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La Bretagne passionnée de généalogie. Pourquoi ?

de Rémy PENNEG
Publié le Dernière mise à jour le

La généalogie passionne plus les Bretonnes et les Bretons que bien d’autres européens.

Alors, quelles en seraient les raisons ?
Donc cette activité qui consiste à rechercher ses ancêtres est très prisée en Bretagne. En effet, pour le commun du mortel, il est assez facile pour toute Bretonne et tout Breton, de remonter le temps. Jusqu’en 1600 généralement, et avec peu plus de temps et de chance, on peut encore gagner une vingtaine d’années. A priori, pour la noblesse bretonne, c’est plus facile (Tudjentil Breizh). A cet égard, les familles nobles de l’époque disposaient le plus souvent d’une personne en charge de l’enregistrement des évènements familiaux. Et dans l’histoire de la famille, figuraient bien sûr les dates de naissances, baptêmes, mariages et décès.

Passion des habitants de Bretagne pour la généalogie : nous y voyons quatre raisons essentielles.

La généalogie : une communauté.

D’abord, les populations bretonnes forment, beaucoup plus qu’ailleurs, une communauté consciente et solidaire. Déjà par sa position géographique de quasi presqu’île. Tournée vers son ouest quand la France l’est de l’autre côté. Cette sorte d’isolement à forgé un état d’esprit particulier. L’état d’esprit d’une communauté où le lien social reste très puissant. Où la cohésion, presque ethnique, est encore très présente. Ainsi donc, ces conditions exceptionnelles créent, chez nous plus qu’ailleurs, le besoin de savoir d’où l’on vient.

Des racines.

Les populations bretonnes ont des racines, et elles en ont parfaitement conscientes. Quand on sait qu’on appartient à un peuple, à une communauté, qui a des racines; on veut tout simplement mieux les connaître.
Il ne viendra pas à l’esprit d’un réfugié trop loin de chez lui d’entreprendre sa généalogie. Un être humain déraciné est comme un arbre déraciné, perdu.

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Ne jamais oublier ses racines … Jamais !

Une sédentarité.

Durant les siècles passés, les populations bretonnes restaient très sédentaires ou voyageaient vers des contrées très lointaines. Le plus souvent de manière définitive, sans retour possible. En outre, pour celles et ceux qui restaient, changer de paroisse était déjà une aventure. Par ce fait, il est sans doute plus facile en Bretagne, de retrouver ses ancêtres.

Le clergé.

Une autre raison, capitale, de ce goût pour la généalogie en Bretagne, tient au clergé. Durant des siècles, c’est le clergé qui a tenu les registres paroissiaux. Mieux que presque partout ailleurs. Car les communes et l’administration civile n’existent pas encore. Et en Bretagne, la religion catholique est très puissante. Chaque enfant est baptisé. Et chaque baptême est enregistré avec plusieurs informations essentielles pour remonter le temps. Il en sera de même pour tous les évènements de la vie que sont le mariage et l’enterrement. Ces évènements sont religieux et donc enregistrés dans les paroisses. C’est grâce à cela que nous possédons en Bretagne des registres anciens et très bien tenus.

Ces quatre raisons mêlées font des Bretonnes et des Bretons des généalogistes passionnés.
Si vous voulez en savoir plus sur votre généalogie, et sans en faire vous-mêmes, rendez-vous gratuitement sur geneanet.org. Des centaines de millions d’individus, morts pour la plupart, y sont enregistrés. Vous y trouverez peut-être un de vos proches ascendants.
Attention, on devient vite addict de la généalogie.
Bonnes recherches.

