été tourisme Bretagne 2025

Été et tourisme 2025 : que se passe t-il en Bretagne ?

de NHU Bretagne

Été et tourisme 2025 : la Bretagne s’en sort et la France trinque, surtout dans son sud.

Sur les réseaux sociaux, les images de plages vides à Nice ou d’hôtels déserts à Sète en France du sud se multiplient.
Les témoignages affluent : l’été 2025 serait une catastrophe pour le tourisme français, surtout dans son sud. Pourtant, toutes les régions de l’Hexagone ne sont pas logées à la même enseigne.
En Bretagne, la tendance est bien différente.
Entre authenticité, prix encore contenus, cadre naturel encore préservé et bon accueil, le pays tire clairement son épingle du jeu.
Analyse d’un été à deux vitesses.

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Définition du mot Touriste

La France du sud en difficulté : entre saturation et rejet

Des prix devenus fous

Dans de nombreuses stations balnéaires de France du sud, autour de la Mer Méditerranée, les prix ont explosé.
Une semaine dans une location sur la Côte d’Azur dépasse souvent les 2000 euros, sans compter le stationnement ou les repas, eux aussi hors de prix.
Résultat : les vacanciers, les Français en particulier, fuient.

Mauvais accueil, sur-fréquentation, insécurité

À cela s’ajoute une expérience touristique dégradée :

  • Plages bondées ou sales,
  • Circulation impossible et parkings hors de prix,
  • Insécurité croissante dans certaines villes (agressions, vols),
  • Et surtout, un accueil jugé froid voire désagréable par de nombreux vacanciers.

Tout cela alimente un ras-le-bol qui s’exprime fortement sur les réseaux sociaux.
La narration dominante devient : « le sud de la France ? Trop cher, trop de monde, trop de problèmes »

Que disent les chiffres ?

Contrairement à ce que laissent penser les posts viraux, la fréquentation touristique globale dans l’Hexagone n’est pas en chute libre, mais elle est contrastée :

  • D’après le baromètre ADN Tourisme, les réservations en juillet 2025 sont en baisse de 4 à 7 % par rapport à 2024.
  • La clientèle française part moins, ou plus tard.
  • En revanche, la clientèle étrangère augmente, notamment depuis les États Unis, l’Allemagne, la Belgique ou les Pays Bas.

Mais surtout, la répartition géographique évolue.
Certaines zones résistent beaucoup mieux, et parmi elles : la Bretagne.

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En Bretagne, une fréquentation stable voire en hausse

Un mois de juin prometteur

Dans les Côtes d’Armor, les nuitées de juin 2025 sont en hausse de +3 % par rapport à l’an passé. Les excursions à la journée ont même bondi de +12 %. Les premiers signes dune bonne saison sont très encourageants pour les professionnels du secteur.

Un mois de juillet plutôt positif

Malgré une météo capricieuse sur le pays début juillet, la fréquentation reste stable dans les zones littorales bretonnes.
La clientèle hexagonale reste fidèle, notamment celle d’Île de France et des régions limitrophes à l’est de la Bretagne.
On note aussi, et c’est important, une progression du nombre de Bretons à rester cet été dans le pays au lieu de « passer les frontières » vers l’est ou le sud.

Une clientèle étrangère fidèle

Au-delà des touristes français, les autres touristes étrangers sont eux aussi présents :

  • Allemands,
  • Néerlandais,
  • Belges,
  • Britanniques (notamment en Finistère),
  • Et de plus en plus d’Américains, séduits par le côté sauvage et patrimonial de la Bretagne.

Pourquoi la Bretagne s’en sort « mieux »

Des prix (encore) raisonnables

Certes, les tarifs augmentent un peu, mais restent bien en-deçà de ceux pratiqués en France, en particulier sur la côté méditerranéenne. Une semaine à 800-1200 € reste possible, même en bord de mer. Et le ratio qualité/prix reste excellent.

Une identité forte et valorisée

La Bretagne a su développer une offre culturelle cohérente, fière de ses racines, sans pour autant tomber dans le folklore. Festoù-noz, patrimoine, gastronomie locale, art de vivre breton : on sent qu’on est ailleurs.

Une nature encore préservée

Côtes sauvages, forêts, îles, sentiers de randonnée… La Bretagne reste l’un des pays parmi les plus verts et les plus accessibles d’Europe occidentale, loin des zones bétonnées du littoral méditerranéen.

Un accueil perçu comme plus humain

C’est peut-être le point qui revient le plus souvent : les touristes se sentent bien accueillis en Bretagne. Pas comme des portefeuilles sur pattes, mais comme des invités. Cela change tout.


Part du tourisme dans le PIB Produit Intérieur Brut de la Bretagne

La part du secteur touristique dans le PIB Produit Intérieur Brut de la Bretagne est trop importante.
Avec un PIB breton vers 143 milliards d’euros, les quelques 9 milliards d’euros de revenus générés représentent 6,3% de ce PIB annuel.
L’Hexagone a un PIB (Bretagne incluse) de 2920 milliards et son secteur touristique représentent quelques 71 milliards d’euros : 2,4%.
Ces seuls chiffres démontrent, certes la très grande attractivité de la Bretagne hors de ses frontières, mais aussi sa trop grande dépendance au tourisme. A moins que cela ne prouve également la relative faiblesse des autres secteurs d’activité économique.
Pour l’état central, la Bretagne est un terrain de jeux et de repos, voire un parc d’attractions.

Vers un rééquilibrage durable ?

La situation actuelle n’est pas qu’un accident conjoncturel.
Elle traduit une mutation profonde des comportements touristiques :

  • Refus du tourisme de masse,
  • Recherche de sens, de nature et d’authenticité,
  • Volonté de soutenir des régions respectueux de l’environnement et des traditions.

Autant de tendances dans lesquelles la Bretagne s’inscrit naturellement.
Encore faut-il qu’elle continue à maîtriser son développement, à éviter les dérives du tourisme industriel, et à garder son âme.

Et si c’était le bon moment pour changer de modèle ?

L’été 2025 le prouve : la Bretagne peut réussir sans copier les modèles du sud européen.
Elle attire parce qu’elle est différente, plus humaine, plus enracinée.
Alors que d’autres pays paient les excès d’un tourisme de masse devenu machine à cash, la Bretagne a encore la possibilité de choisir un autre chemin.

Restons exigeants, fiers, et fidèles à Nous-Mêmes.
Mais vigilants : la Bretagne ne doit pas être une colonie … de vacances !

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