La réunification administrative de la Bretagne est une question éminemment démocratique …
Puisqu’elle interroge le droit que les citoyen.ne.s peuvent avoir de définir eux-mêmes leurs territoires de vie, dans un cadre qui garantisse à la fois la liberté d’expression et le respect de la volonté majoritaire.
La question de la réunification administrative de la Bretagne est au coeur du débat sur la « démocratie territoriale » et la participation citoyenne. Ce débat, qui prend chaque jour une ampleur plus grande, est né du constat qu’une démocratie formelle, qui se fonde exclusivement sur le principe de représentation (voter pour des candidats à des élections) et une logique verticale et descendante du pouvoir (l’État central et ses représentants locaux – préfets – décident de ce qui est bien ou mal), est une démocratie incomplète, bancale et pour tout dire anachronique.
Surtout à l’heure où l’information, grâce à la diffusion d’internet, circule partout et sans filtre institutionnel. En 2020, la démocratie doit être horizontale autant que verticale. Et elle doit aussi impliquer les citoyen.ne.s dans les processus de décision au-delà des seules échéances électorales. Cf référendums locaux à l’initiative des collectivités, référendums d’initiative citoyenne, conférences de consensus….
Parce que la réunification administrative est au coeur du débat démocratique en Bretagne …
Je participerai à la rencontre politique que les associations À la bretonne! et Breizh Civic Lab organisent le dimanche 11 octobre à Nantes. Cette rencontre s’adresse plus particulièrement aux élu.e.s. Aussi bien élus locaux et régionaux que parlementaires. Ainsi qu’aux responsables des partis politiques démocratiques représentés en Bretagne.
Ainsi, j’y participerai en tant qu’ancien vice-président du Conseil régional de Bretagne. Et, à ce titre, initiateur en 2005 et ancien membre de la commission mixte Conseil régional de Bretagne – Conseil général (c’était son appellation à l’époque) de Loire-Atlantique. Une commission qui réunissait des représentants des deux exécutifs. Et qui a produit des avancées réelles dans la coopération entre la Loire-Atlantique et le reste de la Bretagne. Du moins tant que la collectivité départementale de Loire-Atlantique était présidée par Patrick Mareschal.
Exemples d’actions menées.
- Intégration d’une étape en Loire-Atlantique dans chaque édition des Tours de Bretagne cycliste et à la voile.
- Puis ouverture à la Loire-Atlantique des organes bretons de coopération entre collectivités créés par le Conseil régional de Bretagne dans différents domaines. Dont culture, patrimoine, politique linguistique, environnement….
- Également la mise en chantier d’une Route des Marches de Bretagne (de Machecoul à Cancale).
- Organisation à Nantes en 2007 de la première rencontre des villes jumelées de Bretagne et du Pays de Galles… Une vraie dynamique avait été initiée à cette époque-là. Une dynamique qui est hélas retombée depuis, faute de relais politiques.
Je participerai aussi à la rencontre du 11 octobre 2020 à Nantes pour porter, comme les organisateurs nous y ont invité, un certain nombre de propositions concrètes.
Dont le but est de renforcer les liens entre la Loire-Atlantique et le reste de la Bretagne sur la voie de la réunification administrative de la Bretagne.
Les voici:
Proposition n°1.
Ouvrir aux radios de Loire-Atlantique la CORLAB. Pour Coordination des radios locales et associatives de Bretagne.
corlab.org/les-18-radios
Proposition n° 2.
Établir des coopérations actives entre les vignerons et viticulteurs de Loire-Atlantique et les nouveaux vignerons et viticulteurs des autres départements bretons.
Proposition visant notamment:
- à rappeler que la viticulture bretonne existe depuis des siècles en sud Bretagne,
- et à garantir que la communication (nouvelle) autour de la viticulture en Bretagne ne fera plus l’impasse sur la Loire-Atlantique.
Proposition n° 3.
Établir des jumelages de projets, impliquant non seulement les habitants mais aussi les élus et les services communaux, entre les communes de Loire-Atlantique et les communes des autres départements bretons.
Pour ce faire, s’appuyer sur l’expérience de l’association BRUDED* qui intègre déjà des communes rurales ou périurbaines des cinq départements bretons.
*Coopération entre communes en matière de développement durable et d’écologie.
www.bruded.fr
Proposition n° 4.
Agir auprès de l’INSEE, des chercheurs et des statisticiens afin qu’un maximum d’études (géographiques, économiques…) et de statistiques soient réalisées à l’échelle de la Bretagne à cinq départements.
Intervenir auprès des collectivités, en particulier le Conseil régional de Bretagne, les conseils départementaux et les intercommunalités disposant d’une agence d’urbanisme (Nantes, Saint Nazaire, Rennes, Lorient, Quimper, Brest) pour qu’elles intègrent systématiquement la Loire-Atlantique (ou les quatre autres départements bretons quand elles sont de Loire-Atlantique) dans leurs commandes et leurs productions en interne d’études de portée régionale.