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Apprendre la Bretagne ?

de Guy Christophe COPPEL
Publié le Dernière mise à jour le

Aujourd’hui, il nous est possible d’apprendre le breton, les danses bretonnes, la lutte bretonne, la musique bretonne…

Mais où pouvons-nous « apprendre la Bretagne , son histoire, sa géographie, son économie, sa culture, sa littérature, sa sociologie ?
Nous le savons, notre degré de connaissance conditionne directement la qualité de nos décisions de citoyens ou d’élus.
De manière plus générale, elles tendent à remplacer fantasmes et clichés et autre prêt-à-penser sur la Bretagne en s’appuyant sur des données crédibles, fiables; une réflexion et un savoir universitaires pour se penser autrement qu’au travers de slogans pour T-shirts ?

Que fait l’école de la République ?

A quelques exceptions près, on ne peut pas dire que l’école, publique ou privée, ait été vraiment le lieu (sauf à de rares exception dans l’histoire) où l’on à pu apprendre quoi que ce soit sur son histoire ancienne, moderne ou contemporaine, sa géographie, physique ou humaine. C’est le moins que l’on puisse en dire.

Une Bretagne frappée d’invisibilité.

Pourtant, son histoire, sa sociologie, sa géologie, sa musicologie, son économie… sont tous, et depuis longtemps, sujets d’études universitaires riches et passionnants. Cette recherche reconnue, aux implications très concrètes, offre des outils importants d’orientations et de décisions aux acteurs économiques, culturels et sociaux. Malgré cela, l’école n’en dit rien.

Alors que les textes de l’Éducation Nationale donnent aux professeurs une certaine latitude dans la possibilité de choisir les exemples qui leur semblent les plus appropriés pour illustrer les programmes, la Bretagne est essentiellement absente des salles de classe, au point de se demander si elle existe en dehors de la locution « vacances en Bretagne ».
De fait, elle semble être frappée d’invisibilité.

De l’aveuglement à la négation

Et quand les données la concernant la rende « visible », elles sont amputés, la plupart du temps, d’un cinquième de son territoire. Donc de près d’un quart de sa population.
En effet, il faut rappeler qu’ « administrativement »,  Nantes, capitale des Ducs de Bretagne, et sa région, ne sont plus considérées comme bretonnes par tous les gouvernements français depuis le décret Pétain-Darlan d’Août 1941.

Les oblitérations d’un « roman national ».

Toutes tentatives de rendre une visibilité à l’ensemble de la Bretagne dans sa cohérence historique, sa multiplicité culturelle, son potentiel économique et humain semblent devoir systématiquement déclencher une réaction défensive d’un État-nation qui se veut, se pense, se présente comme incréé.

Ce sont ces oblitérations systématiques, que l’on ose aujourd’hui nous resservir sous le nom de « roman national ». Loin de ne concerner que les Bretons, ils s’appliquent à imposer méthodiquement et systématiquement ce qu’il faut bien appeler un ensemble de mythes, aussi ridicules et toxiques dans l’ensemble de l’Hexagone que dans ses territoires extérieurs.

L’exception qui cache le complexe.

En effet, il suffit de prétendre confondre unité et uniformité pour faire de ceux qui, porteurs de la richesse d’une différence, ne peuvent ou ne veulent se résoudre à être normalisés dans un moule unique, réducteur et aseptisé.
Ils deviennent ipso-facto des tenants supposés et donc les dangereux suspects-coupables d’un « communautarisme » qui, par essence, serait coupable de lèse-France.

Paradoxal dans un pays si prompt à revendiquer pour lui-même une « exception culturelle » qui cache mal une forme de complexe de supériorité. Étrange, pour un état s’affichant à l’international comme le champion des droits de l’Homme, de la diversité culturelle, de la liberté, de l’égalité, et de la fraternité, ce si beau programme.

Les Bretons victimes du syndrome de Stockholm.

Pour être parfaitement honnête, seul un syndrome de Stockholm semble pouvoir expliquer l’attitude à la fois très « légitimiste » et très rebelle des Bretons dans ce qu’il faut bien appeler une colonisation de plusieurs siècles.
Colonisation, qui contrairement à d’autres peuples inclus dans l’Hexagone, est restée impuissante à effacer totalement, comme elle a pu le faire ailleurs, un profond sentiment d’identité spécifique s’appuyant sur langues, cultures, modes de pensée propres en plus d’une relation particulière à un territoire et un environnement.

