L’Europe fédérale des nations, notre destin : réflexion en trois volets consacrée à la construction d’une Europe fédérale des Nations.
Premier volet : Un nouveau monde émerge, va-t-il engloutir l’Europe ?
Sommaire
Un nouveau monde émerge, va-t-il engloutir l’Europe ?
L’agression militaire russe de l’Ukraine, pays souverain et indépendant, à partir du 24 février 2022, avait été un signal pour nous Européens. Ce retour brutal de la guerre sur notre continent nous avait rappelé que les vieux réflexes d’un passé que l’on croyait enterré pouvaient refaire surface quand la logique impérialiste des Etats-nations prévalait.
L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, première puissance économique et militaire du monde, le 5 novembre 2024, a été un autre signe.
A chaque fois, le monde politico-médiatique français n’a rien vu venir.
Le signe de quoi ?
Que le monde est rude et sans pitié, et que l’Union Européenne, située sur un petit continent, est prospère mais lente et indécise. Qu’elle est faible et inconsistante face aux géants qui s’organisent et aux confrontations qui s’annoncent. Une Union qui n’arrive pas à se réinventer, ni à enchanter.
Ces deux signes récents nous rappellent la nécessité de bâtir, plus que jamais, une Europe-puissance tenant la dragée haute aux grands acteurs politiques et militaires du monde : la Fédération de Russie et les Etats-Unis, mais aussi la Chine populaire, l’Inde, le Brésil… en fait tous les BRICS, ces grands Etats émergents qui unissent leurs forces pour détrôner l’occident, et qui se sont réunis spectaculairement à Kazan, au Tatarstan (Russie), le 22 octobre dernier.
En ce XXIè siècle, le monde avance à grande vitesse et nous faisons du quasi sur-place.
Nous Européens sommes déjà dangereusement dépassés en matière de recherche, d’innovations (biotechnologies, intelligence artificielle…), de défense, de commerce, par les géants et futurs géants. Nos vieux États-providence d’Européens de l’ouest sont devenus incapables d’assurer la prospérité et le bien-être de nos peuples.
Allons-nous devenir un musée à ciel ouvert, que les nouveaux maîtres du monde viendront visiter avec condescendance ou pitié, comme on visite un vieux parent grabataire ?
L’Europe va-t-elle être engloutie, comme la cité d’Ys de la légende ?
Nuançons, il y a plusieurs Europe.
Cet engoncement européen inquiétant est surtout dû aux grands Etats-nations d’Europe de l’Ouest : l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Espagne, dans une certaine mesure les Pays-Bas et l’Italie, et surtout en premier lieu la France, confite dans son jacobinisme et ses certitudes, véritable homme malade de l’Europe. Ces États, dans leur ensemble, sont aujourd’hui les vrais boulets économiques et politiques de l’Europe (1)
C’est moins le cas pour les pays européens occidentaux de taille comparable à la Bretagne comme la République d’Irlande, le Danemark, le Portugal, la Suisse, la Norvège, nations de taille européenne, plus souples et vertueuses économiquement et budgétairement. Ce n’est pas vrai non plus pour les pays d’Europe centrale et orientale qui ont connu l’emprise soviétique et sont guéris pour toujours du socialisme et de l’impérialisme, et dont la liberté et la prospérité sont le fruit d’une indépendance chérie, acquise depuis 25 ou 30 ans seulement, généralement sans violence.
En somme, l’Europe recèle en elle de formidables potentiels, mais c’est surtout ses grands Etats qui sont devenus inadaptés, surtout ceux qui dominent l’Union Européenne. Rien n’est donc perdu, si l’Europe a l’ambition de retrouver son destin de puissance économique, commerciale, scientifique, industrielle et culturelle. Ce destin de géant ne pourra s’accomplir que dans une Europe fédérale des nations, comme nous allons le voir.
(1) Yann Fouéré, dans son classique « L’Europe aux cent drapeaux » (écrit en 1968 !) prédisait déjà l’échec de « l’Europe des 30 Etats » des jacobins, des États-nations obstacles à l’avenir de l’Europe (page 21).
Retrouvez le second volet de cette réflexion
L’Europe fédérale des nations : un nouveau monde émerge, va-t-il engloutir l’Europe ?

Carte d’illustration par GeoBreizh pour Eurominorities.eu
2 commentaires
Cette carte ne correspond plus aux nouvelles réalités et aspirations des peuples, car du fait des mouvements de population, la conception ethnique des nations est dépassée, sauf à faire une épuration horrible. La Bretagne est à venir ou ne sera pas, pas uniquement pour des raisons historiques, linguistiques, mais aussi de part sa position géographique avec les conséquences qu’elle aurait sur la géopolitique au sein de l’espace atlantique, dans ce sens elle pourrait avoir au cours de ce siècle une raison de réapparaitre en temps que pays sur la scène européenne. Du fait de sa dualité et de sa superficie elle a des points communs avec la Belgique rayée de cette carte tout comme le royaume de Bavière qui n’a perdu son indépendance que en 1871 voir un peu plus tard, bizarre qu’elle n’apparait pas sur cette carte, mais sans doute pas très surprenant. Par contre j’approuve votre référence aux pays comparables à la Bretagne, Danemark Portugal…..
Merci pour votre commentaire. Concernant la carte, NHU a mis celle de l’Europe des langues en illustration. NHU va mettre la carte de l’Europe des peuples car elle correspond mieux au fond du propos de cet article.