particulier, l’accompagnement des projets. Il se fait avec un suivi personnalisé tout au long du projet, des outils de communication terrain mis à disposition et des conseils pour ceux qui ne nagent pas encore parfaitement bien dans le grand bain du numérique !
N’hésitez pas à prendre contact avec nous : bonjour@basejaune.com
Á propos de l'Auteur
Vous pourriez aussi aimer
Richesse de la Bretagne du XVe au XVIIIe siècle : lin et chanvre.
Richesse de la Bretagne : un âge d’or. Durant plus de trois siècles, entre le XVe et la moitié du XVIIIe siècle, la richesse de la Bretagne était, pour l’époque,
François PINAULT, Ponant et Bro Gozh Ma Zadoù en Islande.
Une grande première en Islande … Le Mardi 10 Juillet, il s’est passé un évènement en Islande. Un événement très particulier et important pour la Bretagne. Plus précisément dans le
Le sel de Guérande, l’or blanc de Bretagne
Les interviews de NHU Bretagne : le sel de Guérande/holen Gwenrann. Pour ce nouvel entretien, nous nous sommes rendus dans le sud du pays. Précisément à Batz sur Mer/Bourc’h Baz,
Commentaires
Pas encore de commentaires ?
Vous pouvez être le premier/la première à commenter ce post.