Une invisibilité auto-entretenue ?

Paradoxalement, cette « invisibilité » de la Bretagne semble affecter aussi le cursus proposé par les écoles DIWAN qui offrent la possibilité d’apprendre le breton en en breton, à côté d’autres langues.

Car là encore il apparaît que même l’Histoire et la géographie de la Bretagne, sans parler d’autres disciplines, soient les parents pauvres dans cette filière par ailleurs tout à fait remarquable, offrant de la maternelle au lycée une scolarité gratuite et laïque qui, depuis quarante ans, obtient des résultats scolaires parmi les meilleurs.

Grande comme l’Irlande ou le Danemark.

Pourtant la Bretagne existe. Avec ses 4,5 millions d’habitants, son Histoire riche, et sa culture millénaire, sa géographie physique et humaine si particulière, cette terre multilingue, reconnaissable entre toutes, défie sa négation.
Ouverte sur le monde, pluriculturelle, dotée d’une puissance économique et d’une population la classant  au voisinage de l’Irlande et du Danemark, la Bretagne existe très au-delà de la réalité administrative atrophiante dévolue à ce que l’État central appelle des « régions ».

Malgré toutes ses richesses, malgré tout son potentiel, et peut-être à cause de cela même, cette Bretagne là n’est  jamais été véritablement enseignée, et encore moins reconnue, sans parler d’être encouragée.

L’Héritage des Celtes …

La Bretagne fait partie de la famille de ce qu’il est convenu d’appeler les « pays celtiques ». Entendons par là la frange atlantique des peuples qui pendant quasiment deux millénaires ont prospéré sur la majeure partie de l’Europe.
Grâce à une culture savante, un très haut niveau de technicité, un sens aigu du commerce international, un savoir scientifique et technique, ils n’avaient rien à envier aux autres.

Constitués de nombreuses tribus, ce qu’on appelle « les Celtes », dénomination que leur ont été attribué par les Grecs, étaient organisés de manière fluide, jamais centralisée, soudée par des langues compatibles sinon similaires et une religion commune, expression d’une vision sophistiquée du monde où l’Homme est intégré et intimement connecté à son environnement.

… Un réinvestissement très productif.

D’abord ignorés par l’Histoire, puis idéalisés, récupérés bien que largement inconnus, les Celtes sont aujourd’hui l’objet de constantes découvertes qui modifient fondamentalement la perception que nous pouvions avoir de leur impact historique et de leur rôle.
L’héritage celtique contemporain, notamment linguistique et culturel, fleurit toujours aujourd’hui, malgré les vicissitudes de l’Histoire. De l’Écosse à la Galice en passant par la Bretagne, l’Irlande, le Pays de Galles, les Cornouailles sans oublier l’Ile de Man et les Asturies, il fait des envieux.
Il se révèle partout porteur de dynanisme, d’une ouverture d’esprit et d’une créativité dans tous les domaines dont il semble que tous avons besoin et que nous n’avons aucun problème à partager..

In-télé-visible.

Ces pays disposent tous d’un enseignement les concernant, au moins d’un point de vue culturel et linguistique, ainsi que de médias audio-visuels propres.
Les Bretons, eux, ne peuvent rien apprendre de ce qui concerne la Bretagne, et encore moins de ses nations-sœurs; ni à l’école et pas plus à la TV.

La Bretagne, après l’espoir créé par l’avènement de TV Breizh dans les années 2000, est aujourd’hui toujours dépourvue d’une télévision culturelle et d’information propre, traitant de l’intégralité de son territoire.
Cependant, l’appétit de connaissances est là.

Par les chemins creux de la transmission parallèle …

Ignorée par l’enseignement, interdite de média audio-visuel, la Bretagne s’apprend tant bien que mal. Par petit bouts, par bribes, on la fait vivre dans les chemins creux de la transmission parallèle, presque clandestine. Héritage familial ou efforts d’associations culturelles, ce qui est transmis est précieux, même si parfois maladroit ou incomplet. Le discours des organisations politiques, insignifiantes, est trop souvent parcellaire et vu comme suspect. Heureusement le volume absolument considérable d’ouvrages paraissant chaque année et couvrant tous les domaines, tous les sujets et tous les genres, permet d’y faire une moisson généreuse et profitable.

Bretagne, terre de livres.

