On parle beaucoup de le Bretagne des festivals, en période estivale et on privilégie souvent leur force d’attractivité touristique.
Elle existe, évidemment, et c’est heureux ! Je préfère quant à moi mettre en avant l’extraordinaire richesse de la création artistique, dans tous les domaines. Ainsi que la non moins extraordinaire mobilisation bénévole qui permet ces élans, ces émotions, ces rencontres, ces pépites de liberté.
Ce qu’exprime Yvon Le Men dans la préface à Éloge de la culture en temps de crise (Apogée). Maintenant disponible en librairie.
Les lignes qui suivent, extraites de son long poème préface, avaient été publiées dans la presse en 2003. Alors que le statut d’intermittent du spectacle était menacé. Je les ai souvent lues lors d’inaugurations pour rappeler cet essentiel : nous avons besoin de la création, nous avons besoin de la liberté artistique !
Ces lignes sont pour la première fois éditées dans un livre. Et j’en suis, vous l’imaginez, très reconnaissant à Yvon Le Men :
« A quoi servent les artistes dans ce monde qui préfère les chiffres aux lettres et dont la folie des chiffres menace de nous faire chavirer dans le chaos ?
Que celui qui n’a besoin ni de chansons, ni d’images, ni de poèmes, ni de romans, ni de films, ni de pièces de théâtre, ni de musique, pour que se dise sa vie quand il ne sait plus la dire, pour que s’écoule son chagrin quand il ne sait plus pleurer, que celui-là tranche la gorge aux oiseaux.
Que celui qui n’a pas besoin d’artiste retienne ses larmes à jamais et brise par avance ses éclats de rire« .
A la fin d’une intense saison de festivals, disons-le haut et fort : oui, nous avons besoin de chansons. Également d’images, de poèmes, de romans, de films, de pièces de théâtre, de musique !
Merci à tous les bénévoles, à tous les programmateurs, les organisateurs, les techniciens, à tous les professionnels qui font vivre cette formidable épidémie de santé !
Merci à tous les intermittents du spectacle !