NHU Bretagne souhaite un meilleur avenir pour la Bretagne et ses habitants. Ces derniers doivent croire plus en eux, être encore plus imaginatifs et hardis. Osez créer et faire en Bretagne. Et c’est particulièrement vrai pour notre agriculture. L’agriculture bretonne est une des plus puissantes et des mieux organisées d’Europe. Mais nombre de ses schémas sont anciens et de moins en moins adaptés au monde qui nous entoure. Il y a la mondialisation et les goûts nouveaux des Consommateurs, qui évoluent très vite.
Sommaire
D’autres agricultures sont possibles en Bretagne.
Nous donnons cette fois la parole à un jeune couple de Finistériens qui a osé. Osé un projet de ranch, qui se transforme avec un travail acharné et beaucoup de conviction, en une belle réussite.
Nés dans le Finistère, petits-enfants d’agriculteurs bretons, Ronan CARAËS et Wendy BARRÉ ont créé de toutes pièces un élevage innovant et hors du commun : Le Ranch de Kerbongout sur Saint-Rivoal en Penn ar Bed. Un élevage qui rencontre un énorme succès auprès du grand public et reconnu comme « exemplaire » et « ferme d’avenir » auprès des hautes instances agricoles.
C’est avec une immense joie que Ronan nous explique les clés de sa réussite.
Quand on veut, on peut !
Je suis né à Bellevue, quartier HLM de Brest, en 1982. Pour nous éviter de zoner, mes parents nous faisaient sortir, mon frère et moi, en campagne ou à la mer. Nous allions très souvent chez mes grands-parents agriculteurs qui avaient une ferme très représentative du pays du Léon ; vaches laitières, porcs, choux-fleurs, artichauts, échalotes …
Notamment, nous nous occupions des veaux, rentrions les vaches à vélo et conduisions même le tracteur ! Mes grands parents semblaient très occupés, passionnés et heureux d’exercer leur profession.
C’est à l’école Freinet de Brest qu’est née ma passion pour les animaux. Nous avions des cours d’équitation. Brosser les chevaux, leur parler, les monter, s’émerveiller et en discuter avec les copains ont tout de suite fait naitre une flamme en moi. J’ai continué l’équitation douze années durant.
En classe de troisième, j’ai décidé de m’orienter vers un lycée agricole. Cela ne plaisait pas à tous mes amis mais mes meilleurs copains m’encourageaient.
Le respect de l’animal.
J’ai alors réalisé un Bac STAE puis un BTS Productions Animales. La zootechnie me passionnait. J’étais à la quête de savoir, j’adorais cela. Cependant, beaucoup de choses me dérangeaient. La vision de l’élevage était uniquement tournée vers le productivisme. Enfermer les animaux en cases étaient une norme non discutable. Nous avions des conférences pro-OGM. Rien, absolument rien ne parlait de respect, de biodiversité et de lien à l’animal.
J’ai alors décidé de voir l’agriculture sous une autre perspective et ai passé un BTS Gestion et Protection de la Nature puis un CS Technicien-Conseil en Agriculture Biologique. Cette vision me correspondait bien plus. Je m’y suis fait beaucoup de copains et j’étais vraiment dans mon élément.
A la sortie des écoles, en 2004, j’ai voulu créer mon futur. Me disant que je ne savais pas de quoi l’avenir était fait, je me suis dit que tout était possible. J’ai alors créé un projet, bien réfléchi, qui correspondait à ce dont je rêvais et qui prenait en considération tout ce que l’on m’avait enseigné. Ce projet, je l’ai réalisé dix ans plus tard.
Le projet de ranch.
C’est après avoir été vacher et berger, intérimaire et livreur de légumes bio que j’ai rencontré Wendy.
C’est après avoir visité une quinzaine de fermes que nous avons trouvé l’annonce pour reprendre dix-huit hectares et un gîte sur Saint-Rivoal. La Bretagne a été notre choix car c’est au cœur du système que nous pouvons le faire évoluer. J’ai toujours dit à Wendy, que pour nous et l’application de notre projet, nous ne trouverions jamais mieux ailleurs.
Nous nous sommes installés en 2014 sur trente-six hectares avec seize bovins avec 70 K€ d’investissements, soit 1/6ème de la moyenne du département. Aujourd’hui, Le Ranch de Kerbongout compte une cinquantaine de bovins pour un capital proche de 120 K€.
Les plus belles Highland écossaises de Bretagne.
Nous élevons ainsi les fameuses vaches de race Highland Cattle célèbres pour leurs très longues cornes, leurs poils longs aux robes de plusieurs couleurs, leur qualité de viande au top niveau, leur grande rusticité et la forte ressemblance des veaux avec des nounours !
Nous élevons quinze vaches, un taureau, deux veaux et une bonne vingtaine de jeunes âgés de un à trois ans.
Pour une viande d’exception.
D’abord, la finalité de notre travail est la production de viande de très haut de gamme, certifiée en agriculture biologique, de bœufs et génisses que nous vendons uniquement en vente directe. En effet, aucun membre des deux cent cinquante familles que nous nourrissons n’a goûté meilleure viande.
C’est une viande de caractère mais agréable en bouche, exceptionnellement tendre et surtout très riche en saveurs. Aussi, c’est une viande pauvre en cholestérol et en gras, mais persillée. A la cuisson, le poids de la viande ne change pour ainsi dire pas. Le livre d’or sur notre site internet www.ranch-kerbongout.fr parle de lui-même.