De la thèse aux fascicules, des articles universitaires aux livres d’Histoire, de culture et tradition populaire, de cuisine, ceux traitant des nombreux patrimoines bretons qu’ils soient architecturaux ou vestimentaires; mais aussi les romans, les BD, les essais sociologiques, ethnographiques, économiques… la Bretagne inspire.

Serait-il inconvenant, ou peut-être dangereux, de se demander pourquoi le pays de Jean BRITO et du Catholicon est toujours aujourd’hui une terre de livres ?
La Bretagne est un véritable sujet d’étude, de travail, de réflexion, de recherche. Sujet sérieux, très au-delà des « beaux livres » et guides touristiques. Et les Bretons sont les premiers lecteurs, et pour cause !

La découverte ou l’ignorance … encore et toujours.

Le besoin crée l’organe, bien sûr.
Mais lequel d’entre nous n’a jamais regretté de n’avoir eu le moindre cours digne de ce nom, même synthétique, sur l’Histoire de la Bretagne ?
Lequel de nous n’a jamais eu envie qu’on lui explique sa géographie par ailleurs si originale et complexe que la description de la Bretagne comme une «péninsule granitique, pauvre et sauvage aux cotes découpées » devient affligeante de simplification, vraiment insupportable..
Lequel d’entre nous n’a pas, ayant découvert qu’il ignorait, voulu « apprendre la Bretagne », mais aussi « apprendre par la Bretagne ».

Ultime acculturation.

De sorte que faute d’un véritable enseignement, s’est érigé une accumulation de clichés, de raccourcis, de caricatures et de contre sens; voire de contrevérités en lieux et place d’une véritable connaissance basée sur les données acquises de la science, selon l’expression consacrée.

Le tout a  fini par constituer ce « corpus » assez improbable, finalement brandit comme un squelette magnifique et magnifié, une manière de bannière, bricolée d’idées reçues et acceptées.
Bannière rapiécée de lambeaux de connaissance plus ou moins idéalisés et d’approximations plus ou moins partisanes, par ceux qui ignoraient, mais aussi ceux que l’on a trompé.

Piège pour ceux qui n’ont pas pu, pas su ou pas voulu aller chercher, souvent très loin dans les bibliothèques ou les librairies, les ouvrages de références sur tous les sujets concernant la Bretagne, les lire, les comprendre, en discuter…
Ultime acculturation que d’adopter pour visage les caricatures que l’on a faite de nous.

Internet libère la Bretagne.

Beaucoup d’entre nous ne savent même pas dire quelle est la surface de la Bretagne. N’ont aucune idée de son PIB, et ne parlons pas de son Histoire au-delà du nom d’Anne de Bretagne…
Heureusement, l’avènement d’internet a quelque peu brisé le silence, l’invisibilité et le non-dit.
Le web a permis un accès décuplé à des données, des informations. Autorisé des curiosités, stimulé des réflexions, des initiatives, aujourd’hui heureusement partageables.
Et ne n’est que le début. Avec internet, la Bretagne se libère de cette invisibilité imposée. Elle se découvre avec bonheur, pour elle-même et pour les autres.

Savoir que l’on ne sait pas : un choc douloureux … mais salutaire.

Avec ce nouvel outil et quelques autres sources de qualité qui préexistaient avant l’ère numérique, les Bretons et tous ceux, nombreux, intéressés par la Bretagne, ont ainsi pu commencer à lentement combler leur propre déficit de connaissance. Souvent, grande a été leur surprise, tant est vaste le champ des choses à découvrir et à travailler. La masse et l’intérêt des informations disponibles ont pu pousser, certains même parmi les plus sceptiques, à reconsidérer la Bretagne sous  des perspectives nouvelles, insoupçonnées, et ce dans tous les domaines.

Sortir de la méconnaissance quasi-totale que les Bretons ont de la Bretagne est souvent un choc douloureux. En effet l’attachement émotionnel à la Bretagne est inversement proportionnel à cette méconnaissance quasi totale. Ils ont aussi souvent, passé le choc, appris à cette occasion, à re-penser.

Un moyen d’être au monde.

La revue « Ar Men » a eu pendant longtemps pour sous-titre « La Bretagne, un monde à découvrir »… à commencer par les Bretons eux-mêmes, pourrait on ajouter !

