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Les inondations en Bretagne : un phénomène récurrent
Qu’appelle-t-on une inondation ?
Une inondation est une submersion temporaire d’une zone habituellement sèche. Elle peut être causée par des pluies intenses, une montée du niveau de la mer, une rupture de barrage ou un débordement de cours d’eau. Il existe plusieurs types d’inondations :
- Les crues de rivière: elles surviennent après de fortes précipitations ou la fonte des neiges. En Bretagne, nous ne sommes pas vraiment concernés par la seconde cause 🙂
- Les inondations par ruissellement: l’eau ne s’infiltre pas et s’accumule rapidement, surtout en milieu urbain.
- Les inondations côtières qui résultent d’une combinaison de marées hautes, de tempêtes et de houle. On parle alors de phénomène de vagues submersions.
En Bretagne, les inondations sont principalement liées aux crues des rivières et aux submersions marines lors des tempêtes hivernales.
Quelle fut l’inondation la plus importante en Bretagne ?
L’une des plus grandes inondations de Bretagne a eu lieu en décembre 2000 et janvier 2001. Ce fut un épisode exceptionnel par son ampleur et sa durée. De nombreuses rivières sont sorties de leur lit, notamment la Vilaine à Redon, l’Oust et le Blavet dans le Morbihan, l’Aulne / Ster Aon et l’Elorn dans le Finistère / Penn ar Bed.
Ces inondations ont touché les cinq départements bretons, causant d’importants dégâts matériels.
À Redon, le centre-ville s’est retrouvé sous l’eau pendant plusieurs jours. L’aéroport de Rennes / Roazho a dû fermer temporairement. Ces crues ont également affecté les axes routiers et ferroviaires, isolant certaines communes du pays.
L’inondation la plus meurtrière en Bretagne
L’inondation la plus meurtrière en Bretagne s’est produite en octobre 1936 à Morlaix / Montroulez (Finistère).
Ce jour-là, des pluies diluviennes ont provoqué une crue soudaine de la rivière Jarlot. L’eau a envahi les rues en quelques heures, atteignant parfois plus de deux mètres de hauteur.
Le bilan fut dramatique : six morts et plusieurs disparus.
Les dégâts matériels furent considérables, avec des maisons effondrées et des commerces détruits. Cette catastrophe a marqué les esprits et a conduit à des travaux d’aménagement pour limiter les risques dans cette ville régulièrement inondée.
Les inondations les plus importantes dans l’histoire de la Bretagne
La Bretagne a connu plusieurs inondations majeures au fil des siècles.
Parmi les plus marquantes :
- Février 1872: une crue dévastatrice de la Vilaine et de l’Oust a touché Redon et les environs.
- Janvier 1925: de fortes pluies ont fait déborder la Vilaine à Rennes / Roazhon et la Laïta à Quimperlé / Kemperle.
- Octobre 1960: inondations importantes à Kemperle, Morlaix / Montroulez et Pontivy / Pondi, avec de nombreux sinistrés.
- Novembre 1974 : après deux mois de pluie incessante, la Vilaine sort de son lit et inonde Rennes / Roazhon.
- Janvier 1983: des crues record touchent la Vilaine et le Blavet, provoquant des coupures de routes et d’électricité.
- Décembre 1999: la tempête Lothar, accompagnée de pluies diluviennes, entraîne des crues rapides en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan.
Ces inondations ont souvent conduit à des travaux de prévention, comme la construction de digues, de bassins de rétention et la reforestation des bassins versants.
Les rivières qui inondent le plus en Bretagne
Certaines rivières bretonnes sont plus sujettes aux inondations en raison de leur relief et des précipitations importantes. Les cours d’eau les plus concernés sont :-
- La Vilaine: son bassin versant est vaste et il connaît des crues fréquentes, notamment à Redon et Rennes.
- Le Blavet: cette rivière du Morbihan déborde régulièrement, affectant Pontivy et Hennebont.
- L’Oust: affluent de la Vilaine, il inonde souvent Josselin et Malestroit.
- L’Aulne: dans le Finistère, ses crues touchent régulièrement Châteaulin.
- L’Elorn: elle déborde fréquemment dans la région de Landerneau.
- La Laïta: à Quimperlé, cette rivière connaît des inondations récurrentes qui submergent le centre-ville.
- Le Jarlot et le Queffleuth: ces rivières provoquent régulièrement des inondations à Morlaix.
Le cas de la Loire / Ster Liger dans le sud du pays
Dans le sud du pays, en Loire Atlantique, c’est la Loire surtout qui provoque des inondations.
En 1414, dans une Bretagne indépendante, selon Dom Lobineau : « toutes les parties basses de Nantes, depuis l’église des Prêcheur jusqu’aux portes de Saint-Nicolas et de Sauvetout furent tellement inondées que les habitants de ces quartiers se retirèrent dans les lieux les plus élevés et aux faubourgs du Marchix et de Saint-Clément ».
Puis il y aura les inondations de la Loire vers Nantes / Naoned de 1711, 1846, 1856 et surtout le crue catastrophique de 1872.
Suivront les inondations de 1904 et 1910. Entre 1911 et 1931, les inondations de la Loire dans la plus grande agglomération de Bretagne seront quasiment annuelles. Les dernières grandes inondations à Nantes sont à ce jour celles de l’hiver 1960-1961.

Les inondations spécifiques aux rivières maritimes du Finistère
Le Finistère est particulièrement exposé à un phénomène rare et redoutable : les inondations des rivières maritimes.
Ces crues surviennent lorsque trois éléments se combinent :
- De fortes marées: lors des grandes marées, le niveau de l’eau monte rapidement et limite l’évacuation des rivières vers la mer.
