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Les élections municipales ont montré que l’Union de la Gauche, sous la conduite du PS, améliorait ses positions en Bretagne.
Sur les trente plus grandes villes bretonnes, la gauche en dirige désormais quinze, la droite onze et les centristes quatre.
Quimper, Morlaix, Saint-Brieuc et Bruz sont passés ou repassés à gauche fin juin. Quand la droite ne gagnait qu’une grande ville : Lorient.
Les centristes l’emportent dans quatre des trente grandes villes, toutes en Ille-et-Vilaine : Saint-Malo, Vitré, Fougères et Cesson-Sévigné, où ils gèrent l’héritage pourtant ancien du MRP.
Ceux qui tablaient sur un effritement du Parti socialiste, au profit de la République en marche, en sont pour leurs frais. A Lorient, le candidat LREM, adjoint au maire sortant, arrive en dernière position de la quadrangulaire, derrière le nouveau maire Fabrice Loher, un écologiste et le candidat de gauche.
La vague macroniste de 2017 n’a pas déferlé à nouveau sur les cinq départements.
À la présidentielle, Emmanuel Macron avait récolté 29 % des voix au premier tour et 76 % au second. Que ces scores imposants ne se traduisent par aucune victoire aux municipales, trois ans après, a quelque chose d’étonnant. En même temps, le parti du président n’a pas réussi à se structurer comme une force populaire. Il est vite apparu, à tort ou à raison, comme un mouvement centriste de moins en moins marqué à gauche et de plus en plus ouvert aux opportunistes.
La mauvaise image de certains proches du pouvoir, comme Richard Ferrand ou le député de Lorient Gwendal Rouillard, l’a plutôt desservi. La gauche, de son côté, a su réactiver ses réseaux, même si on a pu penser que le grand détricotage lancé par M. Macron allait être fatal au Parti socialiste. Là aussi, il faut rester prudent. Les bons scores des municipales reposent pour l’essentiel sur les équipes déjà en place, pas sur les appareils partisans.
Dans les villes prises par la gauche, on peut considérer que c’est d’abord la droite qui a perdu (Quimper, Morlaix, Saint-Brieuc). De même à Lorient, M. Loher ne l’a emporté que grâce à la division de ses adversaires, tous trois issus de l’Union de la gauche.
Globalement, les municipales ont témoigné d’une grande stabilité sur l’ensemble des cinq départements.
Il pourrait en aller de même aux régionales et aux départementales de mars 2021.
C’est dans neuf mois.
Personne n’en parle.
Comment Jean-Yves Le Drian va-t-il capitaliser son excellente cote personnelle au profit d’un président en forte chute de popularité ? Comment l’Union de la gauche va-t-elle s’appuyer sur les municipales pour conserver la Région et la Loire-Atlantique ? Ce sont quelques-unes des questions qui se posent dès maintenant. En 2022, le score d’Emmanuel Macron au premier tour risque d’être très inférieur à celui de 2017. Il le sera d’autant plus si les élections de l’an prochain lui sont défavorables. En outre, le manque d’intérêt du président pour la province et pour la déconcentration des pouvoirs ne s’inversera sans doute pas dans les deux années à venir. La sanction risque d’être lourde