Et c’est bien de cela dont il s’agit.
On doit oser y adjoindre le sous-titre d’une autre remarquable revue en Bretagne, « Hopala! » : « La Bretagne au monde ».
Très vite, s’approprier cette connaissance particulière signifie naturellement, faire de la Bretagne un moyen d’être au monde. Une manière de l’inviter et d’y contribuer. La Bretagne n’est pas une destination, elle est un véhicule.

L’ignorance a créé l’invisibilité. La connaissance révèle la vision.

Car pour tous ceux ayant choisi de savoir, la Bretagne et tout ce qu’elle représente, comme une évidence enfin révélée, ne peut être ou devenir ou se contenter d’être une voie sans issue, comme trop souvent on la présente, y compris géographiquement.

Bien qu’elle soit ad nauseam, communément dénoncée comme un repli nostalgique, un terminus émotionnel, une potentielle crispation, une manière de « tour d’au revoir », cette péninsule ouverte aux vents est définitivement irréductible à l’embaumement.
Elle se révèle au contraire, être le fier bâtiment dont elle nous offre d’être l’équipage, courageux, agile, pertinent, exigeant, curieux du monde et ouvert sur lui.
L’ignorance a créé l’invisibilité. La connaissance révèle la vision.

Une aquaroute à 360°

Vision audacieuse, aux horizons larges qu’autorise un pays ouvert au reste du monde par la mer.
La mer qui contrairement à ce que pensent et professent certains, n’est nullement une frontière, et encore moins une «frontière naturelle ». Pour un peuple marin, c’est une autoroute à 360 degrés, certainement pas une barrière mais bien une invitation.

Ce n’est pas ce qui sépare, mais bien ce que notre Histoire de nation maritime nous enseigne : servir ce qui relie les hommes entre eux. Tous les continents ne sont en effet que de grandes des iles sur une planète où, rappelons-le, 70 % de sa surface est constituée de mers et d’océans.

« Apprendre la Bretagne », c’est s’embarquer pour découvrir le monde …

« Apprendre la Bretagne » c’est donc aussi, d’une certaine façon, symboliquement, « prendre la mer ».
C’est aller voir les autres avec ce que nous savons être. Quitter des certitudes bien ancrées pour une circumnavigation à laquelle l’on ne s’attend plus.

L’on mesure très vite avec grande surprise souvent, incrédulité quelque fois, émotion certainement, mais toujours avec curiosité et finalement fierté, que ce qui pour de multiples raisons ne nous a pas été dit et encore moins enseigné, loin de nous singulariser au sens de nous isoler, de nous distinguer absolument,  nous permet de devenir des êtres plus libérés, plus respectueux les uns des autres, plus compatibles avec tous.
« Apprendre la Bretagne« , c’est s’embarquer (avec des biscuits) pour découvrir le monde.

Une expérience d’humanité.

« Apprendre la Bretagne » c’est disposer de ce qui permet de comprendre et d’échanger sans complexe de supériorité et plus celui d’infériorité qui nous a été si longtemps inculqué.
« Apprendre la Bretagne » c’est écrire sur notre passeport notre identité commune avec le reste de la planète en guise de visa permanent.
C’est une expérience d’humanité, une manière d’initiation à ce qu’être un habitant de la Terre peut bien vouloir dire. Et aux plus sceptiques, disons-le : rien de moins !

D’une évidence exigeante à l’exigence évidente …

Affranchis d’un complexe d’infériorité, lavés de tout besoin d’une « exception » quelconque, l’égale dignité que nous devons aux uns et attendons des autres devient une évidence exigeante.
Finalement, le sentiment d’une fraternité « essentielle » par-delà les différences, redonne sons sens au mot « humanité » et impose cette fois, une exigence évidente.

Sens et connaissance.

« Apprendre la Bretagne » est donc une aventure humaine.
C’est une navigation. C’est une discipline. Une manière de re- penser.
L’on pourrait dire que c’est effectivement une manière de « tour du monde par la Bretagne ». Cela revient ainsi à réaliser, à intégrer, faire « sens de » en faisant « connaissance avec »; ce qui, intimement, nous permet d’être reliés à tous sur cette petite planète.

C’est ce qui constitue en fait notre identité profonde. Elle ne peut l’être quand elle se contorsionne pour devenir à tous prix une singularité inventée. Elle l’est au contraire, au travers celle que nous avons en commun, fondamentalement, avec les autres habitants de la planète bleue, et que nous interprétons à notre manière.

