Entretien exclusif avec Mona Braz à propos du druidisme au travers de son nouveau livre Les Secrets d’une Druidesse.
Note : Cet entretien avec Mona Braz à propos du druidisme en général et de son dernier livre Les Secrets d’une Druidesse a été réalisé avant son « exclusion / excommunication de la Gorsedd de Bretagne« .
Bonjour Mona Braz, et merci de nous recevoir aujourd’hui pour parler du druidisme et de votre dernier livre Les Secrets d’une Druidesse … parce que vous êtres druidesse.
Je vous remercie de l’intérêt porté à mon livre et de la confiance que vous me témoignez en me posant ces questions.
Tout ceci pouvant être perçu comme faisant partie d’une forme d’éducation populaire par partage des savoirs. Vos lecteurs sont et seront juges de la qualité de mes réponses. Même si je ne me sens pas devant un tribunal où la question habituellement posée avant tout témoignage est « Jurez-vous de dire, la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ? », je m’efforcerai d’être dans cet esprit de vérité des Celtes et des druides, que l’on retrouve dans la formule galloise « Y gwir yn erbyn y byd ».
Dans l’excellent ouvrage de Yvan Guéhennec Les Celtes et la parole sacrée, il est bien fait la différence entre les deux devises utilisées : parfois, ar gwir a-enep d’ar Bed (« La vérité à la face du Monde« ), et d’autres fois ar gwir en arbenn d’ar Bed (« En vérité à la rencontre du Monde« ).
Tout comme la montagne n’existerait pas en vérité sans ses deux versants, l’ubac au nord et l’adret au sud ; et tout comme en vérité, la vallée et le cours d’eau qui y est souvent associé, n’existeraient pas sans la rencontre des deux. Je m’identifie à la dernière proposition et m’apprête à rencontrer vos questions en vérité car j’ignore ce qu’est LA vérité dont tant de personnes se revendiquent.
Sommaire
Mona Braz, à quelle occasion avez-vous découvert le druidisme ?
Petite Bretonne née en 1956 à Guingamp / Gwengamp et scolarisée à l’école publique et trégoroise de Plounevez-Moedeg, j’ai connu les instituteurs laïcs formés dans l’esprit de Lavisse, soucieux comme leur maître à penser d’inculquer le sentiment patriotique et républicain aux jeunes scolarisés dans la langue unique de la République. Un Lavisse qui prêchait la colonisation comme un devoir d’apporter la civilisation à des peuples dits inférieurs. Un Lavisse dont les textes idéologiques se combinaient aux gravures Rossignol, dont la première était consacrée à illustrer la première leçon d’histoire que je recevais à l’école primaire : nos ancêtres les Gaulois.
Ce que j’en retenais c’était que nos ancêtres étaient des sauvages hirsutes vivant dans des huttes de bois, en grande proximité avec le bétail et, heureusement que les Romains étaient venus leur apporter la civilisation. La deuxième gravure nous transportait dans un autre monde tout aussi celtique mais très différent : celui des druides à la longue barbe blanche qui, vêtus de belles robes blanc immaculé et bien repassées, coupaient le gui avec une serpe d’or. Quel contraste entre ces deux images et avec le discours sur ces mêmes druides sanguinaires qui pratiquaient des sacrifices humains sur des dolmens. Cela provoquait un hiatus en moi : ces ancêtres Gaulois dont me parlait l’institutrice c’était les Osismes. Mais, au-delà dans le temps, ce dont le curé du village nous parlait par ailleurs, c’était l’origine bretonne du nom de notre paroisse Plounevez-Moedeg et de nos noms de familles.
Je descendais donc des Bretons insulaires qui avaient traversé la Manche pour fuir les occupants romains, anglais et saxons et pour se réfugier chez leurs cousins Armoricains.
Mes ancêtres avaient donc fréquenté les druides…
Et, je vous parle des années 65-70 du siècle passé, l’actualité livrée quotidiennement par le Ouest-France me faisait découvrir à l’occasion d’une cérémonie de Gorsedd Digor couverte par la presse, que les druides existaient encore et qu’ils se réunissaient et célébraient ensemble. Ils existaient donc encore les druides ! Dans la même période, il y avait la publication annuelle d’Astérix et des irréductibles Gaulois qui résistaient à l’envahisseur romain grâce entre autres à la potion magique que le druide Panoramix concoctait dans son chaudron magique. Mes parents ne manquaient pas bien sûr d’acheter chaque nouvel album de cette bande dessinée, et je baignais ainsi dans cet autre bain gaulois, pétrie d’un esprit de résistance nourrit aussi du fait que mon père avait été résistant (maquis Julien de Sancy, près de Pouilly sur Loire, là où ma grand-mère paternelle, parisianisée, veuve et mère de quatre enfants, replantait ses racines dans la foulée de l’exode pour fuir la zone occupée par les nazis.)
La résistance me semblait alors comme une évidence au pays des Celtes et des druides.
