Les langues régionales mènent-elles au séparatisme ?
Langues minoritaires et séparatisme.
Selon certains, les cultures minoritaires constituent une menace pour l’unité nationale.
L’exemple suisse montre que ce n’est pas automatique.
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C’est un argument que l’on m’oppose souvent. En substance : « Vous êtes bien gentil avec vos langues minoritaires, mais regardez les Catalans en Espagne. A force de vénérer leur langue, ils en sont venus à réclamer leur indépendance. » C’est à cette objection que je voudrais apporter une réponse cette semaine. Une réponse qui tient en deux mots : oui, mais.
Oui, je le reconnais sans difficulté : l’attachement que l’on porte à une langue peut mener au séparatisme.
Car une langue, ne l’oublions jamais, ne sert pas seulement à communiquer de manière utilitaire, à dire « passe-moi le sel » ou « je rentrerai à 19 heures ». Une langue permet aussi à un groupe de se définir comme un groupe. Et ce groupe est généralement prêt à se mobiliser s’il sent son identité menacée, au besoin en réclamant son indépendance. C’est le cas, à tort ou à raison, de la Catalogne espagnole (ou « sud », selon les points de vue).
Cela est vrai, mais – c’est là qu’intervient le mais – je vais maintenant poser deux questions à mes interlocuteurs.
En commençant par celle-ci :
-
existe-t-il un risque de séparatisme en Suisse ?
L’interrogation paraîtra peut-être saugrenue ; elle n’en est pas moins pertinente car la réponse, sauf si quelque chose m’a échappé dans l’actualité récente, est non. Or ce pays ne reconnaît pas moins de quatre langues nationales : l’allemand, le français, l’italien et le romanche.
Supposons maintenant que demain, la Confédération helvétique décide qu’à Genève, l’allemand devienne la langue obligatoire à l’école, à l’université, dans les entreprises, dans la justice, dans l’administration. J’en prends le pari : il y aurait sous peu un fort mouvement de protestation et peut-être, à terme, un mouvement séparatiste sur les bords du lac Léman. -
Ce qui m’amène à ma deuxième question : qui faudrait-il alors blâmer ?
Les francophones désireux de garder leur culture ? Ou le gouvernement qui, tout à coup, se serait lancé dans une entreprise d’uniformisation linguistique ? Poser la question, c’est y répondre : c’est évidemment le pouvoir central qui serait en cause. J’en déduis qu’il est parfaitement possible de combiner unité nationale et respect des langues minoritaires à condition, précisément, de respecter celles-ci.
Bon, vous m’avez évidemment vu venir avec mes gros sabots, mais je poursuis …
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