scénario catalan

Corse, Bretagne : le scénario catalan

de Douar ha Frankiz
Publié le Dernière mise à jour le

Le scénario catalan en Corse ?

La fin d’année politique est mouvementée en Corse.
Depuis la victoire historique des nationalistes en 2015, l’État français ne laisse pas le choix démocratique de l’île s’appliquer comme il le devrait.

Les deux dirigeants nationalistes, Jean-Guy TALAMONI et Gilles SIMEONI, sont montés d’un ton en cette fin d’année. Un énervement qui a deux raisons principales : l’arrogance et l’obstruction de l’État français face aux institutions corses.

Dernièrement, le Conseil d’État s’est permit de faire sauter la demande de moratoire votée par l’Assemblée Corse concernant la mise en place de la 5G dans l’île.

Ainsi le 29 décembre 2020, Gilles SIMEONI a haussé le ton sur les réseaux sociaux, à propos de l’attitude insultante du préfet de Corse lors de sa visite surprise à l’aéroport de Bastia. Dont la collectivité a la gestion.

Dans son discours d’ouverture de séance à l’assemblée Corse du 21 décembre 2020, Jean-Guy TALAMONI a clairement appelé à « la rupture avec un système politique stérile qui cantonne notre majorité à une activité de pure gestion, une gestion au surplus entravée à chaque pas, par la préfecture. »

Pour ce faire, il propose une mobilisation pour un changement de stratégie des nationalistes, indépendantistes comme autonomistes, des partis comme de la société civile, pour répondre aux atteintes permanentes de l’Etat français aux nouvelles libertés corses.

Il semble donc que la Corse commence déjà à vivre ce qu’ont pu vivre les Catalan·e·s.

C’est à dire une autonomie bafouée par l’État central, qui pousse les mouvements politiques et l’opinion publique vers l’idée d’indépendance.
En Bretagne, alors que la création d’une autonomie sur le modèle corse sera plus que jamais à l’ordre du jour des élections régionales à venir, nous pensons à Douar ha Frankiz que seule l’organisation claire vers l’indépendance nous permettra de construire de réels outils institutionnels et démocratiques bretons. Sans entrave de la préfecture ou du Conseil d’État. Pour aller vers une société écologiste, féministe et démocratique, il est indispensable d’être libre de son organisation et de ses choix politiques.

Le président de région actuel, le socialiste Loïg CHESNAIS-GIRARD, nous donne d’ailleurs raison.

Dans le numéro de janvier 2021 du magazine Bretons, il déclare à propos de l’État central : « Ils nous prennent pour des amateurs » et « Paris ne croit pas les élus locaux matures ». Également « Actuellement, je perçois un retour en arrière. Un raidissement. Une angoisse par rapport aux territoires ». Enfin, il dit  » La « province » est perçue comme incapable de gérer et d’assurer ses responsabilités. »

En Corse comme en Bretagne le constat est le même. Mais la solution est bien différente selon les majorités. En Bretagne, régionalisme et soumission ; en Corse, une réponse claire et un désir de s’organiser pour que cesse la toute puissance de l’État central.
Comme les autonomistes et les indépendantistes Corses, nous appelons donc à la rupture avec le modèle politique français, en faisant monter les partis bretons et en visant la construction d’une Bretagne indépendante, définitivement libérée.
Douar ha Frankiz, pour une Bretagne libre !
douar-ha-frankiz@protonmail.com

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2 commentaires

Penn kaled 9 janvier 2021 - 11h36

A l’heure ou la population bretonne est de plus en plus indifférente et résignée par rapport à l’idée d’émancipation de la Bretagne ,quelle proportion de cette population entend votre message ?,Certes coté positif volontariste ,mais de l’autre diviseur ,en introduisant des éléments comme l’écologisme ,le féminisme et je ne sais quoi .Maintenant libre à chacun d’avoir ses opinions sur ces sujets ,mais ils ne doivent en aucun cas être des préalables clivants ,car ils réduisent encore les nombre trop peu nombreux de personnes à s’engager pour la cause bretonne .D’ailleurs vu l’urgence c’est un mouvement global d’émancipation qu’il nous faut ,en écartant les têtes brulées d’ou qu’elles viennent Ensuite si un minimum de pouvoir démocratique Breton verra le jour ,alors oui la Bretagne pourra se permettre la division en partis ,pourquoi pas féministes,écologistes ou autres ,comme quoi mon point de vue n’est pas non plus du domaine de l’intolérance .Par ailleurs ? à titre d’information je vous fait part d’un commentaire que j’ai déjà publié ,considérant que le brexit nous donne une clé de l’émancipation ,à condition que les forces vives de la Bretagne sachent la saisir . pour mieux vous l’expliquer ,je vous précise de suite qu’un pays de 35000 km carrés n’a pas pour vocation à nourrir la planète comme voudrait nous faire croire ,un certain microcosme de l’agro alimentaire breton ,qui est en fait , sans doute malgré lui de mèche avec la stratégie française qui voudrait spécialiser une partie de l’agriculture bretonne vers des produits low cost en destination de pays asiatiques entre autres .Par contre si les circuits courts sont vertueux c’est une bonne de raccourcir les circuits longs ,cela va donc dans le sens de mon commentaire qui va suivre .
Ce sont souvent les basculements géopolitiques , qui contribuent à l’émergence de nouveaux pays ou à la renaissance d’anciens ,à condition qu’il y ait dans ces moments des acteurs politiques et économiques pour en saisir les opportunités Le brexit va avoir des conséquences paradoxales pour la Bretagne qui va de fait devenir un enjeu stratégique ,d’une part elle va être la destination européenne la plus proche pour la république d’Irlande qui , même si cela vous déplait est alignée sur la France .Tandis que l’Angleterre qui présente pour la Bretagne beaucoup d’opportunités économiques est sa destination maritime la plus proche .Du fait du brexit ce pays vient de se tirer une balle dans le pied ,les anglais que je connais en Bretagne sont furieux après leur gouvernement .l’Angleterre du fait de sa dépendance risque des pénuries alimentaires ,auxquelles la Bretagne pourrait palier ,cela apporterait un bon ballon d’oxygène à nos agriculteurs ,sauverait la BAI et sans rien demander à l’état français qui en serait en plus bénéficiaire .Voilà pourquoi la priorité du mouvement breton devrait être de mobiliser les acteurs économiques ,prendre contact avec le gouvernement anglais pour accorder à la Bretagne réunie un statut privilégié ,aux niveaux des droits de douane ,ainsi que le droit de pêche pour les Bretons .Cela va dans le sens de la réactualisation de loi de Edouard le confesseur comme quoi les Bretons ne sont pas des étrangers en Angleterre ,celle ci étant acculée ,elle aura tout intérêt pragmatiquement aux propositions bretonnes , c’est donc du gagnant ,de fait un processus d’émancipation est engagée pour la Bretagne qui pour une fois depuis longtemps se trouve potentiellement en position de force .Si cela se mettrait en place cela provoquerait un retournement de l’opinion , qui prendrait concrètement conscience de la nécessité de prendre son destin en main ,alors que pour l’instant ce n’est globalement que la résignation et l’indifférence qui domine ,malgré que la gestion calamiteuse de la crise du covid par l’état central a réveillé un peu les gens .

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Kwrlii 16 février 2021 - 13h12

Douar ha frankiz est un parti indépendantiste avec un projet derrière. L’écologie et le féminisme ne sont plus des sujets clivants. Si vous voulez un parti neutre qui ne se mouille pas trop , vous avez le PB et on voit ce que ça donne.

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