L’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii) ressemble à un petit homard d’eau douce. Son enveloppe chitineuse arbore un bleu éclatant piqueté de rouge vif.
Elle est sans doute la plus jolie des écrevisses présente sur notre sol, mais aussi, la plus dangereuse.
Pour qui ?
Pour notre écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) bien sûr, mais aussi plus largement pour la biodiversité. L’écrevisse de Louisiane présente en effet tous les critères d’une espèce dite invasive. Pour mémoire rappelons que les scientifiques considèrent que l’introduction d’espèces exogènes serait la seconde cause d’érosion de la biodiversité, la première étant la dégradation des milieux. Ce robuste crustacé est originaire des marais de la côte orientale des Etats-Unis.
Sommaire
Une écrevisse introduite en Bretagne.
Cette écrevisse de Louisiane fut introduite en Bretagne dans les années 70 à des fins commerciales. Elle parvient à s’échapper et colonise au cours des années 80 les Marais de Redon en provenance semble t-il des Marais de Brière (44). Elle est depuis les années 90 partout présente en Bretagne. Les pêcheurs du Lac de Grand-Lieu (44) en auraient pêché jusqu’à vingt tonnes en une seule année. L’écrevisse de Louisiane colonise désormais certaines rivières de première catégorie où le saumon atlantique, espèce patrimoniale, vient pondre chaque année.
Il faut bien avouer que la nature a doté cette vigoureuse yankee de capacités exceptionnelles. Jugez plutôt. Sa maturité sexuelle serait plus précoce et sa période de ponte plus longue, Elle est aussi porteuse d’œufs plus nombreux à incubation plus courte. Elle s’accommode de la piètre qualité des eaux, ne craignant ni la pollution, ni dit-on, une certaine salinité. Ses capacités motrices sont surprenantes. Elle ne parcourrait pas moins de quatre kilomètres en une nuit. Une étude affirme que l’une d’entre elle aurait parcouru dix sept kilomètres en quatre jours !
Elle peut ainsi coloniser des milieux distants lorsque les conditions se détériorent. Notez cependant qu’elle ne craint que fort peu le gel et la sécheresse. Lors de ces périodes délicates, elle creuse des galeries profondes dans les berges pour y attendre des jours meilleurs. L’érosion des populations d’écrevisses à pattes blanches serait essentiellement due à l’Aphanomyces astac, mycose dont la belle du sud n’est que porteur sain.
Un appétit féroce
L’écrevisse de Louisiane est dotée d’un féroce appétit. Son régime est de plus particulièrement varié : végétaux, mollusques, batraciens, larves, œufs et alevins. Si la nourriture vient à manquer l’Écrevisse de Louisiane peut également se livrer au cannibalisme. La période de mue de ses congénères y est particulièrement propice.
Ses prédateurs sont rares mais existent cependant : échassiers divers, loutres, poissons carnassiers.
S’il semble aujourd’hui bien difficile d’éradiquer l’écrevisse de Louisiane de Bretagne, il est sans nul doute possible de contenir sa prolifération grâce à ces deux techniques de pêche que sont la nasse et la balance.
2 commentaires
Peut-on en ramasser près de Rennes ?
Oui, elle est aujourd’hui présente dans presque tous les plans d’eau … J’étais à Tremelin , il y a quelques jours, et à la tombée de la nuit, elles étaient nombreuses sur la plage. Sa pêche et son transport sont très réglementés. Renseignez – vous …