La Bretagne serait le pays de la pluie … il paraît 🙂
Pour l’Europe, c’est Brergen en Norvège, qui détient le record de précipitations annuelles avec près de treize jours de pluie mensuels et 8,8 millimètres quotidiens en moyenne. Suivent Sunderland, une ville anglaise ex-aequo avec Glasgow, ville écossaise : onze jours de pluie en moyenne par mois pour respectivement 5,6 et 4,7 millimètres de pluie par jour.
Cette étude a été mené pour les trois cent villes les plus peuplées d’Europe par Holidu.
Comme dit un célèbre dicton, il n’y a pas de mauvaise météo, seulement de mauvais vêtements.
Comme les Inuits ont de nombreux mots pour décrire la neige, les Bretons en ont un certain nombre pour parler de la pluie.
Sommaire
Comment traduire le mot « pluie » en breton ?
Glav, pour pluie, se prononce « glao ».
Une goutte, sous entendu, de pluie, c’est glavenn.
D’abord, il y a le fameux crachin breton !
Mais pour un Breton, est-ce bien de la pluie ?
Nos libistrenn ou uzenn bretons sont le premier niveau de pluie en Bretagne. En langue française, on dirait « crachin fin ».
Puis il y a la glav bihan ou ailhenn : c’est le crachin … moins fin.
En Bretagne, occidentale surtout, le crachin, fin ou pas, peut nous arroser avec douceur une journée entière, sans discontinuer. Voire plus parfois …
A noter qu’en brezhoneg / breton, la pluie ne tombe pas. Chez nous, il fait de la pluie : glav a ra (pluie il fait)
En Bretagne, il ne pleut que sur les c… selon le navigateur breton Olivier de Kersauson
Après le crachin breton, il y a la pluie fine.
Les gouttes sont un peu plus conséquentes. C’est glizhataj dans notre vieille langue celtique.
Ensuite, il fait de la glav bras (pluie grande) ou glav fonn (pluie abondante). Là, ça commence à mouiller un peu !
Une averse de dit barr-dour, comme « grappe d’eau », ou tarzhad-dour comme « explosion d’eau ».
On entend aussi barrad-glav pour « bourrasque de pluie »
On change de vêtements pour aller se promener sous une glav pil ou dour bil. Là il pleut à verse, à torrent.
Le modèle de pluie qui suit c’est du sérieux : glav pil polos !
Les polos (prononcer poloss) sont les prunelles sauvages noires d’un bon centimètre de diamètre que l’on trouve au bord des chemins à la fin de l’été. Quand il fait une glav pil polos, même avec des vêtements adaptés, il vaut mieux se mettre à l’abri.
Encore plus fort, c’est l’ultime déluge, la glav-beuz., le pluie diluvienne.
En breton, autour de la pluie …
En été, en Bretagne, on a parfois des averses orageuses. Il fera alors de la glav-touseg, ou glav arnev. Littéralement, de la « pluie-crapaud » et de la « pluie d’orage ».
On n’en est pas encore à la glav trovanel, pour « pluie tropicale » en langue française.
Comme partout ailleurs, avant de faire la pluie, on peut voir dans le ciel le « nuage de pluie », le koumoulen c’hlav.
Pour se protéger de l’eau qui tombe du ciel, on peut user d’un « anti-pluie’, disglav en brezhoneg / breton. Le préfixe di/dis est un privatif, très courant en breton.
De fait un disglavier est un « parapluie ». Et un dilhad-glav est un « vêtement de pluie ».
Quand il fait glav ha grizilh mesk-ha-mesk , il tombe de la « pluie et de la grêle mêlées »
Avec la neige, de plus en plus rare, il fait de la glav hag erc’h, pour « pluie et neige ».
Une glav trenk est une pluie acide, et une kaouad stered-lostek une pluie de comètes …
Souvent, on se plaint de la pluie, en Bretagne.
Mais la pluie est une de nos richesses naturelles.
Beaucoup de pays dans le monde, atteints par une sécheresse dévastatrice, envient notre pays et sa pluviométrie. La pluie est source de vie, et cette glav va devenir de plus en plus recherchée.
Rappelez vous : il n’y a pas de mauvais temps, juste de mauvais vêtements !
Sources
holidu.co.uk/magazine/the-rainiest-cities-in-europe
www.meteo.bzh