Dans le sillage de la Révolution française, un groupe révolutionnaire zélé nommé les Jacobins dirigés par Robespierre a fondé une nouvelle religion : le culte de l’Être suprême ou le culte de la Raison (Escande 2008 : 131).
Tout le but d’une telle fondation réside dans la déchristianisation de la France et l’extermination de tout ce qui touche à l’Ancien Régime de Louis XVI, le remplaçant par le républicanisme aux côtés d’un nouveau système de croyance religieuse basé sur la raison et les lumières (2008, 500).
En effet, la nouvelle religion laïque a mis l’accent sur l’immortalité de l’âme et de nombreuses personnes ont été élevées dans les temples de la Raison (2008, 218-220).
C’est à cette époque que la Révolution française entre dans la phase de l’anticatholicisme.
Les révolutionnaires français ont commis des massacres contre la majorité religieuse, les forçant à renoncer à leur foi, interdisant leurs vêtements religieux tout en pillant et en brûlant des églises (2008, 131). Avec cela, la Révolution française s’est transformée en guerre de religion.
La population celte de Bretagne subit à son tour différentes persécutions pendant la Terreur, notamment à Nantes / Naoned où divers religieux furent expulsés de la ville par les révolutionnaires français (Lallié 1879, 93). De plus, de nombreux prêtres de la même ville subirent pendant dix-huit mois diverses sortes de châtiments dont « la captivité, la chaleur, le froid, la faim, les outrages, les mauvais traitements et enfin la mort affreuse » (1879, 95).
L’historien breton, Louis Mélennec (2015), démontre que les crimes commis par l’armée française dépassent ceux commis par les nazis et l’État islamique. Il fournit une description détaillée de la malversation des Français en déclarant que « Des hommes sont émasculés, d’autres sont coupés vivants en morceaux, d’autres sont jetés dans des fours, dans des brasiers, ou dans des chaudrons d’huile bouillante. La graisse humaine est récupérée pour lubrifier les canons, les roues des charrettes, les fusils. Ceux qui cherchent à s’enfuir ont les bras et les jambes coupés. On introduit des charges explosives dans le corps des individus, et on y met le feu. Les femmes sont violées en série, si possible collectivement devant leurs familles; on les embroche avec des fourches, alors qu’elles sont vivantes. Mieux : pour empêcher cette vermine de se reproduire, on éclate avec des fusils leurs organes génitaux… Des femmes enceintes sont écrasées sous des pressoirs. Le ventre d’autres femmes enceintes est ouvert, on y met de l’avoine, et on y fait manger les chevaux. Les enfants sont des proies de choix : on les tue, sans pitié, souvent devant leur mère, parfois en les écrasant, comme des insectes» (Mélennec 2015).
Peut-être, la narration de l’événement par l’historien breton est exagérée.
Il reste cependant l’un des épisodes les plus hégémoniques de l’Histoire bretonne.
Alfred Lallié examine, dans Les Noyades de Nantes, les crimes commis par les révolutionnaires contre les celtes à Nantes.
Elles ont été commises par Jean-Baptiste Carrier et entérinées par le Comité de salut public (Lallié 1879, 83). Les Noyades de Nantes (1793-1794) étaient une série de massacres administré par les révolutionnaires français contre la population religieuse catholique bretonne connue sous le nom de Chouans. Le représentant en mission, Carrier, a emprisonné environ 13.283 personnes religieuses prétendument pour être les défenseurs de la famille Royale répandant une atmosphère de peur dans la ville.
Parmi les prisonniers, 4.860 furent emmenés dans des bateaux et noyés dans la Loire.
Les prisonniers étaient constitués de prêtres et même de femmes et d’enfants (Lallié 1879, 78-90). En regardant la vue, Carrier commente que la Loire a été baptisée « baignoire nationale« .
Il ajoute : « Ah ! La Loire ! Quel beau fleuve révolutionnaire ! » (Mélennec 2013, 57).
Même l’historien républicain français Cornette (2005, 200) reconnaît l’authenticité de l’événement en précisant que les condamnés étaient des jeunes et des vieux, des femmes et des enfants et étaient attachés les uns aux autres et entassés dans des bateaux plats, coulés dans le milieu du fleuve. Le but de ces exécutions, selon Cornette (2005, 200), était la déchristianisation de la France. Cet objectif a été atteint au détriment de la liberté religieuse des Celtes en Bretagne. De plus, de nombreux Français qui se sont opposés à la Révolution ont été guillotinés pour atteindre cet objectif. Cependant, ce sont les Bretons et les Vendéens qui ont connu les morts et les massacres les plus horribles.
Dans un autre épisode, le président du Conseil des ministres, Émile Combes, interdit, le 29 septembre 1902, l’usage de la langue bretonne dans la prédication et le catéchisme, imposant la langue française aux églises catholiques bretonnes (URB 1902, 39). Le prétexte qui l’a conduit à faire voter cette loi était « l’usage abusif du breton » (Mélennec 2013, 75).
La politique française de sécularisation ou de laïcisation s’assimile à une conception anticléricale parallèlement au refus de l’usage de toute autre langue que le français, privant par conséquent le peuple breton d’utiliser sa langue et de pratiquer sa foi. Par conséquent, l’altérisation a été employée dans un contexte religieux et linguistique. Cependant, cette décision s’est heurtée à de profondes appréhensions au sein de la population bretonne. La principale d’entre elles était une protestation constituée de dix mille Bretons rassemblés à Auray / An Alre dans le Morbihan. Cette protestation apparaît comme un coup de fouet à Combes (URB 1902, 47). L’abbé Gayraud a d’ailleurs répondu par une lettre au président du Conseil des ministres dans laquelle il affirmait son rejet total de la décision : « Voulez-vous faire croire aux populations, que sous votre République jacobine il n’est plus permis de parler de Dieu et de Jésus-Christ dans la langue de nos ancêtres ? » (1902, 47).