Mes ancêtres Gaulois armoricains avaient résisté avec panache à l’envahisseur romain. Dans ma généalogie familiale, après des ancêtres Bretons morts sur le front en 14-18, mon père incarnait cet esprit de résistance en action face à l’armée d’occupation allemande (guerre 39-45). Toujours dans ma généalogie familiale, des femmes fortes avaient résisté à l’adversité, étaient restées debout, droites, courageuses. Le druidisme avait résisté à la christianisation / romanisation de l’Occident, en inventant le christianisme celtique qui durera sept siècles, du Vème au XIIème siècles après JC et en inventant ce catholicisme breton et populaire si particulier qui vit encore.
Pour moi, il était évident que le druidisme était et est toujours une école de la résistance.
Résistance à la pensée unique, aux pièges du pouvoir, de l’argent, du sexe, des modes, du monde, …
Résister, au XXIème siècle, est autant un enjeu humain, philosophique, politique, écologique, voire spirituel qu’un enjeu de responsabilité, de solidarité, de démocratie, de ré-enchantement du monde et de la vie, etc…
Et mon goût pour l’étymologie, me fait partager celle du verbe résister avec vous : résister c’est « faire effort contre l’emploi de la force par une autorité », c’est « supporter des épreuves sans faiblir. », c’est « ne pas se soumettre », c’est encore « se tenir en faisant face » ; ce qui rejoint la formule Ar gwir en arbenn d’ar Bed !
Mais résister ne devrait pas être une posture car sinon il s’agirait de résister au changement, de cristalliser et de se scléroser dans l’immobilisme ; sinon ce serait résister à la vie et à ses cycles et processus de transformations et d’évolution.
Il s’agirait plutôt d’entrer dans une trilogie résistance-courage-changement. Auquel cas nous parlerions de résister à la grande force d’inertie de nos peurs…
Pourquoi le druidisme vous est-il apparu comme une évidence ?
Dans ce même esprit de résistance, le druidisme et ses valeurs me paraissaient être une réponse essentielle au désenchantement du monde. Un monde désenchanté et déboussolé dans lequel le druidisme et ses principes et valeurs était comme l’aiguille de la boussole qui nous fait retrouver le Nord du monde et notre Nord intérieur (ça tombait bien, j’étais née en Côtes du Nord).
Le druidisme était aussi pour moi une réponse à la perte d’identité culturelle ici en Bretagne.
Dans le même mouvement parallèle qu’ont connu l’ensemble des peuples premiers dits autochtones. Le discours dominant de ceux qui dominaient le monde n’était-il pas de considérer nos langues, cultures et traditions comme archaïques, inutiles, sans valeur, voire dangereuses pour la modernité ?
Ici en Bretagne et dans les autres pays celtes, le druidisme était et reste pour moi une réponse aux désordres psychiques et sociaux résultant des politiques d’assimilation et d’intégration forcées pratiquées autant par les gouvernements successifs des États-Unis et du Canada vis à vis des peuples autochtones Amérindiens que de la France vis-à-vis des Bretons, Basques, Corses et autres colonies françaises sur la planète.
Revitaliser la diversité culturelle, linguistique et spirituelle est indissociable de la survie de la biodiversité. Aussi, la dimension sacrée de la nature invite-t-elle à passer du culte de l’ « égologie » du consumérisme existentiel à une écologie de réconciliation avec la nature dont nous faisons partie.
Ainsi, je trouvais dans les principes du druidisme une géométrie de la conscience, du monde, de l’univers. Il est dit dans la plupart des spiritualités, que la Conscience dort dans le minéral, rêve dans le végétal, s’éveille dans l’animal, pense et aime dans l’homme…
Notre Conscience serait alors, dans les cycles évolutifs des trois cercles druidiques de l’existence que sont Annwn-Abred-Gwynfyd, pareille à une rêveuse de son essence cosmique et divine, rêveuse éveillée et obstinée dans ses efforts de retour vers cette Essence primordiale.
Dans un monde binaire dominé par le canon scientifique qui réduit le mental à la connaissance du fini, et dans lequel la dimension philosophique et spirituelle de la vie est laissée en friche; l’ascèse, le courage et une certaine forme de sacrifice est de passer du matérialisme à la puissance des mythes toujours vivants.
Or, nous Bretons et Celtes, avons nos mythes, notre métaphysique, notre cosmogonie; il nous faut dépasser ce schisme lointain entre la pensée inspirée par l’awen des récits mythiques d’un côté, et de l’autre, la pensée fondée sur le déploiement du logos, de la raison.
Constatons qu’une société sans mystique a peur du silence, d’où ce bruit incessant dans la nôtre. Bruit et jacasseries incessants qui signent par là même le handicap d’un monde dans lequel les humains sont coupés d’eux-mêmes et de leur imagination créatrice, coupés de l’Awen du monde, du souffle créateur du monde et de sa recréation permanente.
Née en 1956, je suis pétrie d’une grande proximité avec la nature dans laquelle tout enfant ayant vécu à la campagne a baigné avant que ne règnent les écrans et les réseaux dits sociaux.
Les champs, talus, chemins creux, arbres, bosquets, fontaines et ruisseaux étaient une prolongation de la maison. Et, j’ai aussi été baignée dans ce catholicisme breton bien particulier et bien peu romain. Devenue adulte, je découvrais d’un côté le dogme et le principe l’infaillibilité de l’Église qui avaient générés tant de maux et de morts. Et de l’autre, autant dans le bouddhisme que dans le druidisme, autant chez les Bretons que chez d’autres peuples premiers, des principes moraux certes car sans eux aucune communauté humaine ne peut vivre, mais aussi, cette participation responsable à l’équilibre du monde, dans le fait inclusif de l’interdépendance.