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9 commentaires

Stéphane Cosson 17 février 2017 - 12h06

Bonjour,
Si je puis me permettre, je suis bas Breton par mon père, occitan par ma mère et généalogiste passionné depuis l’âge de 13 ans (je vais en avoir 50 cette année). Habitant en Occitanie, il m’est aussi très facile de faire le côté maternel, plus facile même que le côté paternel. J’ai ainsi une famille qui n’a pas bougé d’emplacement depuis 1337 (les Bretons ne sont pas les seuls sédentaires).
L’Occitanie est aussi une communauté qui a le sens de ses racines. Si j’étais provocateur, je dirais au moins depuis Louis VIII et notre rattachement forcé à la couronne de France après la croisade contre les Albigeois.
« Il ne viendra pas à l’esprit d’un réfugié trop loin de chez lui d’entreprendre sa généalogie. Un être humain déraciné est comme un arbre déraciné, perdu. » Ben si justement, cela lui vient à l’esprit parce qu’il est déraciné et qu’il a besoin de savoir d’où il vient.
Il n’existe pas que le clergé. Certes, depuis Villers-Cotterêts, les registres paroissiaux sont obligatoires dans le royaume de France (pour l’Ancien Régime). Mais nous avons la chance en Occitanie d’être une pays de droit écrit, contrairement à la Bretagne, et grâce aux registres de notaires remonter au-delà du XVIème siècle nous est possible sans difficulté, avec juste la difficulté de la barrière de la langue à passer. Mais nous y arrivons sans problème.
Et malheureusement, sans doute autant en Bretagne qu’ailleurs à la même époque, les curés devaient nous faire des actes non-filiatifs (sans les parents) que ce soit pour les mariages ou les décès.
De tout cela il découle que j’ai plus de facilités à remonter mes ancêtres occitans que mes ancêtres bas-bretons. Sans utiliser Geneanet ou d’autres sites. Parce que faire soi-même est quand même plus exaltant que de piquer la généalogie faite par un autre sans vérifier si elle est exacte ou pas.

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Passion Bretagne
Rémy PENNEG 17 février 2017 - 19h37

Merci beaucoup de votre intéressant commentaire.

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Pask 17 février 2017 - 18h04

Bonjour, je n’ai pas bien compris le lien entre les réfugiés et l’idée d’entreprendre sa généalogie.
Ne serait ce justement pas à ce moment là que le réfugié  » déraciné » va s’intéresser à ses propres racines ?

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Passion Bretagne
Rémy PENNEG 17 février 2017 - 19h40

Logiquement oui, vous avez parfaitement raison. Mais si je suis Kenyan vivant en Allemagne ou Breton vivant aux Philippines, je vais quand même avoir plus de mal à réaliser mon arbre généalogique que si je suis Kenyan au Kenya ou Breton en Bretagne. Merci de votre participation.

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Cyclotron93 17 février 2017 - 18h49

Je suis de descendance bretonne, la genealogie en Bretagne est sur le internet.
J’ai des documents sur les Bretons de Paris et d’Ile de France.
Vive la Bretagne libre.
Cordialement a tous
Joel

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Yann Guillerm 21 février 2017 - 18h25

La généalogie est active aussi en Bretagne grâce à des associations dynamiques qui relèvent sans cesses les actes avec des bases de millions de données.
Sur la sédentarité, il existe comme ailleurs des populations migrantes comme les sabotiers ou les charbonniers qui se déplacent de forêt en forêt. Les meuniers se déplacent aussi un peu plus ou les papetiers.
La Bretagne n’était pas une région totalement fermée et commerçait avec d’autres régions européennes notamment par les voies maritimes d’où un brassage de population plus importants dans les ports. Des étrangers sont venus en Bretagne : irlandais, espagnols, Allemands et autres population de l’Est venus travailler dans les mines de Poullaouen, des Hollandais à St-Malo ou Nantes…
Des registres anciens existent dans d’autres régions. Il ne me semble pas que la Bretagne soit mieux lotie que d’autres. Comme l’écrit Stéphane Cosson, il est possible de remonter plus loin avec les documents notariaux mais ils ne sont pas très anciens en Bretagne. De même, les Bretons réalisaient peu de contrats de mariage ce qui permet dans d’autres régions de remonter plus facilement lorsque les actes de mariage n’indiquent pas les parents.
L’administration civile existe bien en Bretagne sous l’Ancien Régime : Parlement, administration ducale puis de la province…
J’ai écrit un livre Retrouver ses ancêtres Bretons paru il y a un an : http://breizh-genealogie.fr/livres/retrouver-ses-ancetres-bretons/

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Martin 24 novembre 2020 - 3h36

Bonjour,

Je voudrais savoir si quelq’un pourrait m’orienter afin d’avoir plus d’informations sur mes ancêtres.

Je voudrais avoir plus d’informations sur les Parents et grands-parents de Jean-Baptiste Benjamin dit saint-Aubin.
Il est né en 1672 à Rennes Bretagne. A ce que j’ai pu trouvé, il était soldat et a immigré au Canada.

Merci de votre temps

Martin

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NHU Bretagne 24 novembre 2020 - 12h14

Notre réponse par email – Merci de nous suivre

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Ma brève rencontre avec Gilles Tenoux – Collectif polar : chronique de nuit 15 octobre 2021 - 10h46

[…] de mon identité. Disons que c’est une recherche et une affirmation identitaire au travers d’une passion généalogique. Accumuler des dates me faisait penser que je passais à côté des personnes réelles. Alors, […]

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