Il n’est nul besoin « d’être Breton » pour le devenir.

Antidote à tous les replis, c’est une école d’humilité et de curiosité. C’est une invitation à découvrir.
Également une chance donnée d’apprendre et d’apprécier ce qui nous rapproche plutôt que ce qui nous sépare.
C’est une incroyable opportunité qui tient les promesses de bien des devises.
Et cela nous dit quelque chose d’essentiel et de fondamental : qu’il n’est nul besoin « d’être Breton » pour le devenir.

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« Plus on est enraciné, plus on est universel » – Charles LE GOFFIC, écrivain et poète breton

Des racines pour devenir universels

Continuer à créer du sens, chacun pour tous, là où nous sommes, avec notre héritage et les influences que nous choisissons d’avoir, c’est devenir riche de cette monnaie d’échange qui fait de ce que nous sommes pour nous-mêmes et les autres, quelque chose d’infiniment plus précieux que ce que nous ne pourrons jamais posséder.

Le grand poète breton Eugène Guillevic ne disait rien d’autre lorsqu’il écrivait : « Plus on est enraciné, plus on devient universel ».

Bonnes questions…

Et l’on peut d’ailleurs légitimement se poser la question de savoir pourquoi en Bretagne « sens et connaissance », comme d’ailleurs sa vocation maritime, qui on l’a vu sont liés, restent aujourd’hui des combats. A qui cela fait-il peur et pourquoi ?
Regagner la naturelle vocation maritime de la Bretagne dans tous ses aspects n’est-il qu’un enjeu économique ?
N’est-ce pas non plus l’expression tout aussi naturelle de notre manière d’exister avec le reste du monde ?
Exister dans tous les sens du terme : intellectuel, symbolique, culturel, en plus de l’économie et parallèlement à la technologie, la valorisation des savoir-faire, au respect de l’environnement.

Bonne question ….

Le bonheur de la Bretagne Heureuse : croquer le « fruit défendu » ?

NHU Bretagne est le lieu où l’on rencontre et créé la « Bretagne Heureuse ». Il y a pour ceux qui le fréquentent et voudraient  « Apprendre la Bretagne » de façon un peu rigoureuse, et certainement stimulante; pour ceux qui veulent faire sens de ce qu’ils savent déjà avec ce qu’il apprendront, une excellente nouvelle depuis quelques années. Parallèlement aux excellents articles de cet espace de découverte, de connaissance, et de réflexion partagées.

Faisant le constat en 2012 que tout ce qui avait trait à la Bretagne dans l’enseignement universitaire était depuis l’obtention (de très haute lutte !) de la Licence de Breton, exclusivement limité à ce diplôme depuis le milieu des années 80, le sociologue Ronan LE COADIC a osé ressusciter le Diplôme d’Études Celtiques à l’Université de Haute Bretagne, devenue seulement « Rennes 2 ».

Le plus vieux diplôme de l’Université de Rennes.

L’histoire veut que ce diplôme créé par Joseph LOTH en 1911 soit en fait le plus vieux diplôme de l’Université de Rennes encore enseigné. Du moins sous ce titre, à défaut d’avoir le même contenu qu’il y a un siècle !
Soucieux de répondre aux besoins de ceux qui souhaitaient se constituer une base de connaissance généraliste, fiable et solide sur la Bretagne, en langue française, a donc rouvert le vénérable « Diplôme d’Études Celtiques » de l’Université de Haute Bretagne Rennes 2 avec une maquette rénovée.

Ce diplôme universitaire (D.U.) sur un an, accessible à tous (y compris sans le BAC sous certaines conditions) accueillera sa sixième promotion à la rentrée de Septembre 2017.

Le DEC, c’est son nom

Le DEC, c’est son nom, (Diplôme d’Études Celtiques), offre  un enseignement généraliste sur la Bretagne et les Pays Celtiques. Sans aucune obligation concernant l’apprentissage de langues. Cependant, des cours de breton ou d’irlandais sont proposés en option pour les débutants autant que pour les confirmés. Et ceux-là pourront valider le DSEC, le Diplôme Supérieur d’Études Celtiques.

Dans l’espace  d’une  année universitaire, les cent vingt heures de cours de ce diplôme original, très pluridisciplinaire et généraliste, permettent effectivement « d’apprendre la Bretagne ». Avec de bonnes notions sur les autres pays celtiques.

En très bonne compagnie.

