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Le gros oiseau gris au chant uniforme est le pire des parasites.
La femelle coucou va passer des heures à observer le comportement d’oiseaux plus modestes. Elle attendra patiemment que ces petits oiseaux des provinces construisent minutieusement leurs beaux nids. Le parasite attendra ensuite la ponte des premiers oeufs. Et dès que le nid sera libre, la femelle viendra parasiter cette couvée unique en y pondant un seul oeuf.
Le vice de ce fourbe va jusqu’à pondre, selon l’espèce parasitée, un oeuf assez semblable à ceux du propriétaire du nid. Et elle le fera ainsi de dix à vingt fois par saison. Chacun a ses provinces … Puis le coucou parisien passera son temps à batifoler quand les provinces couveront …
Mais le parasite ne s’arrête pas là !
Car le jeune coucou sorti de l’oeuf va pousser tous les autres oeufs du nid. Un par un, il va les jeter hors du nid. Les parents provinciaux n’y verront rien. Et les provinces travailleront d’arrache-pied durant des semaines pour nourrir ce parasite qui ne fait rien. Sinon grossir sans cesse et se repaître des nourritures que les provinciaux lui apportent sans relâche.
Si ces parents troglodytes savaient …
S’il savaient que c’est ce coucou avide qui a tué leur progéniture. Et s’ils savaient qu’ils travaillent dur, du lever au coucher du soleil, uniquement pour nourrir cet oiseau dix fois plus gros qu’eux. Lui apportant de l’aube au crépuscule des camions de nourriture par un rungis toujours plus exigeant. Ce gros parasite qui ne produit rien, et qui ne compte que sur les autres pour le nourrir. Sans aucun retour.
Coucou, coucou …
Cet oiseau parasite a un des chants les plus ordinaires et unisons du règne volatile. C’est également un des plus ternes.
Coucou, coucou … On nous le fait passer pour un gentil, alors qu’en réfléchissant un peu, on se rend vite compte que ce coucou est le pire des parasites de la gent ailée.
Que serait ce coucou sans sa tromperie annuelle et son alimentation au dépend des autres ? Il n’existerait pas.
Et de quoi se nourrirait l’Île de France et ses douze millions d’habitants sans les « provinces » ? …
C’est le système que nous déplorons, et n’avons aucune animosité envers les habitants qui n’ont pas tous choisis de survivre là.