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La saison touristique en Finistère est lancée, et les connards sont bien arrivés …
Saison touristique en Finistère.
Hier, alors que nous profitions du soleil quasiment estival lors d’un apéritif en terrasse, dans une ville très peuplée pour cause de jour de marché et de vacances scolaires, une dame d’un âge certain a marquée le début de la saison des connards.
Entrant dans le bar, mon épouse se trouvant non loin pour payer, elle lance à une jeune serveuse d’un ton comminatoire : « Les toilettes !« . Notre d’ordinaire pétillante et charmante barmaid, évidemment, l’ignore superbement et poursuit ses tâches. La vieille peau, d’un tour d’horizon marquant son cou de tortue antédiluvienne pour y promener son chef outrancièrement maquillée d’ex reine de la nuit d’entre deux guerres, pensant y trouver une approbation quelconque annonce alors à la cantonade : »Mais quel manque d’éducation !« .
Mon épouse lui rétorque alors, sans doute un peu sèchement ; »Madame, peut-être qu’avec « Bonjour, s’il vous plaît, merci », cela fonctionnerait mieux ? ».
La dragonne sort alors en assénant ; »Mais quel culot ! Incroyable !
La Bretagne ne peut plus accueillir autant de touristes sans que cela ne pose de graves problèmes
Voilà. La saison des connards est lancée.
Ceux qui pensent être ici au mieux dans un parc d’attraction ou dans une réserve indienne, et au pire pour certains dans une sorte d’Afrique coloniale du XIXème siècle dans laquelle les indigènes devraient se plier au moindre désir de leurs maîtres.
Qu’on ne se méprenne pas sur mes propos.
La plupart des touristes et nouveaux habitants se tiennent correctement et sont bien accueillis ici par une population globalement bienveillante avec eux. L’importance de la migration de ces nouveaux arrivants, vacanciers, habitants saisonniers ou permanents peut poser quelques frictions, notamment par l’explosion du prix de l’immobilier et des locations notamment saisonnières bien évidemment.
Mais cela se passerait bien mieux encore si des principes de base étaient respectés.
D’une part, pour les néo-habitants s’ils comprenaient que ce n’est pas parce qu’ils demeurent ici depuis quelques mois qu’ils connaissent mieux le coin que nous.
Que ce n’est pas parce que leur famille vient en vacances dans le coin même depuis plusieurs générations qu’ils sont plus bretons que les natifs.
Que ce n’est pas non plus parce qu’ils sont un arrière aïeul plus ou moins de la région au sens large qu’ils peuvent se targuer d’une égalité d’origine et/ou culturelle avec nous.
Voire d’une supériorité puisque ayant vécu longtemps le plus souvent dans une métropole ils connaissent, forcément, la meilleure manière de vivre qu’il faudrait forcément inculquer aux « sauvages » locaux.
Enfin qu’ils comprennent que les autochtones ne vivent pas en costumes folkloriques, les pieds dans des sabots garnis de paille, dans des foyers au sol en terre battues au milieu des cochons, parlant « la langue » surtout et un peu un français malhabile et se nourrissant exclusivement de crêpes arrosées de cidre, dormant chaque nuit à toute une famille dans un unique lit clos.
D’autre part, pour les pires d’entre eux …
… dont la conduite exécrable nuit forcément aux bonnes relations avec ceux qui respectent avec gentillesse les habitants de la région qui les accueille, non, nous ne sommes pas à votre service, ni vos indigènes soumis auxquels on peut parler comme au dernier des clebs pouilleux.
Certains d’entre nous rêvent, durant la saison touristique, d’activer une brigade des gifles pour remettre les pendules à l’heure de ceux qui visiblement méprisent les locaux.
Sans aller jusqu’à là, et de manière moins violente, peut-être serait-il tout bonnement plus utile, en terme de pédagogie, que nos commerçants, restaurateurs, patrons de bistrot, et plus largement ceux qui reçoivent du public ou des clients, ignorent et refusent de servir ceux qui se pensent en terrain conquis, rabaissent le personnel et dénigrent la population locale.
En attendant cette hypothétique réaction, une chose est certaine : la saison des connards est lancée et elle va être longue…
Titre de l’article et illustrations de NHU Bretagne
Cet été, partez à l’étranger, venez en Bretagne
Saison touristique en Finistère