Très riche malgré sa brièveté, il offre une approche globale à la fois historique et contemporaine. Également sociologique et artistique, permettant soit de découvrir, soit de compléter ses propres connaissances de façon stimulante.

Ronan LE COADIC, directeur du DEC/DSEC s’est entouré de, entre autres, et sans tous les citer de Yann-Fañch KEMENER et de Jean OLLIVRO. Aussi de Yves DEFRANCE, Jean-Michel LE BOULANGER, Gwendal DENIS, Cédric CHOPLIN, Erwan CHARTIER …

L’humain, richesse exceptionnelle du DEC.

Pour ceux qui considèrent que la Bretagne n’est pas une destination, une fin en soi, mais bien un moyen d’être au monde, d’y contribuer et de l’enrichir, le Diplôme d’Études Celtiques est une plateforme unique, exceptionnelle, riche d’un enseignement rigoureux, et ouvert.
Il offre de plus, chose essentielle, pour chacune des personnes qui s’y inscrivent (à tous les âges d’ailleurs !) l’opportunité de s’enrichir aussi en y croisant des personnalités venant d’horizons très différents. Et ainsi de forger de solides amitiés tout en bénéficiant des précieux apports de chacun qui font aussi la richesse de ce diplôme.

Contribuer à ensemble, apprendre … Kendeskiñ.

Des étudiants de toutes les promotions récentes, ne se résolvant pas à arrêter de travailler ensemble, ont d’ailleurs constitué une association très originale. Avec le soutien actif des enseignants, ils ont créé KENDESKIÑ (Ensemble, Apprendre en Breton).

KENDESKIÑ a un triple objectif. Accueillir et soutenir les nouvelles promotions. Faire connaître le diplôme et le valoriser. Enfin, continuer via des séminaires, formations et autres conférences, mais aussi via le travail de son comité de lecture, à continuer de manière transdisciplinaire à « Ensemble, Apprendre ». Les domaines et sujets abordés avec le corps enseignant pendant l’année restent de passionnants sujets d’études offrant de nombreuses perspectives.

De « Breizh ma Bro » à … « Bretagne m’apprends ».

Grâce au DEC de l’Université de Rennes 2, il est aujourd’hui possible d’Apprendre la Bretagne« .
Que l’on soit jeune ou moins jeune. Ou que l’on ait besoin d’ajouter ces connaissances de plus en plus demandées à sa « boite à outil professionnelle ». Ou qu’on le fasse pour son propre enrichissement personnel et celui de son entourage.

Ce diplôme universitaire est ouvert à tous et toutes.

Dans tous les cas, s’autoriser enfin  à connaître pour savoir en s’appuyant sur les meilleurs dans leurs domaines, contribuera certainement à « passer de  l’émotion à la réflexion » concernant la Bretagne.
De « Breizh ma Bro » à « Bretagne m’apprends » !

Il n’est que temps.

Renseignements pratiques :
Les inscriptions au Diplôme d’Études Celtiques de l’Université de Rennes 2 sont ouvertes dès à présent pour la rentrée prochaine.
Pour obtenir le dossier d’inscription et pour tous renseignements (tarifs, formation continue…),
• une adresse mail: sfc-bdl@univ-rennes2.fr
Le compte Twitter du centre de Formation Continue de Rennes 2 : @SFC_UnivRennes2
Quant à l’Association Kendeskiñ, elle soutient le Diplôme Celtiques avec sa page Facebook
Contact : kendeskin@kendeskin.bzh

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3 commentaires

Iffig 7 juillet 2021 - 12h27

Combien je suis d’accord avec toi, Guy Christophe. Mais quand je vois la nullité du mouvement politique breton, ces élections régionales en sont l’image, je me dis que mon Pays ne mérite pas ça !

Répondre
Belli boni an Ti 7 juillet 2021 - 17h37

Attention cet article n’est plus à jour. Yann-Fañch Kemener nous a quitté, On sait, à présent, que ce n’est pas Joseph Loth qui a créé ces deux diplômes.

Répondre
Tuerto42 8 juillet 2021 - 19h37

Il est curieux qu’un Blanquer ministre de l’éducation nationale n’encourage pas (c’est un euphémisme) Diwan et l’enseignement immersif du breton. Il se devrait d’encourager de telles initiatives et de les répandre au profit de toutes nos langues .
Bref, le contraire d’un bon ministre.

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