Cet ouvrage de Bernez ROUZ retrace en presque cent vingt pages l’incroyable histoire de Fañch, le prénom breton qui fit trembler la République durant presque deux ans.
Fañch est le prénom breton qu’un jeune couple de Bretons de Cornouaille donne à leur fils né en Mai 2017 et enregistré en mairie de Kemper.
Fañch le prénom breton …
Puis c’est là que la lourde machine administrative et judiciaire de la République bedonnante se met en marche !
Donc il serait impossible, en Bretagne, de donner ce prénom breton à son fils. Uniquement parce que sur la lettre N figure ce petit signe dit diacritique, le tilde. Fanch d’accord. Mais Fañch, hors de question.
Dès lors, parallèlement à la bataille juridique qui commence, c’est un emballement médiatique qui s’organise. D’abord en Bretagne bien sûr. Puis à l’étranger. Ainsi, ce sujet sera commenté par les médias parisiens. Puis surtout par des médias américains, australiens, espagnols … s’interrogeant sur le ridicule d’une telle interdiction.
Car la septième puissance économique du monde craint le tilde d’un prénom de nouveau-né en Bretagne.
La sacro-sainte unité républicaine est attaquée de plein fouet par une minuscule vaguelette qui s’inscrit sur le N de l’alphabet breton, une des minorités ethniques de cet Hexagone décadent.
Extraits.
« Si le tilde n’était que espagnol, son cas serait vite réglé. Mais voici qu’on apprend que le ñ est utilisé en breton et en basque. Théoriquement langues patrimoniales de la France. Mais cette reconnaissance n’ouvre aucun droit. Admettre qu’un particularisme orthographique basque ou breton soir reconnu en France revient à reconnaître officiellement ces langues. Ce qui est bien entendu impensable. La France tire fierté d’être, avec la Turquie, l’un des seuls pays d’Europe à ne pas reconnaître de minorités linguistiques sur son territoire »
L’inénarrable Laurent NUÑEZ (oui, oui avec un tilde sur le N)
Ce technocrate était à cette époque Secrétaire d’état. Ainsi il indiquait qu’il se souciait « de la charge de travail des officiers d’état civil« .
« Un rapide calcul nous permet d’évaluer la charge de travail supplémentaire qu’un tilde sur un n donnerait aux fonctionnaires de l’état civil. Si on tape n, on tape une touche. Si on tape ñ on tape trois touches sur un Mac (N-maj-1). Et quatre touches sur un PC (Alt+1+6+4).
Considérant qu’il y a en moyenne huit enfants par an prénommés Fañch ou Fanch en France depuis 1970. Également considérant que les fonctionnaires français travaillent sur des PC plutôt que sur des Mac, plus chers, l’ensemble des fonctionnaires français de l’état civil verraient leur charge de travail augmenter de huit touches à trente deux touches par an. Considérant que même en tapant à deux doigts, un fonctionnaire non stakhanoviste pourrait taper les vingt quatre touches supplémentaires en vingt quatre secondes. Le coût pour l’état français (pour rappel : septième puissance économique du monde) d’accepter le prénom Fañch reviendrait à 24/25000e de la paye journalière d’un fonctionnaire. Difficile de penser que l’état français ne se relèverait pas d’un tel sacrifice financier« .