compter en breton

Compter en breton est très différent du français.

de NHU Bretagne

D’abord, compter en breton les unités.

D’abord, et c’est la première chose que l’on apprend à l’école, compter de un à dix.
Ici rien de particulier …quoique !
Un = Unan [‘y:nãn]
Deux = Daou/Div [‘dɔw]/[di(w)] au masculin et au féminin.
Trois = Tri/Teir [‘tri:]/[‘tɛjr] au masculin et au féminin.
Quatre = Pevar/Peder [‘pe:var]/[‘pe:dɛr] au masculin et au féminin.
Cinq = Pemp [‘pɛmp]
Six = C’hwec’h [‘xwɛ:x]
Sept = Seizh [‘sɛjs]
Huit = Eizh [‘ɛjs]
Neuf = Nav [‘naw]
Dix = Dek [de:k]

compter en breton
Compter en breton : six / c’hwec’h

Eh oui, quoique!

Vous l’avez remarqué, les chiffres 2, 3 et 4 ont en breton un masculin et un féminin.
Deux se dit donc daou pour un masculin et div pour un féminin. Pour trois, ce sera respectivement tri et teir, et pour quatre, pevar et peder.
Cette règle-là, une fois connue et mémorisée, est simple. Mais là où cela se complique pour les francophones, c’est que des mots qui sont en langue française masculins ne le sont pas nécessairement en breton. Ce serait trop simple.

Le genre et le pluriel.

Par exemple, le mot maison est féminin en langue française quand il est masculin en brezhoneg/breton.
Autres exemples : la mer, la terre et l’eau sont féminins en langue française. Par contre Mor, Douar et Dour sont masculins dans notre langue.
Par ailleurs, profitons de ce paragraphe pour préciser également aux non brittophones une particularité du brezhoneg quant aux pluriels. On dit un fest-noz et des festoù-noz : le pluriel s’appliquent ici comme dans de nombreuses autres langues. Par contre le pluriel ne s’applique pas après un nombre. Ainsi des festoù-noz deviennent trois fest-noz.
Vous nous suivez ? Alors continuons …

Compter en breton la première dizaine.

De onze à dix-neuf, on commence par l’unité suivie de la racine de dek (dix) quelque peu « aménagée ».
Unnek pour onze, daouzek pour douze, puis ainsi de suite : trizek, pevarzek, pemzek, c’hwezek, seitek.
Dix-huit casse un peu la routine avec un triwec’h pour trois(fois)six.
On termine avec naontek avant ugent.
Il est à noter que les douze, treize et quatorze sont unisexes contrairement aux deux, trois et quatre.

Ensuite,  compter en breton les dizaines.

Le breton est une langue celtique qui suit le système vigésimal, c’est à dire basé sur le nombre vingt.
Après dek pour dix, ce sera ugent pour vingt, et tregont pour trente.
Quarante
se dit en breton daou-ugent, c’est à dire littéralement deux (fois) vingt.
Cinquante est plus simple, étant la moitié de cent : hanter-kant ou moitié-cent.
Soixante sera un composé de vingtaine avec tri-ugent ou trois(fois)vingt.
Soixante dix (60 et 10 en langue française) devient dek ha tri-ugent en brezhoneg. Soit dix et trois(fois)vingt.
Le quatre-vingt (4 fois 20) de langue française est similaire en brezhoneg avec le pevar-ugent ou 4 (fois) 20.
Sur l’exemple du 60 et 10 français, le quatre vingt dix (80 et 10) devient l’inversé dek ha pevar-ugent breton, soit 10 et 4 (fois) vingt.
Enfin, le premier cent se dit kant en brezhoneg.

