Sommaire
Élections régionales en Bretagne – Bretagne ma vie.
Daniel CUEFF bonjour.
Et merci de recevoir NHU Bretagne pour cette interview à propos des élections régionales en Bretagne – Bretagne ma vie.
Pourquoi vous présenter aux élections régionales en région Bretagne administrative ?
« Les Bretonnes et les Bretons savent tous que les enjeux climatiques vont peser sur leur vie, sur la biodiversité, l’économie et l’emploi. Nous sommes au seuil d’un changement important que nous devons maîtriser et non subir. Pour cette raison, il faut se retrousser collectivement les manches et rassembler des personnes de bonne volonté au delà de leurs différences. Nous voulons retrouver l’esprit du CELIB (Comité d’Étude et de Liaison des Intérêts Bretons) qui en 1951 avait rassemblé des acteurs d’obédiences différentes mais attachés à un seul objectif : sortir la Bretagne de ses difficultés d’après guerre.
Bien entendu les enjeux sont aujourd’hui différents, ils sont très liés au changement climatique. Mais c’est le même esprit qui nous anime. Il nous impose de ne pas rentrer dans des logiques d’appareils politiques, appareils plus préoccupés par les élections nationales que par la Bretagne. »
Selon vous, quels sont les trois points les plus importants sur lesquels la région doit se pencher sans délai ?
- Prendre la mesure des conséquences sociales, sanitaires et économiques liés à la covid 19.
- Finaliser avec les entreprises, les associations, les collectivités territoriales un indicateur Breton de prospérité durable qui aura pour finalité de fédérer l’ensemble des forces vers la transition écologique.
- Suppression des appels à projets qui sont de véritables usines à produire de la technocratie et peu d’actions réelles, remplacés par des appels à propositions émanant des collectivités locales, des entreprises, des associations, des citoyens, en fonction des 7 challenges qui auront été présentés par Bretagne ma vie et validé par le vote des bretonnes et des bretons. C’est enfin d’une politique qui fait confiance aux pays de Bretagne et qui démontre qu’une organisation non jacobine est possible et souhaitée en Bretagne.
Votre projet est bien entendu important et complet, mais pouvez-vous nous citer ses deux points les plus fondateurs ?
« Nous ne voulons pas hiérarchiser. Tout est du même niveau d’importance ».
Économie :
La Bretagne est aujourd’hui la première région d’Europe pour l’agriculture et l’agroalimentaire. C’est le premier pilier de notre économie. Cette agriculture n’est pas très vertueuse, certes, mais elle est là.
Selon vous, comment faire pour que ces activités deviennent plus respectueuses des Agricultrices et Agriculteurs, de notre santé, de notre environnement, des animaux élevés … Mai tout en conservant à la Bretagne cette place de leader européen, qui est capitale pour notre avenir ?
« Il faut fixer un cap clair à l’agriculture bretonne, celui de la transition écologique vers des pratiques culturales qui répondent aux enjeux climatiques et à l’évolution des modes de consommation. Sur ces bases, il faut faire confiance aux paysans, (c’est à eux de faire des propositions), les aider fortement et garantir des revenus décents sur le long terme. La Bretagne doit conserver ses capacités à l’exportation en améliorant la valeur ajoutée de son économie et en mettant en place une logistique décarbonée. Une industrie zéro carbone est possible si la Bretagne limite sa dépendance actuelle aux matières premières stratégiques (fer, aluminium, pétrole, lin…) et développe son autonomie en termes d’énergie renouvelable. »
La Bretagne est à l’entrée du plus important couloir maritime du monde et les activités liées à notre position stratégique ne sont pas, selon nous, à la hauteur de cette position.
A la présidence de la région Bretagne administrative, quelles seraient les toutes premières mesures que vous prendriez, pour redonner à la Bretagne son rang parmi les grandes régions maritimes européennes ?
« Nous mettrons en place une véritable task force maritime qui aura deux volets : la mise en synergie des acteurs actuels de l’économie bleue en vue d’optimiser l’existant et un plan d’investissement de nouvelles lignes de fret maritime comme autant de débouchés aux productions agricoles et industrielles dans une perspective écologique forte. »
Cultures et langues.
L’actuelle présidence de la région se targue d’oeuvrer à la défense du breton et du gallo. Avec un budget de 2,41€/an/habitant, on est plus près des soins palliatifs que du minimum vital. Également très loin des budgets d’autres minorités défendant réellement leur langue. Comme la Corse avec 7€/an/hab ou le Pays de Galles avec ses 20€/an/habitant. Sur ce sujet, et face à l’urgence, quelle serait votre politique ?
