Dotations aux collectivités : Paris n’est qu’un ventre.

Dotations aux collectivités : Paris n’est qu’un ventre.

Que sont les dotations aux collectivités dont tout le monde parle ?

Les dotations sont des indemnités, des attributions que l’État central recède aux territoires. Les contribuables de ces territoires payent des impôts sous des formes multiples. Une partie très modeste de ces prélèvements obligatoires restent au plus près de notre quotidien et la majeure partie remonte vers l’État central via divers canaux. La partie trop modeste qui reste dans les territoires ne suffit évidemment pas au bon fonctionnement de nos collectivités. C’est d’ailleurs le but recherché par l’État central.

Parmi ces dotations il y a la DGF ou Dotation Globale de Fonctionnement, la plus importante. Elle régresse de 10% chaque année depuis au moins 2014. Puis il y a les dotations dites d’équipement. Enfin les dotations de compensation qui viennent, comme son nom l’indique, compenser des exonérations décidées unilatéralement par Paris. Je t’enlève une recette directe de cent euros mais je te la compenserais ensuite. Mais sans doute pas à cent euros. Je dois en garder pour mes menus frais.

Créer et entretenir un état de dépendance.

Ainsi l’ensemble des territoires est en état permanent de dépendance financière vis-à-vis de l’État central. Comme on ne le sait que trop, c’est celui qui tient les cordons de la bourse qui détient au final le pouvoir. En conséquence, pour pouvoir fonctionner, nos collectivités doivent attendre ces fameuses dotations. Dotations bien souvent au bon vouloir de l’État central. Avec qui il vaut donc mieux être ami qu’ennemi. État central qui ne cède à “ses provinces” qu’une part de ce que ces dernières lui ont versée. Le ventre de l’Hexagone a un appétit sans limite et se garde bien de reverser autant qu’il a reçu.

La dépendance de l’adolescent vis-à-vis de ses parents.

Un adolescent non majeur qui travaille reçoit de fait un salaire. Ce jeune, dépendant encore de ses parents, leur verse l’intégralité du fruit de son travail. Ne conservant directement que le montant des pourboires reçus de main à main. Ensuite, ce sont les parents, qui selon leur bon-vouloir, feront à leur fils des dotations. En particulier en fonction de ce qu’ils pensent être bon pour lui, en fonction de leur évaluation de ses besoins.

Paris n’est qu’un ventre.

Notre organisme humain ne fonctionne que s’il est alimenté. Ces aliments finissent tous dans un estomac. C’est, pour faire simple, à partir de là que les aliments sont transformés en énergie. Cette énergie vitale pour la vie. Pour réfléchir, pour agir, pour marcher. A moins de maladie, quand il y a trop longtemps suralimentation, il se produit inévitablement un gonflement, une hypertrophie de la cavité ventrale.
Il en est de même de l’Hexagone. Son ventre est devenu énorme, gonflé. Le ventre parisien en réclame toujours plus. De fait les autres parties du corps sont anémiées. Plus ce territoire est loin du ventre central, moins il reçoit d’énergie (Corse, Bretagne, Pays Basque …). Il en est d’un tel individu comme d’un tel état. Il s’asphyxie. Devenu trop lourd, littéralement handicapé, il ne sait plus se mouvoir. Quand la mondialisation exige de l’agilité, cet état hyper-centralisé est incapable d’agir. Donc de s’adapter.
On fait quoi, nous qui sommes en périphérie ? Loin du ventre à qui il faut donner toujours plus.
Deux solutions : s’enliser avec lui à jamais, ou s’émanciper pour continuer de vivre.

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5 Comments

  1. tuerto
    janvier 07, 16:49 Reply

    Bonjour,

    Je trouve votre article un peu mièvre….
    Enfoncez donc le clou… comme le fait l’excellent article de Kristian GUYONVARC’H dans ” Le Peuple Breton” de ce mois de Janvier 2018.
    Votre intertitre ; “Créer et entretenir un état de dépendance” est un peu pousse au crime et…. incitatif, pour le pouvoir central, qui n’en demande pas tant.
    Bien cordialement… quand même

    • La Rédaction
      janvier 08, 10:40 Reply

      Bonjour et merci … quand même 🙂 Autre commentaire extrait de notre page Facebook : EXCELLENT ARTICLE. SIMPLE ET PEDAGOGIQUE. BRAVO
      Heureusement encore que Kristian Guyonvarc’h, depuis plus de vingt ans en politique, élu, militant, etc … fasse un article sur le sujet, plus pertinent dirons-nous; qu’un simple Citoyen breton qui veut juste dire son sentiment. “Enfoncez donc le clou” dites-vous : pourquoi ne viendriez-vous l’enfoncez vous-mêmes dans nos colonnes ? Elles vous sont ouvertes pour cela. Un intertitre incitatif ? Croyez-vous que le pouvoir central ai besoin d’un intertitre d’article dans NHU Bretagne pour avoir des idées :). Il faut de tout pour faire un monde, fut-il breton. Même des articles que vous qualifiez de “mièvre”. C’est l’expression d’une certaine forme de démocratie dans l’expression. NHU Bretagne n’est pas Le Peuple Breton. A chacun son rôle. Kristian Guyonvarc’h peut écrire dans NHU Bretagne. Nous ne savons pas si l’auteur de cet article pourrait écrire dans Le Peuple Breton. Bonne journée et merci de nous suivre.

    • La Rédaction
      janvier 08, 10:19 Reply

      Bonjour et merci de votre commentaire. Vous parlez de PIB, de dépenses budgétaires … l’article parle de dotations de l’état aux collectivités. Vos données n’ont donc pas grand chose à voir avec le sujet de cet article.

  2. Michel Chauvin
    janvier 12, 13:06 Reply

    Sujet qui nous redonne espoir dans notre devenir.
    Mersi bras

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