Objet : Décision de l’Unesco relative à la toponymie en langue bretonne
Monsieur le Président,
Par décision du 4 juin 2024, l’Unesco a considéré que la candidature à l’inscription sur la liste du patrimoine nécessitant une sauvegarde urgente de « la toponymie en langue bretonne », sollicitée par l’association Koun Breizh, ne constituait pas un cas d’extrême urgence sur la base de l’article 17-3 de la Convention sur la protection du patrimoine immatériel.
Toutefois, l’Unesco encourage « La France à continuer à travailler avec les communautés concernées pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans la région concernée, tout en tenant compte de l’impact potentiel que sa législation nationale pourrait avoir sur le statut du patrimoine culturel immatériel sur son territoire ».
Il en résulte que si le critère de l’urgence n’apparaît pas suffisamment caractérisé, l’Unesco considère que notre toponymie en langue bretonne participe du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité et appelle les pouvoirs publics à se consacrer pleinement à sa protection.
Si la voie procédurale de l’urgence –17-3– ne peut être empruntée, la voie normale d’inscription de la toponymie bretonne –article 16 – reste ouverte, et on ne voit pas pour quelles raisons l’Unesco ne ferait pas droit à une éventuelle demande en ce sens formulée par l’État français.
C’est la raison pour laquelle les associations signataires vous prient de bien vouloir demander à l’État français de saisir officiellement l’Unesco aux fins d’inscription de la toponymie en langue bretonne sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en application de l’article 16 de la Convention.
Cette reconnaissance symbolique aiderait à convaincre la population et l’ensemble des services publics de la nécessaire considération que l’on doit à notre toponymie en langue bretonne aujourd’hui menacée comme jamais.
Les associations signataires vous demandent encore de bien vouloir faire dresser par vos services le bilan exhaustif de la loi 3DS au regard de son impact sur notre toponymie ancestrale. Ces éléments doivent être réunis et présentés publiquement. La collectivité territoriale régionale étant dotée de la compétence patrimoniale, nous considérons qu’il lui revient notamment d’assumer cette mission évoquée par l’Unesco.
Plus largement, c’est l’effacement progressif de notre toponymie depuis plusieurs années qui doit être interrogé et faire l’objet d’une politique forte et réparatrice. Le bilan exhaustif sollicité permettra d’ouvrir la voie à un plan de remise en état des lieux qui pourrait être proposé aux communes, en lien avec la société anonyme la Poste et les autres prestataires, les associations culturelles bretonnes et, bien sûr, nos concitoyens.
Les associations signataires seront heureuses de vous expliciter ces demandes dans le cadre d’un entretien à l’hôtel de région, à la date et à l’heure qu’il vous plaira.
En espérant une réponse positive de votre part, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de notre plus haute considération.
Sommaire
Loïg Chesnais-Girard et la toponymie en bretons : les signataires
Ar Falz : Hervé Gourmelon
Association Bretonne : Benoît de Bergevin
Breizh Impacte : Yannig Baron
Breizh 5 sur 5 : Bertrand Nicolas
Bretagne Majeure : Gwenael Henry
Bretagne Réunie : Alan Coraud
Institut Culturel de Bretagne : Jacky Flipot
Kevre Breizh : Claudine Perron
Koun Breizh : Yvon Ollivier
Sites et Monuments : Julien Lacaze
Vigie Bretagne : Caroline Glon
Tudgentil Breizh : Jakez de Poulpiquet
Titre et illustrations de NHU Bretagne