chômage en Bretagne

Le chômage en Bretagne bien inférieur au chômage en France

de NHU Bretagne

Le chômage en Bretagne est bien inférieur au chômage en France

La Bretagne est caractérisée par un taux de chômage inférieur à la moyenne hexagonale et continue de présenter des indicateurs encourageants en matière d’emploi. Toutefois, des disparités subsistent entre les cinq départements, et certaines tendances récentes méritent une attention particulière.

Un taux de chômage breton stable

Au troisième trimestre 2024, le taux de chômage en Bretagne s’établit à 6,0 % de la population active, un chiffre quasi stable par rapport à l’année précédente. Ce taux est inférieur à la moyenne de l’Hexagone, qui s’élève à 7,4 %.
Ainsi, la Bretagne affiche, à nouveau, le taux de chômage le plus bas de l’Hexagone.

Des variations départementales notables

Si la tendance du chômage en Bretagne est globalement positive, une analyse plus fine révèle des écarts significatifs entre les cinq départements bretons :

– L’Ille-et-Vilaine avec un taux de chômage de 5,9 %, affiche l’un des taux les plus bas du pays.

– Le Morbihan: le taux de chômage y est également de 5,9 %, reflétant une situation similaire à celle de l’Ille-et-Vilaine. 

– La Loire Atlantique : le taux de chômage en Loire Atlantique au deuxième trimestre 2024 est de 5,5%, ce qui en fait le plus bas taux de chômage de Bretagne.

– En Finistère le taux de chômage atteint 6,2 %, indiquant une légère hausse par rapport aux départements précédents.  

– Enfin, en Côtes-d’Armor: le taux de 6,3 %, ce département présente le taux de chômage le plus élevé du pays.  

L’année 2024 a été marquée par une croissance de l’emploi en Bretagne, avec près de vingt mille créations nettes d’emplois, soit une progression de 1,2 % sur un an. C’est le double de la moyenne hexagonale de seulement 0,6 %.
Cependant, cette dynamique s’est accompagnée d’une légère hausse du taux de chômage, qui est passé de 5,7 % au premier trimestre 2023 à 6,1 % à la fin de l’année.  

Écarts entre Bretagne orientale et Bretagne occidentale

Au-delà des chiffres départementaux, des disparités existent également au niveau des zones d’emploi. Par exemple, la zone d’emploi de Vitré / Gwitreg affiche un taux de chômage particulièrement bas de 3,6 %, le plus faible de Bretagne. À l’inverse, des zones comme Carhaix / Karaez et Guingamp / Gwengamp présentent des taux plus élevés, respectivement à 7,2 % et 7,1 %.  
Ces écarts soulignent la nécessité d’adapter les politiques d’emploi aux réalités locales. Les zones rurales ou en difficulté économique pourraient bénéficier de mesures spécifiques pour stimuler l’emploi et réduire le chômage.

Un dynamisme économique plus fort à l’est du pays

L’Ille-et-Vilaine avec Rennes / Roazhon et la Loire-Atlantique avec Nantes / Naoned sont les deux moteurs économiques du pays.
En effet, ces deux métropoles bretonnes concentrent :

– de nombreux sièges d’entreprises et une forte présence de services tertiaires à haute valeur ajoutée (technologies, finance, communication, etc.) ;

– des pôles universitaires majeurs qui alimentent le tissu économique en main-d’œuvre qualifiée ;

– une bonne desserte en infrastructures de transport (TGV, autoroutes, aéroports), facilitant les échanges économiques.

Ce dynamisme se traduit mécaniquement par un marché de l’emploi plus actif, notamment dans les services, l’innovation, la recherche et les nouvelles technologies.

Une économie plus rurale et industrielle en Bretagne occidentale

Le Finistère et les Côtes-d’Armor sont historiquement plus tournés vers :

l’agroalimentaire : production et transformation

la pêche et l’industrie navale,

– des zones rurales avec moins de densité urbaine et de dynamisme économique.

Or, ces secteurs ont été fortement touchés ces dernières décennies par des crises, des délocalisations ou la mécanisation (ex. : la crise porcine, les restructurations dans l’agroalimentaire).

Les zones moins urbanisées peinent souvent à attirer de nouveaux investisseurs et à retenir les jeunes diplômés qui partent vers Roazhon ou Naoned, ce qui alimente une forme de déclin démographique relatif et d’appauvrissement du tissu économique en Bretagne occidentale.