« Nous avons une chance incroyable d’avoir deux langues, le breton et le gallo. Pour l’heure elles disparaissent. C’est un échec considérable des politiques passées
Clairement, j’opte donc pour un plan Marshall des langues. Je veux du concret pas des discours. Si être efficace, c’est mettre des moyens financiers conséquents sur la table, nous le ferons. »
La Bretagne, qu’elle soit administrative à quatre départements, ou entière à cinq départements, dépend trop, comme les autres régions administratives de l’Hexagone, d’un pouvoir central qui s’effondre à vouloir tout régenter, tout décider. Sans jamais faire confiance aux élus et aux Citoyen(ne)s.
Entre les trois D* promises par certains loyalistes, et une véritable autonomie politique d’avenir qui émerge partout en Europe depuis quelques années, quelle est votre position pour une Bretagne réunifiée ?
(*Décentralisation, Déconcentration, Différenciation)
« Tout est prêt au sein des équipes de Bretagne Ma Vie pour la Bretagne à cinq et l’Assemblée de Bretagne. Nous avons des arguments puissants et un projet de loi à constitution constante. Mais nous savons bien que l’État va tout faire pour empêcher ces processus légitimes. Donc parallèlement, conformément à la loi, nous mettrons en place le règlement intérieur de fonctionnement de l’assemblée régionale qui deviendra la charte de la gouvernance régionale. Il y aura deux assemblées en une seule. D’une part l’Assemblée Régionale qui aura le pouvoir politique en relation avec les pays de Bretagne. D’autre part l’exécutif qui aura comme rôle d’exécuter les décisions.
C’est une modification démocratique majeure du fonctionnement actuel du Conseil régional.
Dans la même veine nous allons créer une Chambre Régionale Citoyenne qui rassemblera 40% de conseillers régionaux et 60/% de citoyens tirés au sort dans les cinq départements bretons. Elle sera saisie de thèmes importants pour la Bretagne et les propositions de cette Chambre régionale seront inscrites obligatoirement à l’ordre du jour de l’assemblée régionale si elles relèvent des compétences régionales . Dans le cas contraire la voie du référendum sera choisie pour faire pression sur l’État. »
Au second tour des prochaines régionales, quelle serait votre éventuelle politique de ralliement ?
« Nous arriverons en tête du premier tour et le mode de scrutin nous permettra de nous maintenir et de gagner sans alliance avec les appareils politiques, alliances qui sont les témoins de l’ancien régime climatique. N’allez surtout pas croire que notre équipe, très motivée, n’est pas en mesure de gagner l’élection. C’est pourtant ce qui va arriver si les Bretonnes et les Bretons le décident. »
Ce n’est pas une question. Plutôt la possibilité de vous exprimer librement et de conclure cet entretien à propos de ces élections régionales.
Une interview en huit questions est malheureusement réductrice de votre programme et projet. Mais nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir dans nos colonnes durant la campagne électorale.
« L’accès aux soins pour tous pose problème dans de nombreux territoires de Bretagne. Il faudra un travail de coordination bien plus efficace avec l’ARS, les collectivités, les acteurs de la santé qui sont en première ligne en cas de crise
Nous devons réagir et anticiper les crises sanitaires pour ne pas se retrouver dans une situation de pénurie médicale comme l’absence révoltante de masques.
Nous sommes inquiets de voir la misère augmenter partout en ville comme à la campagne. Un plan de refus de la misère s’impose à nous. La Bretagne sera au rendez vous. »
bretagne-ma-vie.bzh
facebook.com/bretagnemavie
twitter.com/bretagnemavie
instagram.com/bretagne_ma_vie
linkedin.com/company/bretagne-ma-vie
2 commentaires
Monsieur Cueff , même si je partage votre inquiétude au sujet de l’environnement et des pesticides ,dites vous bien que vu le découragement ,la culpabilisation de cette écologie perçue comme punitive ,il est des combats qui risquent , en agriculture de finir faute de combattants ,et dans dix ans ,le fait que l’agriculture bretonne est la première d’Europe ne sera plus qu’un lointain souvenir , auquel il faut ajouter comme facteur défavorable le renouvellement des générations , une exploitation sur trois est reprise ,alors la théorie c’est bien joli ,mais la réalité va s’avérer différente .Effectivement ,et c’est vertueux on observe beaucoup d’installations en ,bio ,circuits courts et transformation de produits mais cela sera destiné davantage à l’auto consommation locale . Il y aura cinq millions de bretonnes et bretons à nourrir ,alors ce qui fait que le surplus destiné à l’exportation va se réduire .Certes la Bretagne de trente cinq mille kilomètres carrés n’a pas pour vocation à nourrir la planète ,d’ailleurs les marchés asiatiques que nous avaient fait miroiter les technocrates de l’INRA