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La majorité socialiste de veut pas de drapeau breton sur le fronton de la mairie de la cinquième plus grand ville de Bretagne.
La majorité socialiste à Saint Nazaire / Sant Nazer vient de rejeter la proposition consistant à pavoiser la mairie d’un Gwenn ha Du, comme c’était le cas avant 1984. Née de l’interpellation citoyenne signée par plusieurs milliers de Nazairiens, cette proposition n’avait d’autre objet que de mettre la réalité institutionnelle en phase avec le sentiment d’appartenance de la majorité de nos concitoyens et le legs de l’Histoire.
Comme l’a indiqué le représentant des écologistes au conseil municipal, il est difficile de concevoir une atteinte aussi violente à la démocratie que de bouleverser le cadre territorial pour plonger le département de Loire-Atlantique dans le néant absolu que représente la région des pays de la Loire et sans jamais consulter sa population. Cette interpellation citoyenne avait au moins le mérite d’accorder la parole au peuple sur la question centrale de son appartenance territoriale.
Nier l’identité bretonne et rejeter la Démocratie.
Le rejet de la municipalité socialiste nous montre que la création louable de la procédure d’interpellation citoyenne touchait davantage à la volonté de bénéficier d’une image participative qu’à celle de réduire le déficit démocratique de nos institutions.
Les motifs invoqués par la municipalité tiennent au » on fait déjà beaucoup » lorsque l’on sait que le soutien public à la culture bretonne en Loire-Atlantique frôle l’indigence.
Mais encore et toujours en raison d’une certaine idée de la République qui voit dans l’identité bretonne une menace. Cette motivation nous éclaire sur la conception de la République chère au Parti Socialiste en Bretagne. C’est la conception rigoriste qui fait de la République une religion qui justifie la négation de notre identité bretonne.
Défiance des socialistes jusqu’à Loïg Chesnais-Girard.
Cette idée de la République ne conçoit pour notre culture que le minimum syndical que l’on doit à la diversité, gage d’une mort lente et inéluctable. Ce rejet de la municipalité nazairienne n’est que la reproduction du refus opposé par le Conseil départemental de soumettre au vote la consultation sollicitée par 105 000 habitants de Loire-Atlantique sur la question lancinante de la réunification de notre territoire historique.
C’est aussi cette défiance qui prévaut peu ou prou chez le président socialiste de la Bretagne administrative, Loïg Chesnais Girard, lorsqu’il parade sur les réseaux sociaux pour masquer la volonté d’émancipation qu’il n’a pas et ne concède à nos langues qu’un budget dérisoire de huit millions d’euros.
Cette idée étroite de la République qui voit dans l’altérité une menace est à l’opposé de celle que nous aimons et qui repose sur l’émancipation.
Le Parti Socialiste n’est plus capable …
Il est symptomatique de devoir rappeler au parti socialiste en Bretagne que l’émancipation inhérente au principe républicain justifie de permettre au peuple de trancher la question aussi importante que le cadre territorial au sein duquel il souhaite évoluer, afin de réparer les outrages de l’Histoire. Ce même principe d’émancipation justifie l’autonomie politique de la Bretagne enfin dotée de moyens d’action financiers et légaux pour sauver ses langues et défendre ses intérêts fondamentaux face à Paris et aux métropoles.
Le Parti Socialiste n’est plus capable de raisonner en termes de domination et de nourrir une réflexion critique sur le cadre juridico politique en vigueur. S’il se montre opposé à toute émancipation pour la Bretagne et cultive l’identitarisme républicain, c’est qu’il a renoncé sur la question sociale privilégiant les logiques d’adaptation au marché tout puissant.
Le Parti Socialiste est du côté des puissants, des amis, de la bourgeoisie des métropoles, des réseaux parisiens – ceux qui font les carrières – et du côté des clients.
Alors, quel crédit lui reste-t-il, quand bien même gagnerait il encore quelques élections ?
Les vainqueurs dans cette histoire, ce sont les Nazairiens qui ont tracté et signé la pétition. Ils incarnent l’avenir du peuple conscient et agissant.
Ainsi, le Parti Socialiste a perdu toute légitimité.
Je pense qu’il n’en a plus pour très longtemps dans un contexte national particulièrement troublé. Et si nous lui trouvions un successeur ouvert à l’émancipation de la Bretagne ?