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« La joie des autres est une grande part de la nôtre » disait Ernest RENAN
Joseph Ernest RENAN est né à Landreger/Tréguier le 28 Février 1823. Il est fils d’un capitaine de navire de la marine marchande et d’une mère issue de petite bourgeoise de Lannuon/Lannion Il est mort en 1892.
Alors élève brillant, se destinant à devenir prêtre dès ses quinze ans au Petit Séminaire de Landreger/Tréguier, le jeune Breton perd la foi. Puis épouse la science vers ses vingt cinq ans. L’oeuvre capitale de ce grand philologue spécialisé dans les langues sémitiques furent les huit tomes de la Vie de Jésus. Ouvrages qui déclenchèrent en Europe d’extraordinaires polémiques. Jusqu’au Vatican où le pape lui-même qualifia Ernest RENAN de « blasphémateur européen« .
Ce grand écrivain, philosophe et moraliste a joué un rôle essentiel au XIXe siècle dans la laïcisation de la culture européenne. Et il voyagera en Italie, en Allemagne et en Syrie. Considérant Jésus comme un homme presque ordinaire, il écrira beaucoup sur les religions monothéistes. Et aucune ne sortira indemne de son oeuvre.
Ainsi, dès 1879 et pendant plus d’une décennie, il animera avec quelques autres écrivains Bretons, un dîner celtique aux abords de la gare Montparnasse à Paris. Cette gare trop souvent terminus d’un voyage sans retour de Bretonnes et Bretons arrachés à leur terre et voués à l’exil. Puis ces dîners viendront en Bretagne cléricale. En particulier en Tregor et à Kemper en Cornouaille.
L’écrivain breton laisse une oeuvre assez considérable
On retiendra en particulier son ouvrage « Qu’est-ce qu’une nation ?« . Dont voici un extrait :
« La nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis … Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple.
Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé, elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune« .
Ernest RENAN – Qu’est-ce qu’une nation ? Editions Pierre Bordas et Fils, 1991.