le numérique en Bretagne

Le numérique en Bretagne, un enjeu majeur pour l’avenir

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

Le numérique et les réseaux représentent un enjeu clé pour la Bretagne selon plusieurs axes.

C’est un enjeu économique, social, environnemental mais aussi un défi en matière de sécurité voire de souveraineté.

Le poids économique du numérique et des télécoms.

Le numérique représentait près de 50 000 emplois en Bretagne administrative en 2015 (3,6% des emplois)[1], avec un poids important du bassin Rennais (53,7%) devant Brest (13.7%) et Lannion (7,9%). Les salariés du domaine sont souvent cadres, avec des rémunérations élevées, en CDI et à temps complet. C’est donc un pilier important de l’économie bretonne et en particulier le secteur des TIC qui regroupe 67% des emplois du domaine (Informatique, Télécommunication et fabrication notamment).

Le maintien et la féminisation (seulement 28%) de ces emplois, notamment à Lannion sont des enjeux majeurs pour la Région. Si le secteur des équipementiers télécoms continue de perdre des effectifs (Nokia), les domaines des datas en particulier, de la cybersécurité et de la cyberdéfense sont en pleine expansion. Le déploiement de la fibre optique représente aussi un levier de créations d’emplois sur les cinq prochaines années.

Concernant l’industrie et les équipementiers télécoms, il existe une tendance de fond aujourd’hui qui consiste à « virtualiser » les systèmes.

Un équipement ne sera plus « une boîte » désignée et dédiée à une fonction mais s’appuiera sur du matériel générique (un peu comme un ordinateur) sur lequel on vient déposer un software et qui fonctionne dans une architecture complète avec contrôleur centralisé. La virtualisation ouvre donc potentiellement une porte pour relocaliser la production d’équipement puisque finalement la valeur ajoutée se trouve dans le logiciel.

Le développement du télétravail …

… de la dématérialisation et l’importance du numérique dans la relation client ou dans le marketing vont imposer une mutation importante à l’ensemble de l’économie. Les entreprises auront donc besoin de salariés formés mais aussi d’experts en transition numérique[2].
Enfin, la Bretagne est une terre de recherche et de formation dans le domaine (dont B-Com). La Bretagne administrative forme actuellement près de 9 000 ingénieurs dont beaucoup dans des métiers du numérique ou connexes (Supélec, INSA Rennes, ENSSAT Lannion, ESIR Rennes, ENI Brest, ENST Bretagne, etc.).

La Bretagne compte plusieurs domaines d’excellence : cyberdéfense, images 3D, réseaux fixes et mobiles et internet du futur.

Un premier défi : favoriser l’émergence de nouvelles PME innovantes sur tout le territoire.

L’égalité face au numérique, une utopie à défendre.
Le premier facteur d’inégalités est l’accès au haut-débit et au très haut-débit. La fracture qui existait en Bretagne entre des zones rurales, mal desservies, et des zones urbaines denses est en train de se résorber. Le projet breton actuel qui vise 100% de la Bretagne fibrée en 2026, a ciblé en priorité les zones d’ombres. Soyons réaliste, le planning de ce projet est intenable notamment du fait d’un manque de ressources humaines sur le terrain. Néanmoins l’ambition est là !
Concernant le mobile, ce sont les opérateurs privés qui équipent le territoire avec évidemment des disparités. La 4G est présente partout sauf dans les Monts d’Arrée, et quelques zones de l’Argoat et au nord du Blavet.

Les disparités en terme de maîtrise du numérique sont énormes entre un gamin de la génération Z et ses grands-parents.

Soyons réalistes là aussi, les anciens qui n’ont toujours pas adhéré ou qui « galèrent » face aux ordinateurs, tablettes et smartphones, n’y arriveront pas seuls. Il leur faudra donc un soutien, souvent intrafamilial, pour limiter l’impact d’une société de plus en plus dématérialisée. Continuer à former et à accompagner la génération qui arrive à la retraite aujourd’hui est néanmoins indispensable.

Même si les jeunes sont des « utilisateurs » habiles et permanents des outils numériques, peu d’entre maîtrisent techniquement le domaine (réseaux, programmation, configuration de PC, développement d’applis etc…). Compte-tenu de son pedigree dans le domaine, la Bretagne aurait intérêt à favoriser l’intérêt des jeunes pour ces technologies et ce domaine, et à développer leurs compétences, pour qu’ils aillent au-delà de la simple utilisation, d’autant plus que les filières scientifiques attirent de moins en moins. Évidemment, ces efforts doivent porter sur l’open source et les logiciels libres. Tous les petits Bretons n’imiteront pas Yves Guillemot (Ubisoft) ou Matthieu Beucher (Klaxoon) mais il est toujours utile de faire naître des vocations !
Un deuxième défi : faire des jeunes bretons des technophiles et continuer à favoriser l’égalité d’accès au numérique

Lire la suite de cet article de Nicolas KERDRAON

[1] insee.fr/fr/statistiques/4245666
[2] ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/formation-la-mutation-numerique-cree-de-nouveaux-emplois-en-bretagne-5561262

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