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Gavotte jusqu’à la transe
C’est la danse bretonne par excellence, celle que tout le monde est capable de citer.
Mais en fait ce mot « gavotte » a été donné par des observateurs étrangers vers le XVIIe siècle. Par ressemblance avec la gavotte française ou branle double. Puis est ensuite passé de gavotte à gavotenn, quand notre danse originale était le trihori aux XVe et XVIe siècles. Trihori ou tri c’hoari, qui signifie « trois jeux ». Ainsi sont les trois morceaux successifs de la gavotte, le ton simpl ou ton kentañ (morceau premier), tamm kreizh (morceau du milieu) et ton doubl ou ton diwezhañ (morceau dernier).
En fait il existe différentes gavottes locales (glazig, bigouden, aven) mais la gavotte par excellence est la gavotte de la montagne. Vous savez notre montagne à nous, qui culmine au Roc’h Ruz vers 385 mètres.

La communion d’un peuple (vidéo)
Visionnez cette vidéo si vous n’avez jamais eu l’occasion de participer à un fest-noz (fête de nuit). Ou seulement d’y assister.
Visionnez-là jusqu’au bout.
Même si le son de nos instruments traditionnels de musique sont étrangers à vos tympans. Même si vous trouvez le temps un peu long à visionner ces quatre minutes.
Juste pour vous interrogez et essayer de mieux comprendre.
- Comment se fait-il que ce type de danse, pratiquée partout en Bretagne depuis plusieurs siècles, soit encore très largement répandue, aussi bien en ville qu’en campagne ?
- Qu’est-ce que ces danseurs peuvent-ils bien ressentir, parfois jusqu’à la transe, alors que pendant quatre minutes (ici, mais danser dix minutes et bien plus est courant, parfois jusqu’à l’épuisement) ils vont tourner en rond serré, faisant un même pas
- Pourquoi il n’existe nulle part ailleurs en Europe une telle pratique de danse, aussi populaire ?
- Pourquoi cette danse me fait étrangement parfois penser à certaines danses amérindiennes, jusqu’au saccadement des sons, ici provoqués par les pieds sur le plancher de bois, et qui peuvent rappeler le son sourd des tambours tribaux ?
- Comment expliquer cette ferveur presque tribale entre les danseurs et danseuses ?
- Remarquez qu’en Bretagne, nous n’avons pas besoin de légiférer sur les quotas hommes-femmes. Quand on danse, c’est naturel d’intercaler une femme et un homme, toujours.
Dans le fest-noz, il n’y a aucune ségrégation.
Ni classe sociale, ni homme – femme, ni jeune – vieux, ni urbain – campagne … C’est le peuple breton tel qu’il est dans sa plus parfaite diversité.
Car il n’y a pas de videurs à l’entrée des salles, parce que l’esprit est toujours et seulement festif.
Depuis toujours, le fest-noz est un grand moment de communion entre Breton(ne)s. Entre eux/elles et avec les autres qui nous font le plaisir de communier avec nous.
En effet, c’est vers là, en pays Poher, à Poullaouen exactement, que se déroulera pour la 30e année, la Nozvezh ar Gavotenn / Nuit de la Gavotte.
Du 19 au 22 Septembre 2019, concerts, veillées, kan ha diskan, bonne humeur, et gavottes à gogo.
Matin, midi et soir, gavottes et gavottes, à s’en péter les varices !
Car si tu n’as pas vu une nuit de la gavotte … tu n’as rien vu.
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