Dès lors, il me paraissait évident que ma place n’était plus dans cette Église impuissante à enseigner l’amour de la Terre et du cosmos. Une Église tétanisée et muette devant l’expérience éprouvée par les amoureux laissés sans réponse à la question de transformer l’expérience amoureuse en fête spirituelle et en communion mystique des corps et des âmes. Et aussi, une Église fermée aux artistes, aux femmes, aux Amérindiens,…
Ma place n’était plus dans cette Église qui continuait à mettre à l’index et à condamner des écrits, à condamner leurs auteurs à l’anathème, à défaut du bûcher. Je pense particulière au dominicain Matthew Fox mis en demeure par le Vatican de renoncer à enseigner, puis « invité à quitter » l’ordre dominicains en 1993 en raison de ses écrits (« La grâce originelle », « Le Christ cosmique », etc…). Ceci faisant écho au sort réservé à un autre Dominicain, Giordano Bruno brûlé vif en février 1600 sur un bûcher de l’Inquisition catholique…
Pour autant l’histoire du druidisme contemporain n’est pas exempte de ces maladies de d’esprit.
La longue litanie des conflits, tensions, exclusions, scissions, etc… dans les fraternités druidiques est relatée dans les ouvrages des chercheurs dédiés à l’histoire récente du druidisme du XIXè au XXIè siècles…
Nos fraternités sont avant tout des groupes d’humains qui se retrouvent sur des valeurs communes et se déchirent parfois pour des raisons simplement humaines et universelles qui sont contées dans les mythes celtes ou grecs (pouvoir, emprise, jalousie, argent, sexe, etc…).
Je fais partie de cette humanité qui a soif d’une nouvelle spiritualité pour satisfaire le besoin de vivre et de survivre dans un monde en mutations profondes, pour nourrir la quête de sagesse, de compréhension et d’amour.
Ici en Bretagne, et plus largement dans le monde celtique, nous disposons d’un patrimoine celtique, surtout irlandais et gallois. Ces textes traditionnels dont la transmission a échappé à la destruction et la disparition définitive, que sont entre autres les Triades, les Barddas, les Mabinogion, etc… sont la base solide d’une édification que je pourrais qualifier de spirituelle, dans les deux sens du mot. D’un côté, une construction et de l’autre, un guide, une voie, un chemin de vie à décliner dans nos vies quotidiennes…
Afin d’être fidèle à ce que veut dire le mot « druide » (le très savant), cette édification implique de fait un travail, sur la doctrine et sur soi et, dans sa vie quotidienne ; loin de la celtomanie, de la gaulomanie, du New-âge et de ses dérives celtico-chamanique.
Le druidisme est considéré comme une philosophie de ce côté-ci de la Manche et comme une religion de l’autre côté : pourquoi selon vous ?
La tradition druidique pourrait être comparée à l’histoire du bateau de Thésée qui nous raconte qu’au cours de ses voyages, le bois se brisait ou pourrissait et devait être remplacé. Lorsque Thésée rentra chez lui, le navire qui accosta au port n’avait pas un seul morceau du navire qui en était parti. Malgré tout, l’équipage ne doutait pas que c’était le même bateau. Cette histoire de la permanence dans l’impermanence du changement, nous demande de résoudre deux paradoxes : celui du remplacement et celui du renouvellement.
Cette résolution passe par une série de constats : le druidisme d’hier n’existe plus, le druidisme d’aujourd’hui pourrait se décliner en multiplication et différenciation tant ce même mot recouvre des pratiques différentes qui, pour autant, se réclament de mêmes doctrines et de mêmes racines originelles.
Soyons précis.
Le druidisme a été reconnu comme religion au Royaume-Uni, certes, mais uniquement le Réseau des Druides (Druid Network). Cette organisation réunissant des adeptes du druidisme dans le monde, après cinq années de procédures, a reçu en 2010 le statut d’œuvre de bienfaisance, en tant qu’organisation religieuse. Ce statut de religion officielle a été conféré par la Charity Commission (Commission des organisations caritatives). Phil Ryder, président du Druid Network, saluait cette décision, estimant qu’elle conférait au culte païen une validité accrue.
René en Irlande et au Royaume-Uni, il a essaimé à travers le monde, notamment en Bretagne, en France et aux Pays-Bas.
Il compterait aujourd’hui quelques millions d’adeptes sur la planète. L’engouement pour l’écologie et le recul des religions classiques a provoqué un regain d’intérêt, notamment en Grande-Bretagne où le druidisme qui compte environ 20.000 adeptes, n’a jamais été aussi populaire depuis l’avènement de la chrétienté.
D’autres organisations telles que les plus anciennes, les Gorsedd du Pays de Galles et de Cornouailles, elles, se revendiquent comme des organisations à vocation culturelles et littéraires pour promouvoir langues et cultures galloise et cornique. Ne se revendiquant pas comme « religions » elle n’ont pas sollicité cette reconnaissance.