Puis compter en breton de vingt à trente …

Pour compter en breton ces nombres-là, on prend les unités que l’on place « sur la » vingtaine. Ce « sur la » se disant en breton war an dans ce cas précis.
Vingt et un devient donc unan warn ugent : un par-dessus vingt. Le war an se contractant en warn.
Puis on déroule de cette façon …
Daou / Diou warn-ugent.
Tri / Teir warn-ugent.
Pevar / Peder war-ugent.
Pemp warn-ugent.
C’Hwec’h warn-ugent.
Seizh warn-ugent.
Eizh warn-ugent.
Nav warn-ugent

On continu à compter en breton, de 30 à 90 …

Tous ces nombres se forment de l’unité ou du nombre de onze à dix-neuf, suivi de la particule ha (pour « et ») et de la dizaine.
On a dit précédemment que trente se dit tregont. Donc trente-deux devient daou/diou ha tregont (avec toujours ce féminin et ce masculin différents pour deux, trois et quatre).
D’autres exemples :
44 le numéro d’immatriculation de la Loire Atlantique, le département breton le plus au sud : pevar/peder ha daou-ugent.
56 pour le Morbihan est c’hwec’h ha hanter-kant (six et moitié cent).
67 se dit seizh ha tri-ugent : sept et trois(fois)vingt.
79 se dit naontek ha tri-ugent : dix-neuf et trois(fois)vingt.
81 se dit unan ha pevar-ugent : un et quatre(fois)vingt.
96 se dit c’hwezek ha pevar-ugent : seize et quatre(fois)vingt

Petite note …
Dire « soixante six ans » devient en brezhoneg/breton c’hwec’h vloaz ha tri-ugent. Soit littéralement « six ans et trois(fois)vingt ». Là on retrouve bloaz qui reste au singulier même après « six » … et qui mute.

Enfin … de cent à mille.

On sait maintenant que le 100 (cent) en langue française se dit kant en brezhoneg/breton.
Donc deux-cent se dirait daou-kant ?

Trop facile là :):) Ça mute !

C’est sans compter sur les mutations, une des autres particularités de notre langue celtique. Selon les mots et leur place dans une phrase, certaines premières lettres d’un mot peuvent muter, se transformer en une autre lettre. Bientôt, on vous en parlera plus en détails dans un autre article.
Ici, le k de kant va muter en c’h. Ce c’h n’est pas, comme trop de personnes le pensent la juxtaposition de deux lettres, un C et un H séparé d’une apostrophe; mais bien une lettre à part entière.

Lire cet article à propos de l’alphabet breton

Revenons à nos 200 …

Donc deux-cent deviennent daou c’hant.
300 se dira tri c’hant
Puis 400 pevar c’hant
500 pemp c’hant … oupala, non malheureux :):) Les mutations, les mutations … 500 se traduit par pemp kant.
Ensuite …
600 se dit c’hwec’h kant
700 seizh kant
800 eizh kant
et 900 nav kant ? Mais pas du tout voyons : on mute et 900 se dit nav c’hant.

Ça y est on a tapé dans le … mille !
Là c’est plus simple. Le mille en langue française se traduit par un mil en brezhoneg / breton. Ensuite on ajoute mil … sauf pour 2000 où la mutation entraîne un Daou vil.
Millier(s) se traduit par miliad(où).
1200 se traduit par mil daou c’hant
1500 par mil pemp kant, etc …

Voilà l’essentiel de ce qu’il vous faut savoir pour compter en breton.
Maintenant, il vous faut de la pratique …

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2 commentaires

Labous-ar-vro 27 septembre 2021 - 13h01

L’exemple de 66 ans n’est pas très heureux, bloaz subit une mutation particulière: neuze e brezhoneg e vefe lavaret c’hwec’h vloaz ha tri-ugent – sellit ouzh ar reolenn : http://www.arkaevraz.net/dicobzh/index.php?hmut=1&ifr=&b_mut=2
§ évolution: Noter bloaz :
(ur) bloaz, daou vloaz, tri bloaz, pevar bloaz, pemp bloaz (sandhi /p/), c’hwec’h vloaz, seizh vloaz, eizh vloaz, nav bloaz, dek vloaz etc …, & mil bloaz,

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nhu Bretagne nhu Brittany
NHU Bretagne 27 septembre 2021 - 16h55

Corrigé. Trugarez vras deoc’h

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