- Un vent d’ouest violent pousse l’eau de mer vers l’intérieur des estuaires, ralentissant encore plus l’écoulement des rivières.
- De fortes pluies en amont qui font gonfler les rivières, qui ne peuvent plus se déverser normalement dans l’océan.
Ce phénomène est particulièrement visible à Morlaix / Montroulez, Kemperle, Landerneau / Landerne et Châteaulin / Kastellin.
Lors des grandes marées, l’eau remonte dans les rues, inondant les quartiers anciens. À Kemperle, le niveau de la Laïta peut atteindre des hauteurs impressionnantes, forçant les habitants à évacuer.
Parmi les inondations en Bretagne : l’inondation de Kemperle en 2014
En février 2014, une forte tempête associée à des pluies abondantes et une marée exceptionnelle a provoqué une montée rapide des eaux. Le centre de Kemperle s’est ainsi rapidement retrouvé sous 1,50 mètre d’eau. Les dégâts furent très importants, et les habitants durent être évacués en urgence.
Ce type d’inondation est difficile à prévenir car il dépend de plusieurs facteurs naturels simultanés.
Cependant, des mesures ont été mises en place, comme la construction de digues, l’amélioration des systèmes d’alerte et des travaux d’aménagement des berges.
Quelles sont les principales causes d’inondations en Bretagne?
Le remembrement
A compter des années soixante et pendant de trop nombreuses années, le pouvoir central impose à l’agriculture bretonne de devenir le garde manger de la région parisienne. Il va falloir produire plus. Et pour cela, les bulldozers vont détruire des milliers de kilomètres de talus pour agrandir les parcelles et augmenter la production. Ces talus avaient été patiemment construits par nos ancêtres pour de bonnes raisons, que les bureaucrates des ministères parisiens n’avaient évidemment pas même effleurées. En effet, la Bretagne est soumise depuis la nuit des temps aux vents et aux pluies. Ces talus du bocage breton étaient là pour protéger les cultures des vents et retenir les terres en canalisant les eaux pluviales. De fait, sans talus, les eaux de ruissellement ont érodé les bonnes terres arables pour les entraîner rapidement vers la mer et sans retenue, ces eaux se sont précipitées très rapidement vers les rivières et les fleuves, inondant en quelques heures des villes et leurs alentours.
A propos du remembrement en Bretagne, on pourrait également évoquer la destruction considérable de la biodiversité.
L’urbanisation et l’artificialisation des sols
Comme un peu partout, sans tenir compte de l’histoire locale, les Hommes ont construit, toujours plus, et trop souvent trop près des cours d’eau. Depuis ces années de remembrement, des zones commerciales, des routes, des rond points, des parkings … ont recouverts les anciens champs de béton et de goudron.
Durant les dix dernières années, quelques 25 000 hectares supplémentaires ont été artificialisés en Bretagne. Et 20% de l’ensemble des surfaces artificialisées le sont par des routes.
Sur ces surfaces, les eaux de pluie ne pénètrent pas et ruissellent rapidement vers les cours d’eau, gonflant ainsi leurs débits et participant aux inondations.
Les inondations en Bretagne
Les inondations sont un phénomène courant en Bretagne. Si certaines rivières comme la Vilaine, le Blavet ou l’Oust débordent régulièrement, les rivières maritimes du Finistère connaissent des crues spécifiques liées aux marées. L’histoire bretonne est marquée par des inondations majeures, dont certaines ont causé des pertes humaines. Aujourd’hui, la prévention passe par des aménagements, des alertes météo précises et une meilleure gestion des bassins versants. Toutefois, avec le changement climatique, les épisodes de fortes pluies pourraient devenir plus fréquents, augmentant encore le risque d’inondations dans le pays.
Photo header : Guipry Messac / Gwipri Mezeg, Janvier 2025 (@DisasterNews)

3 commentaires
Un article très superficiel, et qui ne fait même pas état des nombreuses inondations de l’annee 1974.
Les termes d’urbanisation et d’artificialisation des sols ne sont même pas évoqués, pas plus que le mot remembrement.
Si ce n’est d’écrire le nom des villes en breton, il n’y a là aucun intérêt.
L’auteur ne peut s’empêcher de terminer son article par le refrain du réchauffement climatique.
Tout cela est vraiment très très médiocre. Direction corbeille.
Bonjour Alain, et merci de votre pertinent commentaire. NHU Bretagne est un média collaboratif : nous avons tenu compte de votre commentaire et avons augmenté l’article en ce sens. Cela vous convient-il ?
Quand-même vous oubliez de citer l’inondation de Morlaix 1974, où tout le monde savait la cause.
Pour mieux connaître l’histoire du « démembrement », lisez « Champs de Bataille » de Inès Léraud 2025 qui relate la politique d’industrialisation forcée en Bretagne et ailleurs en France, appliquée déjà par les occupants allemands en parfaite collaboration avec le régime de Vichy et continuée sous De Gaulle avec certains des mêmes responsables en place. Quoi que le processus était déjà évident après 1918 sur les terres ravagées par la guerre en table rase. S’en est suivi l’intimidation de la paysannerie (et ailleurs en Europe), traitant d’arriérés les paysans qui refusaient la modernisation industrielle. C’était l’époque de sur-capacité de production de nitrates soudainement moins requises pour les explosifs. Après 1945 rebelote, quand le plan Marshall proposait des prêts sous obligation d’acheter les tracteurs américains et le marché de la viande chevaline connaissait un grand boom par la suite. Sans parler de la Grande-Bretagne des années trente qui connaissait déjà une vague de suicides dans les écuries après l’arrivée des premiers tracteurs américains.