En Bretagne comme en Hexagone, le jardin du druidisme voit fleurir une diversité d’approche : ritualiste, ésotérique, naturaliste, traditionnelle, mais encore druidisme mâtiné de christianisme celtique ou de maçonnerie forestière. Ou encore incluse dans le mouvement New-âge, ou dans des systèmes lucratifs de « formations à distance et diplômantes ». Hélas encore dans des groupes plus ou moins sectaires dont pâtit l’image du druidisme.
Il y a l’approche empruntée par le druidisme et il y a la structuration et la filiation.
Ainsi certains clairières ou assemblées (gorsedd est un nom commun en langue galloise et en langue bretonne, qui veut tout simplement dire « grande assemblée ») sont-elles organisées sur le modèle associatif selon la Loi de 1901. Pendant que d’autres seront des assemblées druidiques ou druidisantes de fait, échappant aux radars.
Puis la question de la filiation pose celle de la transmission.
A quelle lignée se rattachent les uns et les autres ?
Quel héritage est-il transmis et de quelles manières dans ces fraternités ?
Ainsi, en dehors des druidisants solitaires et autoproclamés, l’ensemble des assemblées se revendiquant chronologiquement de trois ruisseaux nés d’une source commune.
Le 22 septembre 1717, John Toland, Irlandais et libre penseur maçonnique, John Audrey un Écossais, et Pierre Des Maiseaux un Breton, se réunissent à la Taverne du Pommier à Londres, et y créent le Druid Order afin de réactiver la Tradition celto-druidique.
Date première d’autant plus importante qu’elle est une date miroir (17 – 17) et la date de l’équinoxe d’automne.
En 1717 la société des Antiquarians est rétablie par décret royal et c’est au sein ou à partir de cet incubateur que l’on va pouvoir assister à une triple naissance à Londres en 1717.
1717, date miroir féconde et naissance de triplés :
1) La création de la nouvelle maçonnerie avec Jean Théophile Désaguliers, Newton, Halley, Wren, Sloane. Folkes, etc …
2) La (re)naissance du Druid Order avec William Stukeley, Pierre Desmaiseaux et John Toland associés à John Clerk, Maurice Johnson, les frères Gale, etc …
3) La renaissance de la Society of Antiquarlans avec tous les membres du Druid Order précités.
Il s’agit d’un incroyable regroupement de scientifiques progressistes et pacifistes qui souhaite agir sur le monde et qui tendent à s’organiser afin d’être diffusée. La Society of Antiquarians avait été fondée sous le règne d’Élisabeth en 1574 et fut interdite par décret de Jacques Ier Stuart en 1610. En effet, l’implication des travaux de cette Society au sein de la controverse de la première moitié du XVIIe siècle tendant à combattre toutes les formes du droit divin au profit de l’établissement d’un droit humain à tous les niveaux de la société, en avait fait un bastion des idées progressistes. L’extraordinaire importance qu’auront les fonds celtiques durant tout le XVIIe siècle repose avant tout sur cette controverse politique et religieuse. Il n’est donc pas étonnant de voir les Antiquarians gyrovagues d’Oxford se fédérer à l’Invisible College puis à la Royal Society entre 1650 et 1662.
Un personnage clef va jouer un rôle essentiel et transversal en la personne de William Stukeley, sans doute avec Jean Théophile Désaguliers l’un des plus importants artisans de ce renouveau qui balaie la société anglaise.
William Stukeley fut druide et le fondateur du Druid Order qui vit le jour en 1717 en riposte au putsch de la nouvelle Grande Loge de Londre (en fait une arrière salle au fond de la petite taverne du Pommier). Cette renaissance doit beaucoup à la rencontre entre Stukeley et John Toland, autre personnage importante et Desmaiseaux en 1715.
William Stukeley inscrit ses pas dans ceux d’Aubrey afin d’établir une nouvelle vision du monde et de l’histoire en parallèle avec les avancées de la science.
Dès 1721, le successeur de John Toland à la tête du DO fut William Stukeley, pasteur anglican et franc-maçon.
Le Druid Order s’est peu après divisé en deux courants :
L’AOD (Ancien ordre des druides) et la Gorsedd (Assemblée) galloise, un mouvement plus philosophique et culturel d’où émanent en France la Gorsedd de Bretagne, fondée en 1899, et la Kredenn Geltiek, créée dans les années 1930 par des autonomistes bretons à la suite d’un schisme politique au sein de la Gorsedd de Bretagne.
Le 28 novembre 1781, c’est Henri Hurle qui fonde l’Ancient Order of Druids en Grande Bretagne (il s’agit d’un néo-druidisme à tendance humaniste et altruiste)
Le 21 juin 1792, jour du solstice d’été, sur la colline de Primrose Hill, c’est le Gallois Edward Williams (plus connu sous son nom bardique de Iolo Morgannwg) qui fonde le premier « Gorsedd » (Assemblée druidisante). Michel Raoult faisait remarquer dans sa thèse « Les druides, société initiatiques contemporaines », que jusqu’en 1980, sur dix-neuf archidruides successifs, quatorze étaient pasteurs protestants. Ce qui souligne le poids de l’Église, fut-elle protestante, dans les instances et la vision du monde de la Gorsedd galloise…
Le 21 juin 1992 était célébré à Primerose Hill près de Londres le bicentenaire de la résurgence druidique au sein de la Gorsedd moderne et ce à l’appel du Conseil des Ordres Druidiques Britanniques…
En ce qui nous concerne ici en Bretagne, la branche bretonne du néo-druidisme est plus tardive car, fille de la Gorsedd galloise, elle sera créée le samedi 1er septembre 1900 à l’auberge de la veuve Le Falc’her à Guingamp / Gwengamp. Et à titre personnel j’ai habité pendant une quinzaine d’années tout près de cette maison ô combien symbolique et importante dans mon histoire de vie.