Un effet “métropole” très marqué

Les métropoles comme Rennes / Roazhon et Nantes / Naoned génèrent un effet d’attractivité très puissant :

– Ces deux grandes métropoles bretonnes concentrent les investissements publics et privés.

– Elles attirent les jeunes, les cadres, les entreprises innovantes.

– Et elles créent un écosystème favorable à la création d’emplois.

Cet effet de concentration fait que l’est breton devient plus riche, plus peuplé, plus dynamique… tandis que l’ouest reste plus dépendant de secteurs traditionnels et donc plus vulnérable.

Des politiques locales différenciées

Les collectivités locales jouent un rôle important :

• Rennes Métropole et Nantes Métropole ont mis en place depuis longtemps des stratégies économiques offensives: pôles de compétitivité, soutien aux startups, attractivité internationale, etc.

• Les départements occidentaux, souvent plus ruraux et fragmentés, ont eu plus de mal à coordonner des politiques économiques fortes à l’échelle bretonne.

Le poids historique de l’exclusion de la Loire-Atlantique

La non-intégration administrative de la Loire-Atlantique dans la région Bretagne fausse la perception du développement économique breton. Ce département est pourtant le plus dynamiques de Bretagne, mais ses richesses ne bénéficient pas officiellement à la région administrative bretonne ce qui déséquilibre sa carte économique.

carte de Bretagne ou carte de région administrative
carte de Bretagne ou carte de région administrative

L’écart de chômage entre la Bretagne orientale et occidentale est donc le reflet d’un déséquilibre économique structurel : urbanisation, innovation, démographie, infrastructures, politiques publiques… Tous les indicateurs favorisent l’est du pays. La réunification administrative de la Bretagne, le renforcement des réseaux de transport, la relocalisation de filières, ou encore le soutien aux zones plus rurales pourraient contribuer à rééquilibrer cet écart à long terme.

Mais seule une Bretagne autonome pourra mener cette politique. Le pouvoir central a d’autres chats à fouetter et ses représentants locaux trop courbés n’oseront rien entreprendre de sérieux en ce sens, pour ne pas déplaire à leurs donneurs d’ordre et maîtres parisiens.

Taux de chômage dans les autres pays de l’Union Européenne

Au sein de l’Union européenne (UE), les taux de chômage varient significativement d’un pays à l’autre. Selon les données disponibles pour la fin de l’année 2024, l’Espagne enregistrait le taux de chômage le plus élevé, avec 11,7 % de la population active sans emploi. À l’inverse, des pays comme Malte, la Pologne et la République tchèque affichaient des taux inférieurs à 3 %, reflétant une situation de quasi plein emploi.  

Pour le même trimestre, l’Hexagone présentait un taux de chômage de 7,4 %, supérieur à la moyenne de l’UE qui était de 6 %.  Précisément le taux de chômage mesuré en Bretagne.

En février 2025, le taux de chômage dans la zone euro était de 6,1 %, en baisse par rapport aux mois précédents.  

Il est important de noter que ces chiffres sont susceptibles d’évoluer en fonction des dynamiques économiques et des politiques mises en place dans chaque État membre.

Comparaison ne serait pas raison : Bretagne, Irlande et Danemark

La Bretagne a une population de quelques 4,9 millions d’habitants, c’est à dire très sensiblement la même que la République d’Irlande, autre pays celtique européen et ses 5,3 millions d’habitants, ou que le Danemark vers 6 millions d’habitants.

En Irlande, le taux de chômage était à 4,3% en mars 2024 et est de seulement de 4% en mars 2025. Il devrait se maintenir à ce niveau, reflétant un marché du travail toujours tendu.  

Au Danemark, le taux de chômage était de 2,6% en 2024 et devrait rester en-dessous des 3% d’ici 2028, selon les prévisions.

Ces deux pays indépendants gèrent leurs économies eux-mêmes quand la Bretagne est administrée et doit subir les décisions d’un pouvoir trop central et trop lointain qui ignore tout des spécificités des Bretonnes et des Bretons.

La Bretagne devrait décider elle-même
La Bretagne devrait décider elle-même

Sources : statista.com – tradingeconomics.com –

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