Urgences bretonnes : re-territorialiser les activités productives
« Aucun pays ne peut se développer ou même rester un pays avancé sans base productive[1] »
Les activités productives bretonnes.
L’industrie semble totalement absente des débats de notre société. Cela signe le désintérêt des élites nationales pour un de ces piliers de l’économie (entre autres).
En France l’industrie est en perte de vitesse. Elle ne représente plus que 12.60% de la valeur ajoutée contre 20% il y a trente ans. En région Bretagne administrative (format B4) l’industrie montre 158000 salariés soit 5.1% de la France avec une part dominante pour l’agro-alimentaire qui pèse 11.40% du niveau national. Néanmoins l’emploi industriel en Bretagne montre une baisse continuelle depuis dix ans.
En Europe, le Pays Basque sud (Euskadi) s’illustre par une participation de l’industrie à hauteur de 22% du PIB. Donc proche de celle de l’Allemagne (23%) et nettement supérieur à celle la France (11%). Cette réussite est celle de toute une population. Ainsi que d’une collaboration intense du secteur public et privé et d’une volonté politique du gouvernement régional.
La voie de la région est la voie de la raison – Jakez BERNARD
La Bretagne pourrait rejoindre ce leader européen.
Elle possède le dynamisme et les compétences nécessaires, elle élabore des réseaux d’innovation et de collaboration pertinents comme celui de Produit en Bretagne. Il lui manque néanmoins une organisation des décisions décentralisée, plus adaptée au territoire. Un outil permettant la mise en œuvre d’un véritable plan industriel breton.
Nous savons que la présence d’une entreprise est une véritable richesse pour un pays. Au-delà de l’outil d’une production, elle représente une unité sociale. Prendre soin de l’entreprise est donc primordial. Il est urgent d’opérer une métamorphose. D’autant plus que les impératifs climatiques nous donnent une véritable opportunité de diversification des pôles industriels. L’ensemble du système économique est grippé par des incohérences et des dérives, entre un excès de normes d’un côté et une absence de régulation de l’autre.
Les acteurs publics devraient favoriser les rencontres productives fondées sur la confiance, des représentations partagées de l’avenir, et allier des compétences complémentaires.
Nous devons soutenir toutes les initiatives qui permettront aux régions de retrouver leur capacité réelle de décision dans les secteurs essentiels de l’économie. Dont l’industrie, l’agriculture, les activités maritimes.
Pour re-territorialiser nos activités productives en Bretagne, qui mieux que nous, sur notre territoire peut le faire ?
[1] Gabriel Colletis – L’urgence industrielle – Le bord de l’eau 2012
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