et des leader de l’agrobusiness breton montrent aujourd’hui leurs limites .J’ai toujours dénoncé l’objectif de vouloir faire de l’agriculture bretonne une industrie de produits low cost , laissant peu de marge et de ce fait contribuant à mettre une pression de travail de plus en plus inacceptable sur les actifs du secteur .Cependant ce que je déplore le plus dans votre intervention ,c’est que comme l’ensemble de la mouvance bretonne ,vous ignorez un des cataclysmes majeurs qui est arrivé pour la Bretagne à savoir le brexit .Alors que le marché anglais je dis bien anglais et pas irlandais ,est une opportunité raisonnable pour la Bretagne en ce qui concerne en particulier les produits alimentaires ,je vous suggère de faire figurer dans votre programme l’établissement de relations anglo bretonnes c’est une urgence , les Bretons n’ont jamais vraiment été étrangers en Angleterre .Cela permettrait de sauver la BAI de permettre à nos pêcheurs de poursuivre leurs activités dans les eaux britanniques .En comparaison l’Alsace a bien des relations avec des lands allemands limitrophes ,c’est un concept transfrontalier,je veux dire la mise en place d’un marché commun entre le Royaume uni et la Bretagne ,c’est un moyen concret pour nous de prendre notre destin en main .Quoique que l’on dise actuellement , le pouvoir anglais est plus respectueux des nations composant le Royaume Uni que beaucoup de pays européens à l’égard de leurs minorités … Si la Bretagne pouvait avoir l’équivalent , ne serait ce que le tiers de l’autonomie écossaise ce serait déjà une avancée ,justement ce marché commun nous permettrait d’améliorer nos liens avec les pays celtiques dépendant de ce Royaume Uni et en plus aurait un impact favorable sur une économie française aux abois ,ce serait une raison majeure pour laquelle le pouvoir parisien n’aurait pas intérêt à s’y opposer mais là je reconnais que c’est le problème .D’autre part mes propositions vont aussi dans le sens de la lutte contre le dérèglement climatique , vu que l’on réduit les trajets maritimes de toutes parts ,pour ce qui nous concerne moins de déplacements vers l’Asie et en ce qui concerne l’Angleterre moins de nécessité de mettre en place une armada de bateaux pour aller chercher l’alimentation au bout du monde ,entre autres du poulet chloré des USA qui en plus , de part le trafic pourrait se retrouver sur le marché européen .Pour info je vous rappelle que l’Angleterre n’est autonome qu’à cinquante pour cent en produits alimentaires .Alors Monsieur Cueff allez dans le sens de l’histoire prenez contact avec les forces vives de la Bretagne qui ont intérêt à regarder davantage vers la tour de Londres que vers la Tour Eiffel ,ce sera la clé de votre succès .
bonjour,
je publie ce commentaire sur cette page mais pas contre ce mouvement. ce mouvement m’inspire, il m’enthousiasme et je déplore juste que notre peuple n’y soit pas plus sensible. Toutefois, n’étant pas inféodé a une droite un milieu ou une gauche, je reste perplexe. Quel obstacle empêche votre mouvement ou celui de l’ubb ou celui du parti breton ou celui de breizhistance et que sais je de ne former qu’une seule offre politique qui serait a minima de défendre la langue bretonne- hep brezhoneg breizh ebet- juste cela. notre situation de peuple tendant a disparaître avec notre langue et notre culture, n’y a t il aucune possibilité de dépasser toute forme de clivage pour se concentrer sur seulement quelque point qui, me semble t il nous unifie. une seule offre politique pour des élections très, somme toute, périphérique et peu importante pour la France. Notre existence en tant que peuple est déjà si providentielle 500 après notre conquête militaire, qu’il me semble que nous n’avons plus beaucoup d’économie a investir dans notre combat pour ne pas devenir une espèce culturelle disparue. éclairez moi! qu est ce qui empêche, quels sont les obstacles qui font que pour une élection régionale ou méme pas notre pays entier sera représenté il y a 3 offres politiques?Pour être clair, je suis anarchiste et j’aime mon pays : la Bretagne, les raisons de cet amour sont multimillionnaire, elle me sont a la fois familiale culturelle et blablabla peu importe, je pourrais etre juif noir ou extraterrestre que ce serais la bretagne mon choix, mais ce qui me déchire, alors que pour moi la BRETAGNE est un phare dont la destiné est d’offrir ses yeux au monde, c’est de constater que sur un combat si mince il n’y a mème pas une seule et unique offre politique pour ne serais ce que guider notre peuple vers un avenir ou la langue bretonne, et je ne suis mème pas brittophone mème si je travaille a l’être, serais assuré de ne pas disparaître. Alors éclairer moi, quel obstacle empeche une union politique ne tendant que sur un socle minimaliste: la langue. pas plus. pour commencer.
Avec tout mon coeur.
Un Breton