Nous refusons strictement que quelqu’un se fasse une marge sur nos produits. La viande est distribuée sous vide, en colis de sept à huit kilos. Nous livrons nos mets à domicile dans tout le Finistère à prix libre, c’est à dire que chacun donne ce qu’il veut pour la livraison. C’est une sorte de pourboire qui rémunère l’éthique.
Nous vendons également les cornes pour les transformer en chopes vikings !
Inventer un autre système.
Notre système est prévu pour diminuer au maximum les charges afin d’optimiser notre résultat. Et c’est une réussite, en 2016, sans le gîte, nous avons dépassé 30 000 € de bénéfice. Les primes agricoles ne représentent que le tiers de produits.
La taille volontairement modeste du troupeau nous permet d’avoir du temps disponible et de travailler à notre rythme. Ainsi, chaque jour, nous caressons nos vaches, les choyons et veillons à ce qu’elles ne manquent de rien. Chacune de nos Highland à son prénom, son surnom même !
Nous les connaissons toutes très bien.
Il y a Caileag la chef, Moo Capleadh la sous chef, Néoinéan la chef de sécurité, Oscar le taureau, Pâquerette et Lily Rose les nounours, Moïra la chef de sécurité des veaux, Scottish notre clown, Myra Dhonn la guide, Morag notre baromètre, Sylvaine la téméraire…
Parce que nous n’avons jamais considéré nos animaux comme du bétail, loin de là. Mais comme des individus propres, possédant chacun un esprit, une âme, un caractère, ses joies, ses craintes…
L’homme qui parlait à l’oreille de ses vaches.
Lorsque nous arrivons dans le champ, les vaches « pots de colle » viennent chercher leurs câlins avant que le taureau ne les chasse pour avoir tous les câlins pour lui. Puis de là, les veaux curieux viennent nous renifler ! Lorsque nous les appelons, toute la tribu arrive au galop. D’ailleurs, nous les déplaçons ainsi sur de très longues distances.
Nous avons en effet réalisé des changements de champs sur plus de deux kilomètres. Moi devant à les appeler et Wendy derrière à pousser les veaux ! J’ai véritablement confiance en mon troupeau. Je les connais et elles nous connaissent. Nous leur parlons et leur expliquons le but des interventions, de là, elles suivent et c’est d’une efficacité remarquable.
Respect de son environnement.
Notre parcellaire se compose d’une trentaine d’hectares de prairies permanentes, d’une dizaine d’hectares de landes sauvages et d’une dizaine d’hectares de bois. En outre, les prairies permanentes sont des prairies à flore très diversifiée que nous ne labourons jamais. Ainsi, nous cohabitons avec une multitudes d’insectes, d’oiseaux, de mammifères…
Car nous pâturons ces prairies et y faisons de l’excellent foin. En outre, les landes sauvages sont pâturées durant l’été par certains de nos jeunes bovins. Aucune autre race bovine ne peut s’en alimenter. Puis les bois nous servent de réserve de biodiversité. Enfin, la surface moyenne de mes parcelles est inférieure à un demi hectare, toutes entourées de talus et de haies. Nous comptons ainsi plus de dix-sept kilomètres de haies ! Elles nous produisent du bois que nous commercialisons dans le canton.
Des exceptions …
D’ailleurs l’organisation de nos journée est très simple. Nous travaillons de 14 h à la tombée de la nuit. Ensuite, nous répondons aux mails et faisons toute la partie paperasse. Nous prenons un jour de repos par semaine où nous sortons des Monts d’Arrée. Parce qu’avoir des jours de repos permet d’avoir une meilleure vision de ce que nous faisons et d’être serein au travail.
Enfin, nous prenons le temps de faire visiter notre élevage, ce à quoi vous êtes invités !
Le Ranch de Kerbongout
Élevage de Highland Cattle Bio d’exception
Meilh Pont Glas – 29 190 Saint Rivoal
Finistère, Bretagne
Tél/Pellg. 06 87 39 53 23 (entre 14 h et 20 h)
ranch.kerbongout@gmail.com
www.ranch-kerbongout.fr
Le Ranch de Kerbongout participe à Locavore de Cornouaille.
3 commentaires
[…] source: NHU Bretagne […]
Bonjour,
je viens de m’installer en Morbihan et plus exactement a BULÉON 56420 .
Je dispose d’environ 7 à 8 Hectares de prairie et je souhaiterai accueillir des Highland cattle.
N’étant pas du tout dans la branche, quels conseils (sauf de me résigner) des spécialistes comme vous
pourriez vous me donner ? notamment sur les installations, le suivi vétérinaire, le budget annuel par animal, … etc
Merci d’avance de vos réponses ;=))
Bonjour, en voilà une belle idée !
Si vous souhaitez élever des Highlands, le mieux est que nous nous rencontrions .
S’en occuper est une grande aventure qui demande de vastes connaissances que nous sommes en mesure de vous fournir.
Le mieux est que nous fixions ensemble un voire plusieurs rendez vous au cours duquel/desquels nous prendrons le temps de vous former.
Vous trouverez sur ce lien http://ranch-kerbongout.fr/contact/ nos coordonnées.
Appelez nous et nous verrons tout cela ensemble 🙂
Ronan