Depuis cette année 1900, nous comptons en Bretagne et en Hexagone, environ une centaine de groupements druidiques, nés des trois ruisseaux précités. Ces organisations ont une durée de vie allant de l’éphémère au durable, un nombre de membres allant de peu à beaucoup, et de fluctuant à stable.
Actuellement des druides chercheurs travaillent à actualiser les informations contenues dans la thèse de Michel Raoult, et je ne doute pas qu’ils partagent avec nous le fruit de leurs travaux dès qu’ils auront abouti.
Le druidisme peut-il aujourd’hui apaiser le monde, qui en aurait bien besoin ?
Penser que le druidisme à lui seul pourrait apaiser le monde me semble orgueilleux et prétentieux…
Par contre, la société bretonne qui avait su développer un catholicisme bien particulier et parfois pas très catholique au regard du dogme apostolique et romain, est, elle aussi, en proie à ce grand malaise religieux et spirituel qui secoue les bases qui furent celles de nos sociétés agraires depuis environ deux mille ans.
Le druidisme, en tant que proposition d’espace adelphique (l’adelphité est une notion d’appartenance qui dépasse les genres des mots fraternité et sororité, j’en parle plus longuement pages 84 et suivantes de mon livre – dans notre société encore patriarcale, l’usage préfère dire espace fraternel, ignorant de fait la moitié de l’humanité), pourrait être le vecteur de réflexions, d’échanges et de partages enraciné dans la tradition toujours renouvelée. Cette tradition toujours vivante peut fleurir, nourrie de la sève culturelle de la Bretagne et de sa langue, et des rayons du Soleil druidique ; rayons de l’amour, de la sagesse et de la force d’âme.
Cette tradition, de fait, ne peut pas entrer dans les cases du mélange culturel cher au New Âge.
Pourquoi ?
Parce qu’elle est ancrée dans un espace géographique et culturel défini qui est celui du monde celtique avec la diversité de ses langues et cultures qui ont prospéré sur un socle commun. Parce que aussi, il y a une réelle complexité, une riche complexité des rituels qui va bien au-delà du symbolique, vers des registres métaphysiques et cosmogoniques propres aux Celtes.
Mais, je mets à nouveau en garde : si l’habit fait le moine, il est tout aussi certain que porter l’habit ne fait pas de vous un moine… Chez les druides aussi.
Avant de s’engager dans cette voie, je recommande de bien observer si les personnes connues comme druides, bardes ou ovates, ou les assemblées druidiques, vivent elles-mêmes selon les principes cosmogoniques, éthiques et moraux, les éléments doctrinaux des Triades et autres éléments des principes druidiques qui nous sont parvenus.
Ou s’il s’agit d’une appropriation essentiellement esthétique et cérémonielle du druidisme dans ses habits, ses régalias et autres objets, etc…
Dans ce registre des mises en garde, il y a aussi le piège d’un « New âge néo-chamano-druidique pour bisnounours ».
De toute évidence, ceux qui croient et propagent ce discours n’ont jamais du rencontrer les horribles Fomores dont le dieu Lug descendrait, n’ont jamais rencontré Cuchulain le héros de la chanson « La tribu de Dana », en proie à des convulsions terrifiantes et dont l’œil pendait hors de son orbite lorsqu’il était possédé par la fureur divine ; n’ont jamais rencontré leur propre ombre en psychanalyse ou autre thérapie de connaissance de soi, un soi complet, entre ombre et lumière, entre adret et ubac…
De quoi parlons-nous lorsque nous évoquons la paix et l’apaisement ?
Puisqu’il est question d’apaiser le monde dans votre question, nous connaissons le mot breton peoc’h pour le dire, mais il y a d’autres mots : heddwch en gallois et hez ou hezoc’h en breton. Mots qui veulent dire également « paix », mais il s’agit de cette paix particulière qui règne entre les dieux et entre les dieux et les humains.
Il me faut ici rappeler comme le font régulièrement tant d’autres, que la tradition celtique est une tradition de l’honneur : l’honneur de l’individu dans et pour sa communauté, l’honneur rendu aux dieux et déesses ainsi que le demande la triade « Honores les dieux, ne fais pas le mal et sois courageux. »
La paix est donc une notion de responsabilité, individuelle et collective.
Comment être en paix avec les autres si je ne suis pas en paix avec moi-même ?
L’univers mental des Celtes repose sur l’équilibre et l’harmonie entre la vie terrestre et la vie divine, comme l’arbre nous en donne l’image entre racines, tronc et ramures. L’un des vecteurs essentiels de cette trilogie paix-équilibre-harmonie est la parole vraie-juste-charpentée.
