Traduction en langue française de l’article paru chez notre confrère galicien Nós Diario
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Manifestation historique : la marche en faveur du galicien réunit plus de 45 000 personnes et paralyse Compostelle
Compostelle a accueilli le 17 Mai une manifestation historique en Galice
La marche, qui a réuni selon les organisateurs plus de 45 000 personnes et paralysé la capitale de la Galice, est partie à midi de l’Alameda, est entrée dans le centre historique par l’avenue de Figueroa, a parcouru la rue do Franco et s’est terminée sur la place de l’Obradoiro, qui n’a pas tardé à se remplir.
La mobilisation, convoquée par Queremos Galego et soutenue par des formations politiques comme le BNG et le PSdeG, des syndicats tels que la CIG ou Comisiones Obreras, ainsi que des dizaines de collectifs sociaux de tout le pays, s’est déroulée dans un contexte marqué par une situation d’urgence linguistique, après qu’il a été révélé en octobre dernier que l’usage du galicien est à son niveau le plus bas jamais enregistré.
Perte de locuteurs
La présentatrice de l’événement, Isabel Risco, et la coordinatrice de Queremos Galego, Celia Armas, ont évoqué lors de leurs interventions à la fin de l’acte sur la place de l’Obradoiro la chute du nombre de locuteurs galiciens, comme l’indique l’enquête de l’Institut Galicien de Statistique (IGE) d’octobre 2024. Celle-ci révélait que 70 891 enfants âgés de 5 à 14 ans – soit 32,4 % de cette tranche d’âge – déclaraient en 2023 être incapables de s’exprimer en galicien.
Le porte-parole de Queremos Galego, Marcos Maceira, a également évoqué ces données dans son discours de clôture de la marche. À ce sujet, il a dénoncé « les responsables d’un modèle éducatif qui fait que 70 % des enfants entrant à l’école en parlant galicien en ressortent en parlant castillan, et que une personne sur trois terminant l’enseignement obligatoire admet ne pas savoir parler la langue ». Il a également affirmé que « les enfants galiciens n’ont même pas droit à des jouets qui parlent leur langue ».

« Urgence linguistique »
« Toute trace, toute présence de galicien est de trop pour ceux qui ne savent que la mépriser », a affirmé Marcos Maceira, qui a souligné que « ce n’est donc pas surprenant que, malgré toutes les données – y compris officielles – confirmant l’urgence linguistique provoquée par des politiques que nous avons tant de fois dénoncées, ils persistent dans la belligérance, en maintenant le décret contre le galicien dans l’enseignement ».
Maceira a affirmé que « la mobilisation et la prise d’initiative en faveur de la langue par la société galicienne est la seule chose qui peut changer le cours des choses et renverser l’urgence linguistique. Si la Xunta (gouvernement régional) renie la Galice et refuse d’assumer ses responsabilités, nous le ferons à sa place. Nous espérons que le PP (Parti populaire) se joindra à nous, qu’il remplira son devoir et cessera sa politique de confrontation contre la Galice et le galicien ».
« Aujourd’hui, nous donnons à notre langue l’énergie dont elle a besoin pour la protéger durablement, reprendre des espaces et gagner des locuteurs », a poursuivi Maceira, qui a ajouté : « Nous ne voulons pas de symboles ou de faux-semblants. Nous avons besoin d’actes concrets, et que soient appliqués et précisés tous les accords nationaux et internationaux en faveur du galicien. »
Le porte-parole de Queremos Galego a souligné le caractère historique de cette journée, en déclarant :
« Nos petits-enfants pourront dire avec fierté qu’ils vivent en galicien parce que leurs parents et grands-parents ont défendu la langue qui leur appartient et ont tout fait, l’impossible comme le possible, pour la rétablir et vaincre les politiques de destruction. »
« La langue est vitale pour la Galice »
« La langue est vitale pour la Galice », a conclu Maceira, en référence au slogan de la marche, ajoutant que :
« L’urgence linguistique exige des solutions et des engagements forts. L’objectif est clair : du galicien partout et pour tout. Sans excuses, sans limites, sans aucun obstacle. Pour que ceux qui l’utilisent déjà puissent continuer à le faire, et que ceux qui ne le parlent pas encore puissent s’y mettre en toute liberté, sans contraintes, avec une pleine accessibilité. »

Manifestation historique en Galice
3 commentaires
45 000 personnes en Galice et en Bretagne on peine à rassembler 1000 personnes.
Ça en dit long sur les bretons.
Bien sûr, il est intéressant de parler des langues menacées…
Quant au Galicien, rappelons que c’est une langue latine qui n’a rien de celte, même si depuis l’époque romantique, certains veulent faire de la Galice la « septième branche » des langues celtes (7 , ça fait plus magique que 6, apparemment).
Un pays celtique est un pays où on parle une langue celtique. Point