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Le plus américain des Bretons : John James AUDUBON

de Stéphane BROUSSE
Chapitre  II
Durant près de trente ans,  John James AUDUBON  mènera une existence rude et belle au cœur des bois et des bayous, par les montagnes et les plaines, cheminant par les pistes, descendant les fleuves, côtoyant les indiens et les trappeurs du Nouveau Monde avec une seule idée en tête : représenter de manière exhaustive l’avifaune nord américaine …
John James AUDUBON ne tarde pas à s’attirer l’inimitié de quelques naturalistes acrimonieux. Tous membres de la très institutionnelle Academy of Natural Sciences. Ses planches sont de meilleures factures que celles – entre autre – du peintre – ornithologue  Alexander WILSON (1766 – 1813). Il demeurera toujours aux yeux de ces notables un autodidacte, tant en ornithologie qu’en peinture. La condescendance  dont il est victime le conduira à enjoliver sa biographie. Il prétendra ainsi  avoir été le disciple de Jacques Louis DAVID (1748 – 1825) peintre académique de renom et chef de file du mouvement néo-classique.
John James AUDUBON désappointé par la morgue américaine et de longues années de vaches maigres décide en 1826 de se rendre à Londres afin de faire connaître ses travaux. Il y reçoit un accueil enthousiaste.
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John James AUDUBON

Il fréquente les sociétés savantes et devient bientôt membre de la Royal Society.

Alors il entreprend un cycle de conférence à Edinburgh en Écosse. Entre autre à la Wernerian Natural History Association. Dans l’assistance un jeune homme attentif, Charles DARWIN (1809 – 1882). Puis les subventions affluent bientôt et permettent enfin la publication de son prestigieux ouvrage – Les Oiseaux d’Amérique – qui sera tiré à 200 exemplaires. Finalement, cette publication demeure la plus couteuse de l’Histoire de l’édition. A propos de ces planches ornithologiques Georges CUVIER (1769 – 1832) dira : « c’est le plus grand monument que l’art ait jamais apporté à la science … »
John James AUDUBON est également un des premiers naturalistes à attirer l’attention sur la raréfaction des espèces. Mais aussi sur l’altération des biotopes. Il note ainsi dans son Journal en 1833 : « la Nature elle-même disparaît et la cupidité de l’Homme éliminera bientôt du Labrador non seulement l’Homme, mais tout être vivant … »

John James AUDUBON

sans la moindre vergogne – c’est ainsi que se pratique à cette époque la zoologie – n’hésite pas à abattre quotidiennement une multitude d’oiseaux : « Je dis qu’il y a peu d’oiseaux quand j’en abats moins de cent par jour … » Journal – 1833. C’est grâce à de minces fils de fer que notre naturaliste redonne à ces pauvres créatures des poses supposées naturelles.

De retour sur le sol américain,

John James AUDUBON acquiert une propriété – aujourd’hui au cœur d’Audubon Park – sur les rives du fleuve Hudson à New-York. Il publie en 1842 une édition populaire des Oiseaux d’Amérique. Il mène encore quelques expéditions à travers le Nouveau Monde – au Labrador entre autre – et entreprend la rédaction en collaboration avec le Docteur John BACHMANN  (1790 – 1874) pasteur et  naturaliste de renom un ouvrage intitulé Les Quadrupèdes vivipares d’Amérique du Nord (1850).
John James AUDUBON décède le 27 janvier 1851 à New-York. En 1896 sera fondée en son honneur la Massachussetts Audubon Society préfigurant la création à travers les Etats – Unis de nombreuses sociétés Audubon vouées entre autre à l’ornithologie dont la National Audubon Society en 1905. Cette société compte aujourd’hui plus de 600.000 membres.

Pour aller plus loin avec Jean Jacque AUDUBON :
► Jean – Jacques AUDUBON, 1785 – 1851, biographie, Henri Gourdin, Actes Sud, 2002, pages 339
► Sur les ailes d’AUDUBON, dessinateur Jérémie Royer, scénariste Fabien Grolleau, coloriste Jérémie Royer, Dargaud, 2016, pages 180

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