La paix dont il est question est celle de nos relations avec les générations futures auxquelles nous allons léguer un monde malade ; et c’est aussi celle de nos relations avec tous les autres éléments du vivant et de la nature dont nous ne sommes qu’un élément.
Le druidisme est directement connecté à la Nature : peut-il alors nous enseigner de nouveaux comportements pour mieux résister à l’effondrement environnemental qui nous menace ?
Le Barddas de Iolo Morganwg, mais aussi le Kanu y Byt Mawr du barde Taliésin, barde primordial et mythique, et aussi barde historique du VIè siècle, nous proposent des textes concernant la nature de « Dieu », les lois de l’existence et la destinée de l’âme humaine. Ils nous proposent aussi une théorie des éléments dont l’univers entier est constitué, y compris nous, les êtres humains.
Selon les versions, le nombre des éléments varie de cinq à sept, mais compte invariablement la Terre (registre du dur, du compact), l’Eau (la source de vie, le bain amniotique, la soupe originelle), l’Air (souffle et haleine du Monde), le Feu (étincelle et l’équivalent de l’Ether, la Farine de l’Air et des autres éléments, l’énergie qui donne la vie).
Le Kanu y Byt Mawr décrit une planète Terre dont l’Eau est à la fois au centre et à la surface.
Ce centre de la planète est un cœur salin qui fait l’eau salée des océans et de notre sang. L’Eau du centre froid de la Terre est attirée par les lumières et la chaleur du Ciel et se meut vers lui au prix de grands efforts, avec courage et pugnacité.
Voilà exprimée cette connexion ontologique entre druidisme et nature : l’interdépendance de toute chose sur la planète et dans l’univers.
J’aborde ces aspects d’interdépendance, de fin de cycle civilisationnel, de responsabilité et d’adaptation, dans plusieurs chapitres de mon livre, entre écologie spirituelle et savoir que l’humanité a connu plusieurs déluges et y a survécu, dans sa longue histoire.
La civilisation thermo-industrielle touche à sa fin pour avoir surfé sur la croyance que les ressources finies de la Terre étaient inépuisables. Un proverbe écossais dit que c’est lorsque le puits est à sec que l’on réalise réellement la vraie valeur de l’eau. Nous y sommes, presque.
Honorer les dieux passe par honorer, donc respecter, les cinq éléments dont sont composées toutes les formes de vie.
Ainsi, honorer les dieux passera par honorer l’eau, manifestation de l’élément Eau.
Je l’écris, entre autres, page 78 de mon livre : « Plus vite nous entrerons dans une « culture de la pénurie » qui n’a rien d’une culture punitive puisqu’il s’agit d’une culture de la rareté, plus vite nous redonnerons sa nature sacrée à cet élément que des industriels se sont appropriés pour le monnayer, et plus vite nous reprendrons collectivement la gestion de ce bien commun de l’humanité, de cette ressource rare, précieuse et indispensable à la vie. Nous sommes invités aujourd’hui à nous reconnecter à la nature, aux arbres, à l’eau. Nous sommes invités à retrouver cette communion initiale que les peuples premiers ont su garder vivante. Répondrons-nous à l’invitation ? »
Les tempêtes régulières voient des arbres remarquables et multiséculaires tomber.
Quelles leçons nous donnent-ils ?
Que nous sommes aussi fragiles qu’eux, et que les siècles ne sont pas gage de solidité éternelle. Que les émois collectifs que nous exprimons devant la fin de ces beaux arbres singuliers et sacralisés ne doivent pas cacher les forêts primaires et autres qui disparaissent pour alimenter nos sociétés avides en huile de palme, en soja pour nos élevages, en pâte à papier pour nos montagnes de papier-toilette et d’essuie-tout, etc…
C’est à l’auteure Anne Lamott que nous devons la phrase suivante : « Les phares ne se mettent pas à courir partout sur une île, à la recherche de bateaux à sauver. Ils se contentent de rester là et d’éclairer. »
Partant, oui, en évitant le piège du prosélytisme et de la suffisance, le druidisme peut transmettre cette sagesse de vie quotidienne, comme le font à leur manière le bouddhisme ou le christianisme (celui de Matthew Fox et celui de François d’Assises qui parlait aux oiseaux et ne mangeait qu’un demi-poisson par jour, donnant la leçon du juste prélèvement sur les ressources disponibles, bien loin du gaspillage d’une civilisation qui surprodruit, surconsomme et jette des quantités phénoménales de nourritures, de vêtements, d’objets manufacturés pendant que des milliards d’êtres humains sont en manque du nécessaire pour survivre…).
Et nous retrouvons encore la triade « Honores les dieux, ne fais pas le mal et sois courageux. » qu’il nous appartient de mettre en œuvre et de traduire en actions dans nos vies quotidiennes afin que la multiplication de ces petits ruisseaux individuels soit notre participation active aux changements nécessaires pour que nos enfants, les générations futures puissent vivre et bien vivre dans le monde de demain.
Avez-vous dû soumettre votre livre Les Secrets d’une Druidesse à la Gorsedd de Bretagne avant de le publier ?
