Sommaire
La Bretagne avec trois capitales : un modèle unique et audacieux
Trois capitales en Bretagne.
Imaginez un instant que la Bretagne se distingue des autres pays du monde en adoptant un modèle de gouvernance tricéphale. Plutôt que de se contenter d’une seule capitale, la Bretagne aurait trois centres névralgiques répartis sur son sol.
Ainsi, Rennes / Roazhon comme capitale administrative, judiciaire et politique … ce qu’elle est déjà !
Puis Brest comme capitale maritime de la Bretagne.
Enfin, Nantes / Naoned comme capitale économique et financière du pays.
Ce modèle singulier reflèterait non seulement les spécificités de chaque métropole bretonne mais aussi l’identité et la diversité de la Bretagne elle-même.
Un modèle de gouvernance anti – centralisateur
La Bretagne et les régions de l’Hexagone souffrent depuis au moins 1789 d’une main mise permanente de l’hyper centralisme de l’état central qui administre tout de Paris et de ses palais d’un autre temps.
La Bretagne de demain ne peut pas, ne doit pas, reproduire ce modèle périmé n’existant dans aucune vraie Démocratie du monde.
Notre pays devra être dirigé et géré à partir de plusieurs centres. C’est une condition essentielle au bon fonctionnement de la Démocratie, au plus près des Citoyennes et des Citoyens.
Ce modèle de gouvernance multiple existe déjà dans le monde.
L’Afrique du Sud a officiellement trois capitales : Le Cap en est la capitale législative, Pretoria l’administrative et Bloemfontein la judiciaire.
Les Pays Bas ont deux capitales : Amsterdam selon la Constitution et La Haye la capitale administrative, politique et judiciaire.
Également la Tchéquie avec Prague et Brno capitale judiciaire.
Avec ses quelques 34018 kilomètres carrés, notre pays n’est pas vaste au point de ne pas pouvoir se rendre d’une métropole à une autre en peu de temps. De Brest à Nantes / Nantes ou à Rennes / Roazhon, il ne faut pas plus de trois heures trente en voiture. Encore bien moins entre Nantes / Naoned et Rennes / Roazhon.
Rennes : le cœur administratif et politique
Rennes / Roazhon, déjà considérée comme la capitale de la Bretagne actuelle, conserverait ce rôle prééminent dans cette configuration d’avenir. Au fil de l’Histoire, Rennes a été le siège du Parlement de Bretagne, une institution qui symbolise le pouvoir politique et juridique de la Bretagne. Dans ce modèle à trois capitales, Roazhon serait l’épicentre de la nouvelle gouvernance bretonne.
En tant que capitale administrative, judiciaire et politique, Rennes / Roazhon abriterait les principales institutions : l’Assemblée de Bretagne, le siège du gouvernement breton, ainsi que les bureaux administratifs.
Le rôle de Rennes / Roazhon dans ce modèle serait de s’assurer que la Bretagne demeure bien gérée et que la voix de ses habitants soit clairement entendue à tous les niveaux.
Cette ville universitaire, dynamique et en pleine croissance, est également un centre intellectuel qui attire des talents de toute le pays et bien d’au-delà. Grâce à ses universités et écoles prestigieuses, Rennes / Roazhon continuerait de former la future élite politique, judiciaire et administrative de la Bretagne.
En parallèle, elle resterait un carrefour culturel, avec son patrimoine architectural riche, ses festivals et son dynamisme économique.
Brest : le pôle maritime et stratégique
Brest est déjà la capitale maritime de la Bretagne.
Ce port est à la porte d’entrée du plus important couloir maritime du monde.
Son emplacement stratégique sur l’Atlantique en a fait, au fil des siècles, un centre naval de première importance. Avec sa rade naturelle, Brest est depuis longtemps déjà le cœur maritime et un pôle d’activités maritimes pour le pays.
Dans cette nouvelle configuration à trois capitales pour la Bretagne, Brest jouerait un rôle clé dans la gestion et le développement des ressources maritimes bretonnes, essentielles à l’économie locale. La ville se concentrerait sur la défense, la sécurité maritime, mais aussi sur l’innovation dans le domaine de l’énergie marine, de la pêche, et de la construction navale.
