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Depuis 2004, les élections régionales se déroulent en Mars tous les six ans.
Suite au nouveau charcutage des limites territoriales des régions administratives de 2014, les dernières ont été retardé à Décembre. En effet, les dernières élections régionales se sont déroulées les 6 et 13 Décembre 2015.
Les prochaines élections régionales devaient initialement se dérouler au printemps 2021, en même temps que les élections départementales. Mais (officiellement) pour éviter la concomitance des deux scrutins, les régionales furent reportées à Décembre 2021.
Les précédents scrutins se sont déroulés en 1986, 1992, 1998, 2004, 2010 et donc 2015.
Les trois premiers furent largement remportés par la droite. Puis ceux de 2004 et de 2010 très largement par la gauche. Enfin, le dernier, celui de 2015, amena un relatif équilibre entre les deux tendances, et l’émergence de deux présidences nationalistes, dont celle de la Corse.
Pour la région Bretagne administrative, ce sont quatre vingt trois Conseillers qui siègent au Conseil Régional.
Mais le chef de l’État central semble vouloir bousculer ce calendrier.
Les prochaines élections présidentielles sont prévues, à ce jour, les 8 et 23 Avril 2022. Et nous sortons à peine d’élections municipales pour le moins perturbées pour cause de Covid-19. D’abord un premier tour en Mars, puis le second fin Juin. Maintenir les élections régionales en Décembre, ce serait cinq mois après le second tour des municipales et cinq mois avant les présidentielles. Nous serions donc en campagne électorale permanente, sans répit depuis les européennes du printemps 2019.
Le président Emmanuel Macron réfléchit donc à différer ces prochaines élections régionales après les présidentielles. Soit possiblement à Décembre 2022. Donc d’une année.
Traquenard en vue ?
L’explication, ou le prétexte, est de prendre ce temps pour repenser à une « grande loi » de décentralisation.
Mais des indiscrétions font craindre que cette nouvelle loi dite de « décentralisation » ne soit qu’un leurre. Pour ne pas dire une supercherie, voire une trahison. Le pouvoir central donnerait plus de pouvoirs aux départements : fort bien ! Mais par le biais des préfets qui verraient donc leurs pouvoirs renforcés d’autant. Paris aurait directement moins de pouvoirs, mais les conserveraient cependant indirectement par ses préfets nommés. Un grossier tour de passe passe … Ni vu, ni vu !
L’État central doit impérativement laisser vivre les territoires.
En effet, la crise sanitaire du Covid-19 montre que le pouvoir trop central de ce pays a été totalement incapable de gérer correctement la situation. L’empreinte de Paris et de ses relais dans les territoires est trop serrée, trop rigide, et est devenu totalement obsolète face aux situations nouvelles. Il devient impératif de repenser totalement le rôle et les moyens des différents niveaux de décision des collectivités territoriales. Il est extrêmement urgent de faire réellement confiance aux communes, aux départements, et plus encore aux régions administratives.
Déjà en Juin 2018, le Président Macron était venu en Bretagne, à Kemper en Penn ar Bed, pour nous abreuver durant deux heures, de promesses sur la décentralisation. Deux ans plus tard, rien ne s’est passé. Bien au contraire, l’état central n’a cessé depuis de re-centraliser dès qu’il l’a pu.
Qu’en dit la présidence de la Région Bretagne administrative ?
Loïg Chesnais-Girard se dit prêt à travailler « si on nous donne du temps pour avancer sur la Bretagne à cinq, sur la reconnaissance des langues régionales, sur davantage de libertés pour agir, sur la gestion des fonds européens au services des territoires et des transitions … avec autre chose que de bouts de ficelles« .
D’ici là, Jean Yves Le Drian aura t-il donné raison aux bruits de coursive qui l’annoncent Premier Ministre ?
Puis il y a le risque de faire confiance aux promesses d’un Président qui ne le sera peut-être plus alors.
Décentralisation, Déconcentration, Différenciation …
Tant de promesses ! Depuis si longtemps.
Tant d’espoirs. Puis tant de trahisons …
Tant de beaux emballages pour nous leurrer et nous faire attendre. Il y a eu la période du mot « Décentralisation ». Puis on nous a baladé avec la « Déconcentration » et la « Différenciation ».
Maintenant, par la voix de Jacqueline Gourault, le pouvoir central met le paquet. La Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales nous offre la 3D.
Promo et grande braderie : les trois pour le même prix !
Nous ne voulons pas de votre 3D, nous exigeons le triple A : Autonomie, Autonomie, Autonomie.
Rien de moins.
Ça dégouline …
Jusqu’à Richard Ferrand qui se découvre en faveur d’une « décentralisation ascendante ».
Les bonnes intentions dégoulinent de partout : «La France est diverse et il peut y avoir des modes d’organisation et des compétences différentes en fonction des territoires et de leurs projets (…) Sur la base de projets, le législateur peut accorder des compétences à des territoires. » Le Président de l’Assemblée se lâche et nous lèche « jusqu’au bout de ce qu’on peut faire, à Constitution constante ».
N’en jetez plus 🙂
Pour embellir encore le subterfuge, le pouvoir central va jusqu’à promettre des aides financières aux régions qui accepteraient le report des élections régionales après les présidentielles.
Acheter des politiques avec de l’argent public … en effet ça ruisselle !
Je n’y crois pas un seul instant.
Bien sûr qu’on a envie d’y croire. Cela fait si longtemps que nous attendons ce grand moment pour la Bretagne. Emmanuel Macron nous avait fait espérer en Juin 2018 à Kemper. Loïg Chesnais-Girard espère …
Lorsque les socialistes avaient tous les pouvoirs il y a quelques années, ils auraient pu … et n’ont rien fait.
Jacqueline Gourault a fait en Corse il y a quelques mois tout l’inverse de ce que semble annoncer aujourd’hui le Président Macron. L’espérance de décentralisation véritable est telle dans l’Hexagone, qu’en promettre des tonnes avant l’élection présidentielle ne peut que bénéficier au Président sortant. A condition bien sûr que les élections régionales se déroulent après les présidentielles.
Personnellement, je n’y vois finalement qu’un n-ième subterfuge.
En attendant …
Certain(e)s y croiront. Comme ils ont déjà cru, maintes et maintes fois, aux promesses de Paris. Mais le poisson rouge à trop tendance à tout oublier dès qu’il a terminé le tour de son bocal. De plus Paris change l’emballage cadeau pour mieux nous tromper.
Mais supposons que cela se passe comme promis : il faut bien une première fois ! On ne le saura qu’en fin d’année 2022.
D’ici là, ne pas y croire un instant et mettre une pression permanente pour obtenir ce que la Bretagne mérite et aura, tôt ou tard : l’autonomie.
1 commentaire
En effet il n’y plus aucune raison de faire confiance à cette classe politique francilienne hégémoniste de plus en plus fourbe .Mais problème comment faire entendre ce message à l’ensemble de la population bretonne ? .Hélas les sites compétents en matière bretonne sont peu consultés .