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La Bretagne sous représentée en nombre de députés à l’Assemblée.
Au-delà des résultats des dernières élections, on devrait d’abord s’inquiéter d’un système de représentation absurde où toutes les composantes historiques de la France ne sont pas logées à la même enseigne.
La Bretagne est la première à en payer les pots cassés.
Je m’étonne qu’aucun commentateur des dernières élections législatives en France ne s’est, à ma connaissance, encore penché sur la question des écarts de représentativité d’une région à une autre.
Et encore plus de l’inaction de nos élus Bretons devant une injustice pourtant flagrante.
La répartition des sièges de députés, stupidement construite à partir des départements, conduit en effet à des écarts considérables : quand la Bretagne élit 37 députés pour 3,66 millions d’inscrits (soit 1 pour un peu moins de 100 000), l’Ile-de-France, la Champagne ou la Franche-Comté en élisent proportionnellement un quart de plus (1 pour 75 000 inscrits).
La Bretagne est de loin la moins bien représentée de toutes les provinces historiques.
Seuls les Français de l’étranger souffrent d’un taux de représentation encore moindre. Si les Bretons sourient volontiers d’être ainsi assimilés par Paris à des étrangers, je doute qu’ils se satisfassent d’une si piètre représentation, comparativement à leur poids électoral.
Car si la Bretagne était dans la moyenne du nombre d’inscrits par siège, elle aurait 6 députés supplémentaires (+16%) et pas moins de 11 (+30%) si elle se plaçait au niveau de représentation de l’Ile-de-France !
La carte ci-dessous présente ces déséquilibres de façon flagrante
– Le chiffre en noir correspond au nombre d’inscrits par député selon les régions (la moyenne globale est d’un député pour 85 500 inscrits)
– Et le chiffre en rouge indique le supplément de sièges obtenus comparativement à la Bretagne : si l’Ile-de-France avait le même niveau de représentativité que la Bretagne, elle enverrait 23 députés de moins au Palais Bourbon !
Le découpage en vigueur est celui issu des travaux d’Alain Marleix sous la présidence de Sarkozy et date de 2010.
Les circonscriptions sont définies à partir des découpages départemental et cantonal, qui ne constituent certainement pas les meilleurs cadres pour obtenir une représentation équilibrée : mieux vaudrait s’appuyer sur un maillage plus fin pour la définition des circonscriptions et un cadre plus large pour s’assurer d’une représentativité équitable.
De plus, quatorze ans plus tard, le paysage démographique a fortement évolué mais personne en France ne semble s’offusquer des aberrations auquel conduit ce dispositif inique.
Alors Mesdames et Messieurs les élus Bretons, il serait grand temps de vous saisir de cette injustice !
Bern Morel a déjà écrit dans NHU Bretagne