Avec des institutions comme l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM) et le Technopôle Brest-Iroise, Brest est déjà un centre d’expertise en sciences marines. Cette nouvelle capitale maritime renforcée incarnerait l’avenir des océans, avec des projets ambitieux autour des énergies renouvelables marines, de la biodiversité, de la gestion durable des ressources et des fabuleuses ressources en algues que nous possédons.
La relation entre la Bretagne et l’océan est indissociable de son identité.
La mer a forgé la culture bretonne, inspiré ses légendes, et nourri ses habitants. Brest, en tant que capitale maritime, symboliserait cet attachement profond à l’élément marin. Elle serait aussi un lien avec le reste du monde, grâce à son port de commerce et ses connexions internationales.
Nantes : la capitale économique et financière
Depuis des siècles, Nantes / Naoned tient une place particulière en Bretagne, mais cette fois en tant que capitale économique et financière. Cette ville, la plus grande de Bretagne, au carrefour des grands axes de communication, est depuis longtemps un moteur économique pour toute la Bretagne.
Grâce à sa position géographique et à son dynamisme entrepreneurial, Nantes / Naoned deviendrait un hub financier majeur pour la Bretagne. Les grandes entreprises, les start-ups innovantes, ainsi que les sièges des institutions financières bretonnes y auraient leurs quartiers. Nantes abriterait également les centres de décision des grandes banques régionales, des assurances et des fonds d’investissement.
La ville jouerait un rôle déterminant dans l’économie bleue, une économie durable fondée sur les ressources maritimes.
Avec son port maritime en expansion, Nantes / Naoned serait un centre névralgique pour le commerce international et les échanges économiques avec le reste de l’Europe et au-delà. La cité des Ducs de Bretagne incarnerait l’innovation, avec des pôles technologiques et industriels de pointe. Elle serait à la fois le moteur économique de la région et un modèle de développement durable.
Un équilibre entre tradition et modernité
Ce modèle tripartite pour la Bretagne ne serait pas seulement symbolique.
Il permettrait à la Bretagne de mieux refléter ses différentes identités tout en favorisant un développement équilibré sur l’ensemble du territoire. En concentrant les fonctions politiques à Rennes / Roazhon, maritimes à Brest, et économiques à Nantes / Naoned, chaque ville se verrait attribuer un rôle précis en adéquation avec son histoire et ses forces actuelles. Cette répartition des responsabilités permettrait également d’éviter une centralisation excessive du pouvoir et d’assurer un meilleur équilibre régional.
De plus, cette organisation en trois capitales en Bretagne créerait des synergies positives entre ces villes.
Rennes / Roazhon, Brest, et Nantes / Naoned se compléteraient mutuellement, renforçant la compétitivité et l’attractivité de la Bretagne sur la scène nationale et internationale. La région deviendrait un exemple en matière de décentralisation, prouvant qu’il est possible d’articuler plusieurs centres de pouvoir et d’influence au sein d’un même territoire.
Un modèle pour les autres régions ?
L’idée de doter une région de plusieurs capitales pourrait-elle s’étendre au-delà de la Bretagne ?
D’autres régions de l’Hexagone et d’autres pays pourraient être tentés par un tel modèle. Notamment ceux qui connaissent des disparités territoriales importantes. La décentralisation des fonctions clés à travers plusieurs villes pourrait stimuler le développement économique et social de manière plus équitable.
Cependant, un tel modèle nécessite une coordination efficace entre les différents pôles.
Ainsi qu’une forte volonté politique pour surmonter les défis logistiques et institutionnels. La Bretagne, avec son identité forte et son histoire de résistance face à l’hyper centralisation parisienne, serait bien placée pour expérimenter cette nouvelle forme de gouvernance. Si elle réussissait, elle pourrait servir de modèle à d’autres régions en quête d’autonomie et de dynamisme.
Et les autres villes de Bretagne ?
La Bretagne a une particularité essentielle et un atout considérable, c’est son tissu urbain très diffus.
Le pays, au-delà des trois grandes métropoles capitales, est jalonné d’un incroyable réseau de villes et villages. Parmi les autres plus grandes villes de Bretagne, certaines pourraient devenir, si elles ne les sont pas déjà, aussi des capitales.
Kemper n’est-elle pas déjà une capitale de la culture traditionnielle ?
Lorient / An Oriant, de la pêche et du monde celtique ?
