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Entre fées et loups … de Sylvie Folmer, conteuse et écrivaine

de Stéphane BROUSSE
Publié le Dernière mise à jour le

Afin d’échapper à l’insidieuse nostalgie ou à la tourmente consumériste des fêtes de la nativité,  rien de tel que de s’immerger dans le monde merveilleux des légendes, des mythes et des contes. C’est ce que nous propose Sylvie FOLMER, conteuse et écrivain.
Tandis que Décembre s’étrécit nous achevons tout juste la lecture de deux  jolis recueils de contes.

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Sylvie FOLMER, conteuse et écrivain

Les Loups paru en 2010  et Le Chant des Fées paru en 2014.

Ces deux ouvrages ont été distingués par plusieurs  prix prestigieux, adaptés à la radio et fait l’objet d’un court métrage animé. Sylvie FOLMER est originaire du Pays de la Roche aux Fées en Bretagne.
Il n’y a pas de hasard me direz-vous.

Des études de Lettres et de Sociologie, des formations à la culture orale entre autre auprès d’Henri GOUGAUD au sein de l’Atelier de la Parole. Et la voici quelques années plus tard exerçant la profession de  bibliothécaire à Bordeaux. C’est au décours de ses voyages qu’elle a collecté ces récits oraux et a su si bien les transcrire dans ces deux ouvrages.

Pour nous qui avons eu le privilège de la côtoyer – elle revient souvent en Bretagne – lorsque nous lisons ses mots, nous entendons sa voix claire et ses mots choisis. Car son écriture est simple et riche, remplie d’une délicate poésie mais sans fioritures saugrenues.

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Les Loups, de Sylvie FOLMER, Éditions Albin Michel

« Prends le loup pour frère car il connaît l’ordre des forêts … »

Selon un proverbe roumain

Le recueil intitulé Les Loups ne comportent pas moins de soixante-dix  contes. Chacun de ces récits laissent plus ou moins clairement entendre – c’est le propre du conte que de laisser la part belle aux lecteurs ou aux auditeurs – que ces canidés  ressemblent par bien des façons aux êtres humains. Mais en moins mesquins, en moins fourbes et en plus sages aussi.
Ces contes d’un autre temps sont de France et d’ailleurs, Amérique du Nord, Russie et Japon. Ils évoquent tout au contraire la bienveillance, la tendresse, l’intelligence et même la sensualité de cet animal. De fait, le loup aujourd’hui bien souvent honni, s’en trouve par là même réhabilité.
Car hommes et loups, n’en déplaise à l’un et à l’autre, ont destins liés. Ils sont parfois l’un et l’autre d’ailleurs, sous la forme des redoutés loups-garous. Ce recueil compose à notre sens une sorte d’ode à la nature, une élégie au sauvage, une façon de plaidoyer écologiste en fait.

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Le Chant des Fées, de Sylvie FOLMER, Éditions Terre de Brume

Il est des contes de loups comme il est des contes de fées.

Ils ont ceci en commun, entre autre, qu’ils sont des contes naturalistes. La nature y est omniprésente. La faune, la flore, les éléments, tels que la pluie et la neige, l’ombre et la brume. Très rarement la lumière, ou bien de cette lumière oblique qui traverse la canopée et les sous-bois ou bien encore de cette lueur bleue des nuits de pleine lune.

C’était entre chien et loup,
A l’heure où le roi des elfes s’éveille,
M’étant jeté dans la bataille,
Entre la vie et la mort, je fus emporté,
Au triste royaume des fées.

Sir Walter Scott (1771 – 1832)

Le chant des fées, contes, légendes et espiègleries pour les quatre saisons de la vie.

Il est comme ces précieux ouvrages de naguère, orné de quelques belles illustrations et  de citations empruntées à de grands auteurs, Walter SCOTT, William SHAKESPEARE, John KEATS. Excusez du peu.

Une fois encore, les éditions Terre de Brume ont fait un bien bel ouvrage. Sylvie FOLMER y dévide la figure protéiforme et complexe de la fée. Nous sommes ici bien loin de sa représentation hollywoodienne. Ces contes parfois sombres et cruels ne s’adressent pas tous, loin s’en faut, aux enfants. Aux parents de choisir cependant. La fée y apparaît, nous semble t-il,  bien avant l’heure, une figure féministe.

Fées et Loups présentent à notre sens de nombreux points communs.  Tous deux ont ce goût de la liberté chevillé au corps. Tous deux vivent aux confins du monde, parcourant les forêts et les landes.

Les loups connaissent les mystères de ces milieux supposés funestes.

Comme les fées sont détentrices de dangereuses connaissances.
Les  fées n’ont elles pas, tout comme les loups, commerce avec des êtres fort peu recommandables. Le diable par exemple. Ces deux créatures sylvestres, en raison de pouvoirs réels ou fantasmés, sont enviés et/ou craints des simples humains.

Si le loup menace les bergers et les troupeaux,  la fée quant à elle menace l’ordre social  et tout particulièrement la gente masculine qui en est à priori garante.

Voici donc revenu le temps des fêtes de la nativité,
Le temps des contes et des légendes,
Voici donc revenu le temps des loups et des fées.

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Sylvie FOLMER et le loup blanc de ses contes et légendes

Ouvrages de Sylvie FOLMER
Les Loups, éditions Albin Michel, 2010, pages 288
Le chant des fées, contes, légendes et espiègleries pour les quatre saisons de la vie, édition Terre de Brume, Bibliothèque du Merveilleux,  2014, pages 240 traduit en espagnol sous le titre Cuentos de Lobos aux éditions Sigueme.

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