Je souris en lisant votre question car elle fait écho à deux outils de l’Église que sont l’imprimatur et la mise à l’index, elles-mêmes étant des déclinaisons de la fameuse « infaillibilité de l’Église ». L’imprimatur était jusqu’il y a peu, l’autorisation d’imprimer accordée par l’autorité ecclésiastique. Mais, pas de mention canonique nihil obstat ni de monitum à la première page de mon livre, la censure n’est pas passée par là.
Faut-il rappeler que du fait de la notification émise par le Vatican en 1966, l’index (le catalogue des livres hérétiques, immoraux, sexuellement licencieux, politiquement ou socialement subversifs, etc…) a perdu son caractère d’interdit absolu mais reste malgré tout un guide moral pour de nombreux croyants.
Le druidisme n’appartient pas à la Gorsedd de Bretagne, même si elle en est, historiquement, la dépositaire la plus ancienne de son renouveau sur le continent européen. C’eut été un comble de devoir soumettre mon livre à un comité de lecture à la Gorsedd de Bretagne.
En effet, celle-ci est structurée en association Loi de 1901. De fait, les textes statutaires et légaux de la Gorsedd de Bretagne sont du domaine public et consultables en ligne par tout un chacun. Ces textes précisent que :
« Les Druides sont tenus pour des philosophes, qui réfléchissent sur le monde et la vie et pratiquent une philosophie de la nature. Ce n’est pas à dire qu’ils sont des écologistes, car ils ne le sont pas forcément : simplement ils mettent la réflexion sur l’Univers au premier rang de leurs préoccupations. Ils respectent ainsi exactement les schémas directeurs de leurs ancêtres : quand Cicéron rencontra Diviciacos, celui-ci lui dit qu’il était, avant tout, un philosophe de la nature. »
Puis plus loin :
« La croyance celtique traditionnelle considère que l’Univers, dans sa totalité, participe de la divinité et qu’il n’y a que lui. Nous sommes tous des dieux à cet égard. Le nom de dieu ne peut être prononcé à haute voix si l’on entend par là un Être suprême. Libre à chacun de l’appeler et de le concevoir à son gré, en son for intérieur. La croyance celtique traditionnelle considère que la vie que nous vivons n’est qu’une part d’une vie éternelle et universelle à laquelle nous appartenons tous. Chacun d’entre nous est indispensable à l’Univers et ne saurait disparaître. La mort n’est qu’un passage d’un état dans un autre. Cependant, en conformité avec la liberté de pensée qui est la nôtre, aucun membre de la Gorsedd, pas même le Grand-Druide, ne peut être obligé de croire à ces affirmations. Chacun est libre de ses opinions. »
Si j’avais dû me soumettre à une quelconque autorisation de publier de la part de la Gorsedd de Bretagne, cela aurait tout simplement signifié que la liberté essentielle incluse dans toute spiritualité ou philosophie aurait disparu derrière le pouvoir d’un système sectaire.
Et qu’ensuite, les textes statutaires de la Gorsedd de Bretagne indiquant que chacun est libre de ses opinions dans le registre des « croyances » n’auraient pas été respectés… Or, je ne pense pas avoir failli aux principes philosophiques et de liberté énoncés plus haut, j’ai partagé mes réflexions sur l’Univers et l’ordre du monde, en toute liberté mais chaque fois dans le cadre de la Tradition telle que je l’ai reçue.
J’étais lié par contrat avec mon éditeur, Robert Laffont, seule instance à laquelle j’avais des comptes à rendre, y compris sur le fonds.
En effet cette commande d’écriture de ce livre stipulait qu’il ne devait pas être du registre New Âge, ni du registre universitaire, mais être le témoignage de mon expérience de vie vécue en tant que mère de famille nombreuse, syndicaliste, travailleuse sociale, politicienne et thérapeute, tout en étant druidesse. Ces différentes vies menées dans une existence étant pareilles à des perles enfilées sur le fil du druidisme qui leur donnait du sens.
D’autant que mon engagement politique à l’UDB (Union démocratique bretonne – autonomie, écologie, social) s’inscrivait dans la foulée du Grand druide Gwenc’hlan Le Scouézec qui y militait aussi. Ce Grand druide qui m’initiait ovate puis druidesse, et qui déclarait dans ses entretiens avec l’écrivain éditeur Régis Blanchet : « C’est ainsi que je peux être druide christique sans être chrétien. » Cet engagement politique, y compris en tant qu’élue municipale et régionale, faisait écho pour moi avec la compétence juridique des druides antiques qui s’exerçait dans le cadre des activités politiques. A cette époque, le druide veille au bon ordre de la vie des membres de la communauté, il conseille le roi qui s’exprimera seulement après, il est le gardien des devoirs juridiques et autres, garant par sa parole de l’harmonie entre l’ordre cosmique et l’ordre humain, dans une dialectique entre Terre et ciel…
Mona Braz, le sous-titre de votre dernier livre Les Secrets d’une Druidesse est intitulé « une sagesse pour notre quotidien à tous » : En quoi le druidisme peut nous apporter une certaine forme de sagesse dans notre vie de tous les jours ?