Etc …
L’idée d’une Bretagne autonome avec trois capitales, Roazhon, Brest et Naoned, reflète un potentiel d’innovation et de diversification pour le pays tout entier. Chacune de ces villes possède des atouts uniques qui, une fois combinés, offriraient un modèle de gouvernance décentralisé et efficace. En répartissant les rôles entre une capitale politique, une capitale maritime et une capitale économique, la Bretagne renforcerait sa position en tant que région européenne influente et dynamique.
Ce modèle tricéphale, loin d’être une simple curiosité, pourrait inspirer d’autres régions du monde à repenser leurs structures de pouvoir et à valoriser les spécificités locales.
La Bretagne, terre de légendes et d’innovations, prouverait ainsi une fois de plus qu’elle sait allier tradition et modernité, tout en restant fidèle à son héritage.
Rivalité entre Rennes et Nantes ?
Il n’y a pas de rivalité ou même de concurrence entre ces deux grands métropoles de l’est de la Bretagne, si c’est l’intérêt général de la Bretagne qui prime. Dans le cadre d’une Bretagne gérée de manière à minima tricéphale par une gouvernance bretonne, il y aura une convergence, une confluence; et non une rivalité.
Ce sont les personnages politiques, soucieux de garder leurs prés carrés et les privilèges qui vont avec, qui créent et entretiennent cette soi-disant « rivalité ».
Par ailleurs, suivant la bonne tradition du pouvoir central parisien du « diviser plus pour régner mieux », cette supposée « rivalité » entre Roazhon et Naoned est instrumentalisée.
Bien sûr il y a une rivalité entre les deux grands clubs de foot breton, le FC Nantes et le Stade Rennais. Également d’un point de vue économique pour attirer des entreprises.
Une gouvernance bretonne autonome sera en capacité, dans l’intérêt supérieur de la Bretagne, d’harmoniser en concertation les développements des trois capitales du pays, et de l’ensemble des autres villes bretonnes.
3 commentaires
Une p’tite correction, Nantes est déjà notre capitale judiciaire, pas besoin de donner cette responsabilité à Rennes. Son job à elle, c’est plutôt de rester bretonne …. 😊
Bonjour et merci de votre commentaire. Pour autres informations sur la Bretagne judiciaire : https://www.nhu.bzh/bretagne-judiciaire-carte/
Bonjour à vous, vision intéressante et plus ou moins réelle… N’oubliez-vous pas cependant la campagne bretonne comme son littoral , ce dernier étant très mal traité depuis une vingtaine d’année maintenant.
Le monde urbain est aussi à prendre avec des pincettes car le monde « bourgeois » véhicule son lots de certitudes qui tend malheureusement à déshumaniser notre monde ne serait-ce que par l’incompréhension croissante de l’homme pour la nature ce qui, autrefois, était une réalité vécue, vitale et nécessaire dans le monde paysan et marin… Angela Duval disait que l’on fait de la terre une prostituée… mais aussi que plus personne ne s’en occupe vraiment, les jeunes partent… dans les villes. Oups! La Bretagne c’est aussi cela et peut-être même d’abord cela… Comment retrouver cette relation naturelle que nous avions avec la nature que l’on a perdue, sans en faire une exploitation commerciale et financière mais bien plutôt un système de référence de ce qui importe vraiment: l’être humain en tant qu’élément de nature… Comprendre ici que nous sommes à l’antipode des idéologies d’aujourd’hui telles l’hégémonie occidentale, l’écologie dé-structurante, la négation de l’humain et de son besoin corolaire l’étouffement peuples et ou nation au sens premier . Les vieux peuples, eux, partout dans le monde, ont su construire avec la nature suffisamment d’intimité pour y trouver de quoi se développer mais aussi pour imaginer leur culture ? Où se trouve celle des Bretons d’aujourd’hui? Dans la planche se surf devenu business; on est loin des années 80 et des chapeurs inexperimentés du Pays Bigouden, non? Le combat contre les algues vertes, tabou ? La maison sans âme bourrée de nouvelles technologies dite éco-responsable, attention affaires juteuses et destruction identitaire?
Il y a une réflexion profonde à mener et qui dépasse de loin la vie urbaine pour que la nation bretonne devienne un exemple pour les autres. Il faut y croire…