Progressistes de Bretagne.
Jean-Yves Le Drian propose la création, en Bretagne, d’un laboratoire d’idées, lieu de débats, d’écoute et d’échanges, autour de trois questions majeures : la régionalisation, les transitions environnementales, l’Europe.
Sommaire
J’ai décidé d’y participer et je veux en donner les raisons.
La première tient à un fait majeur : la vie politique est aujourd’hui une addition de certitudes énoncées souvent avec violence sur les réseaux sociaux. On perd le sens de la mesure et du dialogue. De la dérision à l’insulte, des petites phrases aux tweets ravageurs, la vie politique devient une caricature. Plus que jamais, nous avons besoin de dialogues ! De lieux d’échanges ! De débats !
En Bretagne, depuis le Celib, nous savons que la vérité se construit collectivement, en respectant les différences.
Je n’ai pas peur de la diversité.
Bien au contraire, je pense qu’elle est une richesse, et, moi qui ne suis pas encarté, je le vis quotidiennement au Conseil régional, grâce à des socialistes, des communistes, des écologistes, des En Marche, des radicaux, des régionalistes et d’autres, qui ont simplement au cœur et aux tripes quelques idéaux et de belles convictions. En se respectant, au-delà de toutes nos différences, sous la houlette d’un remarquable président Loïg Chesnais-Girard, pour qui j’ai respect et affection, et dans le prolongement du projet initié par Jean-Yves Le Drian… C’est cet esprit qu’il faut développer, en luttant toujours contre les entre-soi si stériles.
Pour être parfaitement compris, je vais mettre les points sur les i.
Si les Progressistes de Bretagne servent simplement à élargir la base électorale du Président de la République, comme je l’entends ici et là, ce sera sans moi. A moins que de très profondes inflexions soient enfin données… Je ne peux en effet tolérer l’injustice sociale et fiscale (ISF, d’un côté, taxations nouvelles pour les retraités et les plus démunis de l’autre…/…) quand augmente à ce point la fraude fiscale des plus riches.
Je ne peux supporter les petites phrases du Président et ce nouveau jacobinisme, si méprisant à l’égard des élus locaux. J’ajoute la situation de l’Aquarius, si beau symbole du pays des Droits de l’Homme, aujourd’hui à quai, sans pavillon ! Avec, au passage cette terrible et funeste expression de « délit de solidarité »… Bref, depuis 18 mois, mes déceptions ont été nombreuses, trop nombreuses !
Par contre, si les Progressistes de Bretagne s’affirment pleinement lieu de débats autour de Jean-Yves Le Drain et des trois questions qu’il énonce, j’y travaillerai avec grand enthousiasme.
Tout au long de son histoire, la Bretagne, fière de ses singularités, a été pionnière en matière de décentralisation et de régionalisation de la France. Mais malgré les avancées des dernières décennies, nous savons que beaucoup reste à faire pour que l’organisation de la France s’appuie enfin sur la force de ses territoires. La Bretagne, en ces domaines, a une responsabilité.
Elle doit être à la pointe de l’innovation territoriale. Et s’affirmer résolument terre d’expérimentations. Je plaiderai pour une Bretagne réunie, avec des institutions nouvelles, autour de l’idée d’Assemblée de Bretagne, et disposant – au nom de la différenciation – de pouvoirs très élargis. C’est l’avenir, et toute l’Europe nous le montre ! Le Pacte girondin, c’est maintenant !
Urgence environnementale.
Concernant l’urgence environnementale, la Bretagne, fortement engagée dans une COP très dynamique, doit porter un message tout aussi résolu. Nicolas Hulot a raison : aucun avenir n’est imaginable sans réaliser d’ambitieuses transitions écologiques. Voire, en certains domaines, de vraies ruptures négociées. La mobilisation de tous est nécessaire. L’avenir même de notre planète et ses grands équilibres géopolitiques passent par cette ambition écologique. Tout comme le bien-être de tous nos concitoyens.
Enfin, je me sens très profondément européen.
Mais je souhaite une Europe plus sociale, plus citoyenne et donc plus puissante. Une Europe moins obsédée par les chiffres. Et plus militante quant aux valeurs humanistes qui ont présidé à sa création. Jacques Delors, à l’aide !
