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Assemblée de l’Association pour la Reconnaissance des Vins Bretons.
Du vin en Bretagne occidentale ?
On connaissait le muscadet, ou le Berligou de Couëron (44)… Mais connaissez-vous l’Are de la Perrine (Pordic – 22) ou encore le Côteau du Braden (Quimper- 29) ?
Là était bien l’objectif de l’Assemblé Générale de l’Association pour la reconnaissance des Vins Bretons, qui s’est tenue le Samedi 17 Octobre à Loperhet (29).
Démarrage à 9h, par une intervention du président Gérard ALLE, qui nous explique que depuis 2016, la libéralisation partielle des droits de plantation a en effet permis de produire du vin de façon professionnelle dans les quatre autres départements bretons. De quoi susciter quelques vocations… Membre de l’association, Rémy FERRAND est d’ailleurs déjà allé rencontrer les banques, afin de soutenir les porteurs de projets viticoles.
Des vins bretons en Bretagne occidentale ?
Car on ne marche effectivement pas sur la tête lorsque l’on rêve de cultiver des vignes dans la partie occidentale de la Bretagne : en atteste l’intervention de Valérie BONNARDOT, chercheuse à l’université de Rennes 2, en partenariat avec le CNRS, et étudiant l’impact du changement climatique sur les agrosystèmes. Pour elle, les impacts sur la viticulture sont sans appel : dates de véraison et de récolte plus précoces depuis les années 80, atteinte plus rapide des taux de sucre dans les grains… Nombre de vignobles français rencontrent des difficultés avec les décalages saisonniers et les degrés auxquels titrent aujourd’hui certains vins.
Pour l’ARVB, il s’agit donc là d’une opportunité à saisir.
Parmi les vignes professionnelles adhérentes à l’association, on en compte déjà sept en exploitation, quatre en cours et quatorze en projet.
Une opportunité climatique sur laquelle certains professionnels se sont positionnés : Lilian BERILLON, producteur de plants dans le Vaucluse, était de la partie lors de l’AG, preuve que la question des vins bretons intéresse… Confronté aux problèmes de dépérissement de la vigne, cette entreprise a fait le pari de la sélection massale afin de conserver une biodiversité dans les vignobles, contrairement aux pratiques de clonage.
Du vin breton, oui, mais à condition d’en maîtriser le développement.
Les débats se sont poursuivis, riches en échanges sur les techniques culturales et les expériences de terrains. Avec un point d’alerte néanmoins : consciente que certains industriels sont déjà amenés à lorgner sur les terres bretonnes pour y installer des vignes à échelle industrielle, l’ARVB réfléchit déjà à créer une section professionnelle pour les viticulteurs en herbe. Laquelle pourrait, pourquoi pas, évoluer plus tard vers un syndicat professionnel…
Après repas (et dégustation des vins, evel just !), une visite de la jeune vigne de Loperhet, le coteau du Fogot, a permis de mettre en lumière l’actif travail de l’ARVB et de poursuivre les échanges dans une ambiance conviviale, sous le soleil breton…
Photos par l’Auteure : Maëlig TREDAN