Sommaire
Du bruit dans Landerneau …
La fête nationale du Pérou est célébrée chaque 28 juillet. Si cette date reste méconnue dans l’esprit du pays Landernéen et sa capitale industrieuse avec le passé des usines Dior, elle n’en reste pas moins une horloge parlante entre mer et terroir pour cultiver de nouveaux leviers d’innovation circulaire. A l’occasion de l’Exposition universelle de Dubaï, le pavillon du Pérou rappelait l’importance de connecter agriculture locale et matière premières naturelles, depuis la saga des usines Dior, Probiomer ou encore des comptoirs La Chambre et son mystérieux guano du Pérou.
Dior
Pionnière de cette vague d’importation, la famille Dior originaire de Granville implanta plusieurs usines en Bretagne comme à Landerneau et à Saint-Marc, près de Brest. La troisième génération, formée de Maurice, père de Christian Dior et Lucien Dior, prit en 1893 les rênes d’une entreprise florissante et diversifiée dans la fabrication d’acide sulfurique pour les superphosphates, puis à tous degrés de concentration, d’acides nitrique et muriatique, de sulfates de soude, de fer, de plomb et de cuivre, puis la fabrication à Rennes de cristaux de soude, de lessives, dont la marque Saint-Marc, et d’eau de javel Dior.
Fort de ce processus de transformation inédit, le pavillon du Pérou à l’Exposition universelle de Dubaï a voulu mettre en scène une toile tissée dans l’étoffe du temps pour connecter agriculture locale et matière premières naturelles.
Entre 1840 et 1879, le guano du Pérou engendra d’énormes richesses, car ce pays et le Chili voisin détenaient le monopole mondial de ce fertilisant.
La fortune d’armateurs bretons …
Cet engrais très efficace, composé d’amas d’excréments d’oiseaux marins ou de chauves-souris, a aussi fait la fortune de familles d’armateurs, industriels et négociants.
Parmi les pionniers bretons de cette industrie de matières premières naturelles, on compte le grand-père de Guy La Chambre : Charles Émile (1816-1907) dont les comptoirs en Amérique du Sud ont prospéré avec l’importation du guano par le Cap Horn. Et lui ont permis d’acquérir le château de la Briantais à Saint-Malo.
La richesse de cette toile industrielle tournée vers la biodiversité peut offrir à la Bretagne une vaste bibliothèque vivante pour puiser de nouvelles idées dans la nutrition, le recyclage, ou même les innovations en matière de design circulaire.
Pour accompagner ces nouveaux explorateurs, le pavillon du Pérou à Dubai entendait jouer un rôle de boussole créative, via de la gastronomie expérimentale à base de super aliments, ou encore la fabrication en temps réel d’un pont Inca tissé chaque année à Cuzco. Sans oublier une mise en scène “Wayra” qui utilise comme ressource sonore sept instruments à vent différents. Ceci pour illustrer, l’importance du vent dans notre vision du monde.