Je serai donc à Lorient le 16 décembre. Fidèle à mes engagements de toujours. Heureux, tout particulièrement, de discuter de ces trois sujets avec ceux qui ont rejoint En Marche. Tant je crois profondément aux idées qui sont les miennes. Et tant est grande ma volonté de les faire partager. Je me rappelle que le Célib dont chacun parle encore aujourd’hui était dirigé par un Président, René Pléven. Ainsi que trois vice-présidents, François Tanguy-Prigent, le socialiste finistérien, Paul Ihuel, député MRP du Morbihan et André Morice, député radical de ce département breton qui s’appelait alors la Loire-Inférieure…
7 commentaires
La réflexion de Jean Michel Le Boulanger s’inscrit dans la longue histoire bretonne. Il devient urgent que la
Bretagne se ressaisisse contre le jacobinisme de retour. Il y va de son avenir et elle n’y parviendra que toutes
forces bretonnes réunies.
Se rassembler pour peser plus face à Paris et à Bruxelles est en effet sans doute le seul moyen de s’éloigner du jacobinisme. Et il faut au moins aller voir ce que cachent ces Progressistes de Bretagne. Mais chat échaudé … n’est-ce pas tout simplement un habillage trompeur pour toujours faire du jacobinisme ? Quand vous rassemblez des jacobins notoires ensemble, croyez-vous que ce soit pour faire du girondin ? Merci de votre contribution.
Bonsoir,
n’y a-t’il pas déjà suffisamment de mouvements, rassemblements ou partis de gauche pour nous représenter nous Bretons ? Qu’il faille qu’un transfuge du PS en crée un nouveau. Je me demande quel est le but de ce nouveau mouvement : est-ce un faux nez de la macronie ? Ou M. Le Drian est un déçu de macronisme bien que toujours ministre des Affaires Etrangères ? Est-ce un de ces micro-parti dont le but véritable est de drainer du financement ? En tout cas ce ne sera pas le mien.
Bonjour Gildas. Un autre article a paraître cet après-midi va vous donner une certaine vision de ce mouvement naissant des Progressistes Bretons. Merci de votre contribution et bonne journée.
Je préfèrerais une description de l’opposition entre centralisateurs et fédéraliste plutôt que celles de jacobins girondins qui n’étaient pas en fait fédéralistes .Ce sont les montagnards qui les en ont accusés pour les diaboliser ,d’autant qu’une partie d’entre eux avaient été membres du club des jacobins .Effectivement pour résister à la répression montagnarde ,ils se sont repliés en province ,alors qu’il n’ont jamais revendiqué le rétablissement des parlements .Tout au plus, ils auraient été décentralisateurs aux niveaux villes et départements mais davantage pour résister à la terreur montagnarde que par conviction .La Bretagne indépendante des Montfort était également un état centralisé tout comme l’Eire actuellement ,cependant ce n’est pas comparable la superficie est huit fois inférieure à celle de l’hexagone .Alors une Bretagne indépendante avec un pouvoir fort et centralisé ou un régime fédéral comme la Suisse ou la Belgique? .Ou l’alternative une Bretagne autonome dans le cadre d’une république française fédérale vu que s’éloigne l’espoir d’une Europe fédérale de part les retours des nationalismes ,concept justement opposé au fédéralisme .
https://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-projet/article/210114/etat-jacobin-et-centralisation-michel-biard
https://carrefourdelobelisque.wordpress.com/2011/02/27/quand-les-girondins-semerent-les-graines-de-la-guerre-et-de-la-terreur/
Demat Penn Kalet. Vous nous avez l’air très à l’aise sur le sujet. Pourquoi ne pas venir dans nos colonnes de temps en temps pour nous en apprendre plus sur ce sujet : redaction@nhu.bzh ?
Merci de votre commentaire et bonne journée. A galon.
« Les Progressistes de Bretagne » ! Quelle Bretagne? celle étriquée des 4 départements réléguée au 10 ème rang des régions françaises quant au PIB après le découpage conçu sur un coin de table par Hollande lequel s’est aussi empressé d’oublier la 56ème proposition de son programme . Pas plus qu’il nous faut oublier son matraquage fiscal qui poursuivi par son successeur nous a amené à la situation présente.
Et que pense notre « pragmatique et bien pensant Le Boulanger » des silences sidéraux de Le Drian à la suite de l’affaire Kashoggi , des ravages de la guerre au Yemen et du sort qui est fait au femmes en Arabie Saoudite ?
Ne faudrait-il pas plutôt voir dans cet appel aux progressistes de Bretagne une initiative de Le Drian ( notre Duguesclin du 21ème siècle) pour se poser en « sage » dans l’attente de voir d’où le vent va souffler en constatant l’incertitude grandissante quant à l’avenir de la Macronie ?
A noter que certains socialistes , et pas des moindres, ont refusé tout net de s’embarquer dans cet esquiff ( Le Pensec , Le Meault etc…)