Le chemin qui nous conduit à retisser des liens entre notre corps, notre âme et notre esprit, consiste en trois étapes identifiées dans la triade « Honores les dieux, ne fais pas le mal et sois courageux. » qui m’a servi à structurer mon livre en autant de parties…
Chacune d’entre elle étant composée de six chapitres, tous en lien avec la vie quotidienne.
Il s’agit d’enseignements recélés dans les mythes, l’histoire, les légendes, les triades. Et ces enseignements, pour anciens qu’ils soient, sont intemporels et peuvent nous être utiles, en tant que préceptes, pour améliorer notre vie par notre comportement quotidien dans nos actions les plus ordinaires sans lesquelles le chaos règnerait.
La sagesse dont il est question ici est la mise en œuvre de principes moraux et éthiques dans notre vie de tous les jours, dans nos comportements quotidiens. Ce n’est pas la sagesse théorisée des livres, c’est la conscience de soi et des autres, c’est la sagesse incarnée et conforme à des principes contenus dans la triade que je ne me lasse pas de citer « Honores les dieux, ne fais pas le mal et sois courageux. » Ces trois segments pouvant se décliner en de nombreuses branches. Il s’agit au final, d’un héroïsme du quotidien.
Mona Braz, après le succès en librairie de Les Secrets d’une Druidesse, pouvez-vous lever, un peu, et pour les lecteurs de NHU Bretagne, le voile sur votre prochain livre ?
Je ne trahirai aucun secret en vous disant qu’aujourd’hui je suis surtout mobilisée par l’accompagnement de ce livre Secrets d’une Druidesse que l’éditeur Robert Laffont a tiré à trois milles exemplaires dont plus de deux milles sont déjà sortis des stocks. Et qu’il n’y a pas à l’horizon immédiat, d’autre projet de livre, même si certains me poussent à persévérer dans l’écriture et dans le partage de mon expérience de vie dans ses multiples aspects.
Les travaux de recherches et d’écriture auxquels je m’astreins actuellement ont trait à l’astrologie, à ne pas confondre avec les horoscopes des magazines. Je diffuse gratuitement une Météo lunaire et astrologique annuelle qui fait environ soixante-dix à cent pages, uniquement sur liste de diffusion fermée et sur demande. L’édition 2023 de quatre-vingt seize pages est encore disponible, et celle de 2024 le sera début janvier…
En cela je suis fidèle à ce savoir dynamique des anciens Celtes et druides dont Jules césar disaient : « Ils discutent abondamment sur les astres et leur mouvement, sur l’immensité de l’univers, sur la grandeur du monde et de la Terre, sur la nature des choses; ils cherchent à établir que les âmes ne meurent pas mais passent après la mort d’un corps dans un autre… ».
Expertise confirmée aujourd’hui par les découvertes des paléo-astronomes en lien avec des artefacts celtiques.
Astronomie et Astrologie ont une histoire commune jusqu’à la fin de la Renaissance (XVIIème siècle) et, par exemple Kléper dressait et vendait des thèmes astrologiques… Puis la méthode scientifique et rationaliste s’impose, fondée sur la séparation entre sujet et objet, le refus de l’autorité (comme celle de Ptolémée), et l’abandon du principe de correspondance d’Aristote qui postulait des liens entre Terre et cieux.
Et, en France, c’est en 1670 que Colbert chasse l’astrologie de la faculté.
Ceci n’a pas empêché les astrologues de continuer à travailler ; et je fais partie de cette grande famille des astrologues. L’astrologie permet de sortir du modèle binaire qui renforce la scission entre objet et conscience. En exprimant les rapports d’analogie dans l’univers, elle reflète la résonance entre le monde des humains et les systèmes astronomiques du cosmos. Ce faisant, la vision du zodiaque fondée sur la géométrie pythagoricienne nous rappelle cette grande proximité entre Celtes et Grecs, entre druides et pythagoriciens, cette vision d’une géométrie intriquée des humains, de la conscience et du cosmos …
Je conclurai en citant l’archéologue Jean-Louis Brunaux : « La première fois qu’on parle des druides, c’est dans les textes de la philosophie grecque qui ont été écrits au IIIe siècle avant Jésus-Christ. Ce qui veut dire que dans la Grèce continentale, à Athènes, on connaissait déjà les druides trois siècles avant César. Ce qui montre bien qu’ils avaient une réputation extraordinaire et que les Grecs les considéraient comme des philosophes. »
Alors, soyons philosophes !
Mona Braz, nous vous remercions de votre sympathique accueil pour cette entrevue, et souhaitons encore beaucoup de succès à Les Secrets d’une Druidesse, livre essentiel en cette période, et plus particulièrement en Bretagne.
Sommaire détaillé, préface et quelques premières pages en lecture libre par la FNAC
1 commentaire
En lisant votre livre ( qui m’a été prêté et que je n’ai pas cherché ) je me disais que tout cela était une religion…… comme toutes les autres…… avec ceux qui SAVENT !!!! j’avais raison….. en allant sur google j’apprends que vous avez été excommuniée !!!! Tout ce que vous racontez, nous le savons naturellement….. et pas besoin de boudhisme non plus ! Il est plus que temps de se protéger de tout dogmatisme !!!