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Qui sont les sept Bretons qui courent sur la grande boucle 2020 ?
La 107e édition du Tour de France s’est élancée le 29 septembre du Pays niçois. Si elle ne traverse pas la Bretagne cette année, sept coureurs bretons participent à la Grande Boucle. Ils viennent de nos cinq départements, unité plébiscitée par David Lappartient (président de l’Union Cycliste Internationale), Cyrille Guimard et Bernard Hinault. Ils appartiennent majoritairement à deux équipes bretonnes, Arkéa-Samsic et B&B Hotels-Vital Concept. Les voici sur la ligne de départ :
Warren Barguil.
Morbihan, 28 ans, équipe Arkéa-Samsic, 5e Tour de France.
Chef de file du cyclisme breton, il est professionnel depuis 2013. Ses véritables heures de gloire datent de 2017 sur le Tour. Sous les couleurs de l’équipe allemande Sunweb, il remporte alors avec panache les treizième et dix-huitième étapes, le maillot à pois du meilleur grimpeur et finit dixième. C’est un grimpeur-puncheur, moins performant dans les sprints et contre-la-montre. En 2018, le public breton sera très sensible à sa déclaration sur le Tour : « Je suis Breton avant d’être Français ! » Le licencié de l’UC Lanester – à nouveau 10e du Tour en 2019 – ambitionne de remporter au moins une étape de montagne de ce Tour 2020.
Maxime Chevalier.
Loire-Atlantique, 21 ans, équipe B&B Hotels-Vital Concept, 1er Tour de France.
Professionnel depuis février de cette année, il dispute son 1er Tour. Grimpeur, révélé lors du Tour du Val d’Aoste, le licencié de l’US Pontchâteau entend profiter pleinement du Tour 2020. Il pourrait créer la surprise lors d’une étape de montagne et sait rouler en contre-la-montre, inspiré par son modèle Bryan Coquard.
Bryan Coquard.
Loire-Atlantique, 28 ans, équipe B&B Hotels-Vital Concept, 4e Tour de France.
Le sprinter breton numéro un revient sur le Tour après trois ans d’absence. Sur piste, il est vice-champion olympique de l’omnium en 2012 et champion du monde de l’américaine en 2015. En 2016, il rate d’un demi-boyau une victoire d’étape sur le Tour à Limoges, battu par l’Allemand Marcel Kittel. « Un succès sur le Tour constituerait ma plus grande joie », a déclaré le Nazairien, licencié lui aussi à l’US Pontchâteau.
Jérôme Cousin.
Loire-Atlantique, 31 ans, équipe Total Direct Énergie, 4e Tour de France.
Rouleur et poursuiteur, il a été formé à la piste à l’US Pontchâteau et est professionnel depuis 2011. Pour sa deuxième année professionnelle, le Baulois gagne une étape de Paris-Nice en 2018. La même année, il est à deux doigts de remporter l’étape du Tour La Baule-Sarzeau. « Je pourrai dire que j’étais à un kilomètre de pouvoir gagner une étape du Tour. C’est déjà bien » déplora-t-il. Il vient de s’illustrer sur le Tour 2020 en gagnant, comme à Sarzeau en 2018, le prix du Super combatif de la troisième étape. La victoire finira bien par récompenser ses immenses efforts.
David Gaudu.
Finistère, 23 ans, équipe Groupama-FDJ, 3e Tour de France.
Professionnel depuis 2017, ce Léonard est un puncheur en même temps qu’un très bon grimpeur, ce qui est rare, tout en étant plus faible en contre-la-montre. En 2019, il remporte la troisième étape du Tour de Romandie devant Rui Costa et Roglič. Plein de maîtrise et de talent, il a un démarrage phénoménal, lié à sa morphologie. Sa VO2max s’élève à 92ml/min/kg, un niveau qui lui autorise de grandes ambitions en montagne. Treizième du Tour 2019 et malgré sa chute lors de la première étape du Tour 2020, il représente l’ambition du cyclisme breton.
Cyril Gautier.
Côtes-d’Armor, 32 ans, équipe B&B Hotels-Vital Concept, 9e Tour de France.
Professionnel depuis 2007, le Guingampais est présent sur ce Tour 2020 malgré une fracture du coude au printemps. « Cyril est un guerrier, un puncheur qui ne cesse d’aller de l’avant », explique son manager Jérôme Pineau. Omniprésent à l’avant du peloton, il est naturellement porté vers l’attaque. Force de la nature, il repousse toujours ses limites, porté par un mental hors norme. Sourire rivé aux lèvres, ce professionnel accompli est un équipier protecteur.
Valentin Madouas.
Finistère, 23 ans, équipe Groupama-FDJ, 1er Tour de France.
Ce puncheur-grimpeur brestois est professionnel depuis 2018. Dès 2019, il termine huitième de l’Amstel Gold Race, onzième de Paris-Nice. Il finit surtout treizième du Tour d’Italie où il tente avec audace et ambition de remporter l’avant dernière étape reine de la montagne. Sa marge de progression est très importante. « J’ai toujours eu le mental de vouloir gagner. Mon père [8 Tours de France] ne me mettait jamais de pression. Il était dans le conseil, il l’est toujours (1) » explique-t-il.
En Bretagne, la marche est toujours haute pour les héritiers des monstres sacrés Petit-Breton, Robic, Bobet, Hinault. A eux quatre, il totalisent onze victoires finales dans le Tour de France, ce qui est énorme pour un pays comparable en population aux Danemark, Irlande, Écosse ou Croatie. L’émergence de la Slovénie, moins peuplée que la Bretagne, avec des champions comme Roglič, Mohorič et Pogačar, montre aussi que nos Bretons doivent encore travailler plus dur.
La Bretagne, une terre de cyclisme.
Jérôme Pineau, le manager nantais de B&B Hôtels-Vital Concept (1er Tour), résume l’ambition bretonne de son équipe : « On a des objectifs élevés. Ce qui me plaît, c’est de parler de notre marque, Men in glaz, de notre identité bretonne, forte, notre caractère breton, ambitieux, plein d’abnégation. Notre marque est connue, à nous de la faire fructifier […] en obtenant la reconnaissance économique des grandes entreprises bretonnes (2)».
Emmenée par le duo Barguil – Quintana, l’équipe Arkéa-Samsic dispute, quant à elle, son 7e Tour de France.
Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, qualifie d’ailleurs ainsi cette renommée et cette passion : « La Bretagne, c’est la fille aînée du cyclisme ». Les coureurs bretons du Tour nous montreront encore cette année l’étendue de leurs qualités, avant de rejouer sur leur terre dans un an, comme en 2018, à l’occasion du Grand Départ de Brest le 26 juin 2021.
De Ouessant/Enez Eusa à Clisson/Klison, tous Bretons (3) !
(1) Le Télégramme, 29 août 2020.
(2) Ouest-France, 30 août 2020.
(3) Le 11 août 2020, le président du département de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, a adressé un texto à Christian Prudhomme : « Je lui ai dit que la Loire-Atlantique était bretonne et que la proposition que nous lui avions faite de recevoir le Tour de France à Saint-Nazaire tenait toujours ».