Cette politique n’affecte pas seulement les Celtes de Bretagne mais a agité les sentiments panceltiques notamment en Irlande où la Pan Celtic Association de Dublin reçoit le président de l’Union Régionaliste Bretonne, Le marquis de l’Estourbeillon. Lors de leur rencontre ultérieure, ils examinent les différentes mesures qui pourraient amener Combes à revenir sur sa décision (1902, 40). L’intensification de l’activisme populaire s’est heurtée à une poigne de fer du gouvernement français qui a soumis les prêtres par l’imposition de sanctions graves telles que des avertissements, des suspensions, des réprimandes et des privations de salaire (Mélennec 2013, 75).
Concernant la situation actuelle, Mélennec (2013, 70) ajoute que les écoles et les églises de Bretagne sont toujours sous haute surveillance par Paris.
Déchristianisation des Bretons – Bibliographie
Cornette, Joël. 2005. Histoire de la Bretagne et des Bretons. Tome 2. Paris: Éditions du Seuil.
Escande, Renaud. 2008. Le livre noir de la Révolution Française. Paris: Cerf.
Lallié, Alfred. 1879. Les Noyades de Nantes. Nantes: Libaros.
Mélennec, Louis. 2013. Histoire abrégée de la Bretagne – Le livre bleu de la Bretagne. Gourin : Impri’Plast.
Mélennec, Louis. 2015. “COMMENT LES BRETONS SONT DEVENUS FRANCAIS : PIRE QUE DAESH. ” Le blog de Louis Mélennec, May 25, 2015. http://blog-louis-melennec.fr/2015/05/25/comment-les-bretons-sont-devenus-francais-massacres-decapitations-viols-ecrasements-sous-des-pressoirs-tueries-denfants-devant-leurs-meres-etres-vivants-jetes-dans-des-puits-une-vraie-joie/.
Union Régionaliste Bretonne. 1902. Bulletin de l’Union Régionaliste Bretonne. Saint Brieuc: Imprimerie Saint-Guillaume.
Photo NHU Bretagne : Calvaire de Kerbreudeur, un des plus anciens de Bretagne
4 commentaires
Les temps ont passé. On pourrait croire qu’aujourd’hui cette sauvagerie est devenue impossible. Pourtant d’âge en âge nous avons à gérer cette PULSION DE MORT qui provoque des ATROCITES sans nom qui nous SIDERENT et à l’IINCREDULITE qui nous rassure. La pire atrocité en date a produit la shoah ,puis les massacres du Rwanda, puis de nos jours les guerres de conquêtes de richesses : les terres à blé d’Ukraine, les terrains pétrolifères d’Afrique, les richesses minières ailleurs, provoquent toujours les mêmes crimes contre l’humanité et contre les religions qui détournaient, utilement pour une part, les PULSIONS DE MORT. Elles ont basculé sous les scandales des crimes pédo-pornographiques. Un intellectualisme soit-disant moderne a poussé les limites au nom de la liberté sexuelle au détriment des enfants, immatures et incapables de se protéger contre le pouvoir d’adultes ivres d’appétits sans limites tant du côté des richesses que du côté des agissements sexuels. Une pulsion est une pulsion. Elle insiste. Elle est pulsion de vie dans la sexualité, pulsion de mort dans l’appétit de richesses, pulsion des deux côtés, donc, à prendre en considération comme telle pour canaliser son énergie dans le sens du triomphe de la vie. Sinon cette pulsion va agir dans le sens de la rage et du malheur. Notre intelligence collective, invitée actuellement à se passer des religions, agonisantes à cause de leurs crimes, va devoir réinventer les phares puissants des valeurs auxquelles nous choisiront ensemble et individuellement d’adhérer. CF Mon journal de bord sur le site de l’IDBE. Colette Trublet
Autant l’Eglise anglicane a sauvé la langue galloise, autant l’Eglise catholique n’a sauvé ni la langue irlandaise, ni la langue bretonne.
Je remercie M. GASSAMA d’avoir consacré cette étude aux malheurs effroyables que nous avons supportés, par le fait de la France. Les Français ne sont pas responsables : ils ont obéi aux ordres des dérangés mentaux de Paris; ils ont été, eux-aussi, victimes des mêmes sinistres personnages. Je répète souvent qu’il y a autant de braves gens en France qu’en Bretagne. Je précise, toutefois, que: tous mes textes sont référencés; je procède souvent par des citations nombreuses, et par des indications précises des archives que j’ai utilisées. Il est de mon devoir de dire que mes ennemis les plus féroces pour m’empêcher de publier mes travaux ont été, non les Français, mais les Bretons. Les évènement de 2014 concernant Nantes et la Loire Atlantique sont pour nous obsédants.
LOUIS MELENNEC
Il est vrai que le clergé n’a pas pu sauver la langue bretonne. Mais il y avait à Paris des fous authentiques, dont beaucoup ont eu la tête tranchée par ce qu’ils dénommaient « le rasoir national ».
En revanche, le clergé s’est beaucoup battu pour continuer à catéchiser en langue bretonne, et à prêcher. Il en a payéun prix effroyable, encouragé, d’ailleurs, par les évêques. La littérature, sur le sujet, est surabondante.
Vous pouvez consulter mes cinquante publications sur la LANGUE DE LA HONTE, dans l’excellent site AR GEDOUR, et deux cents ou trois cents articles publiés sur la langue bretonne sous ma signature.
LOUIS MELENNEC
Ar Gedour
https://www.argedour.bzh/archives-yezh-ar-vezh-langue-de-honte
[ARCHIVES] Yezh ar Vezh, la langue de la honte