Texte de Ella Kelian
« La nomination d’un Premier Ministre est présente dans l’esprit de tous ceux qui n’ont pas renoncé à l’idée de voir respecter la Démocratie…«
Pour sa part, le Président de la République y pense, tout en n’envisageant pas une seule seconde entériner l’expression du vote des dernières élections législatives..
Ceci, pendant que dans la politique baroque contemporaine, de pseudos-candidats font désormais campagne pour Matignon, ou comment prétendre à des responsabilités majeures en ignorant le b.a.-ba du fonctionnement de nos Institutions.
Ainsi, des deux cotés du spectre, nous assistons à un moment dépassant tous sens des réalités.
D’autant plus que penser qu’Emmanuel Macron pourrait céder à la pression de campagnes fantoches, est franchement mal connaître l’intéressé, car le locataire de l’Élysée n’entend être en cohabitation qu’avec lui-même, et après qu’il ait gouverné aux 49-3 et aux flashballs, il faut être bien naïf pour croire encore que prendre l’opinion à témoin pourrait avoir un quelconque effet sur lui…
D’un point de vue purement politique, le Président de la République n’a pas passé son temps à courir après la Droite et ses extrêmes pour céder à la pression légitime de la Gauche- NFP, quant à offrir un tremplin à la Droite pour 2027, autant ne pas y penser…
Pour toutes ces raisons, Emmanuel Macron pourrait choisir un profil hybride pour Matignon, issu de la société civile pas vraiment de Gauche mais clairement compatible avec la Droite, inconnu du grand public, ce qui brouillerait la lecture politique de son choix…
Un Premier Ministre qui n’aurait jamais eu aucune opportunité de l’être un jour, mais qui par cette nomination surprise, serait entièrement redevable au Président de la République, qui pourrait ainsi lui imposer la composition de son gouvernement, tout en étant considéré bien plus comme un mentor que comme un President en minorité…
Emmanuel Macron a également le choix de recruter un ténor de la politique, pour plaider ainsi la prime à l’excellence politique sur l’idéologie politique, en s’assurant que le ténor en question agisse en responsabilité sans détricoter le précédent quinquennat ni saborder le présent, offrant au Président de la République l’image non pas de cohabitation au sein du pouvoir mais de convergence des compétences au service de la Nation…
Ce pourquoi à ce jour aucun des candidats en compétition pour Matignon n’en franchira le parvis en tant que Premier Ministre sous Macron.
Le President de la République laisse les observateurs politico-médiatiques s’agiter avant de sortir son lapin du chapeau, mais son choix est déjà fait..
Il n’est pas exclu que l’histoire se termine en « tout ça pour ça » en tout cas une seule chose est certaine c’est que la Démocratie sera bafouée une fois de plus, et que ceux qui le dénonceront seront considérés comme des agitateurs irresponsables endoctrinés…
Le narratif pour faire passer la pilule est déjà prêt, Emmanuel Macron se servira de l’effet drapeau des JO:
» Cette réussite aux yeux du monde, grâce à une France triomphante au-delà des clivages, une France unie pour se dépasser, et qui est capable de déjouer les scénarios du pire pour imposer ses valeurs, sa grandeur et son esprit de liberté«
Et quand on voit le nombre de personnes anesthésiés par les JO, le hold-up démocratique va passer crème.
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Illustrations NHU Bretagne
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3 commentaires
Lorsque le Conseil constitutionnel a censuré l’enseignement immersif, Macron, en tant que Président garant de la Constitution, l’a désavoué. C’est dire le pouvoir du locataire de l’Elysée. Quant à savoir pourquoi il avait donné tout le temps nécessaire, avant promulgation de la loi Molac, pour laisser trouver soixante députés pour saisir ledit Conseil : mystère.
« … Emmanuel Macron pourrait choisir un profil hybride pour Matignon ». Un profil hybride ou un profil bâtard?
S’en prendre au président actuel fait oublier le jeu particulier et délétère de tous ces appareils et ces égos qui portent une lourde responsabilité dans le choix d’un premier ministre. La gauche des appareils tenue en laisse par un idéologue en chef qui ne cesse de parler de démocratie sans l’appliquer à son propre parti pourra toujours crier au voleur. Mais accepter le début d’un dialogue l’aurait immédiatement fait éclater puisque rien sur le fond ne la réunit. La Bretagne ne tirera son épingle du jeu que si elle se fait entendre, si elle n’oublie pas ses valeurs et sa spécificité mais ne pas oublier qu’aujourd’hu ie FN la gangrène.