ENA pour École Nationale d’Administration
Au début, lisant trop vite comme d’habitude, j’avais lu ETNA. J’adore la vulcanologie et je suis fan de Haroun TAZIEFF, célèbre vulcanologue. Mais autant l’ETNA est capable de produire beaucoup de lave, autant l’ENA n’est à peine capable de produire que peu de bave.
Puis, me fourvoyant encore, j’ai cru que ces trois lettres ENA étaient l’acronyme d’une École Nationale d’Apprentissage. Là, je me rapprochais déjà plus de la triste vérité.
Administration ou Apprentissage.
L’ENA version Administration est cette caste franco-française à formater nos … Administrateurs. D’autres grandes écoles, elles, de gestion, forment des gestionnaires. La très grande majorité de celles et ceux qui, le plus souvent, depuis Paris, nous gouvernent, sortent de ce moule. Le budget annuel d’argent public de cette ENA est de près de 41 millions d’euros. Et ces personnes qui prétendent nous « diriger » depuis des décennies dans cet Hexagone trop grand ne sont même pas capables de « gérer » leur propre budget.
Le déficit chronique est de trois millions d’euros cette année. L’ENA est à l’image de cet État centralisateur … à moins que ce ne soit l’inverse. Trop de dépenses, trop de monde. Deux sièges parisiens, près de deux cent employés pour une masse salariale de quatorze millions d’euros. Faites le calcul grossièrement : plus de 5800 euros bruts mensuels par personne.
Cette école « forme » les futurs hauts fonctionnaires de l’État central français. Comme ceux du Conseil d’État, de l’Inspection générale des Finances. Ou encore de la Cour des Comptes. Donc tous ceux et celles qui « gèrent » le budget public de l’Hexagone.
Comment imaginer un seul instant que tu sois capable de « gérer » un état de plus de soixante millions de personnes quand tu ne sais pas tenir le budget de ton école de quelques centaines de personnes ?
Administrer ou gérer ?
Ainsi les synonymes de « administrer » sont commander, gouverner, régenter, réglementer, contrôler. On administre également lorsqu’on évoque la maladie. Car on est dans le pouvoir : commander, gouverner, régenter … On est dans la contrainte : réglementer, contrôler …
Et dans on est dans le pouvoir du Haut.
Non dans la responsabilité ou la confiance.
Pour faire trop simple, il existe les administrations qui collectent et dépensent l’argent public; et les entreprises privées qui gèrent recettes et charges. Dans une entreprise privée, là, on « gère » l’argent. En « bon Père de famille » selon l’expression populaire. Le gérant, le dirigeant qui donne le cap, est comptable de la santé financière de son entreprise. Il sait, contrairement au secteur public, qu’il ne peut pas, impunément, dépenser sans compter.
Vidéo éloquente …
… nous sommes désolés pour les quelques secondes de pub 🙂
L’ENA pour devenir « acteur » des politiques publiques ou « artiste » du management public : c’est bien de cinéma et de théâtre qu’il s’agirait donc ? A moins que ce ne soit que de la comm pour mieux attirer ? C’est vrai qu’en comm, ils vont devenir redoutables ensuite …
Cette République est tenue fermement en mains par une « énarchie », sorte de caste où on se coopte, où tous se connaissent. Et ce sont eux qui administrent notre quotidien.
Avec notre argent.
Et ils ne savent même pas équilibrer le budget de leur école … Tu m’étonnes que ce pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’impasse !
1 commentaire
La transformation de l’ENA, « Ecole Nationale d’Administration », en ISP, « Institut du Service Public », est incontestablement une réforme de gauche. En effet, là où la droite voit une administration, la gauche y voit un service public.