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Pays de Loire ou Bretagne pour la Loire Atlantique ?

de Gwenaël HENRY
Publié le Dernière mise à jour le

Selon les protagonistes, il y aurait autant de raisons pour maintenir les Pays de Loire que pour réaliser enfin la réunification de la Bretagne.

Sauf qu’en fait, il n’y a d’arguments sérieux que dans un seul camp.

Objectivement les Pays de Loire n’ont aucune consistance. C’est la région la moins appréciée par ses habitants dans tout l’hexagone. Et c’est la plus dispendieuse dans la communication institutionnelle pour tenter de créer une identité régionale introuvable.

Depuis la réforme régionale de 2015, la population moyenne des nouvelles entités s’établit autour de 4.9 Mio d’habitants. Mis à part la Corse et l’IdF qui encadrent ces regroupements de populations, toutes les régions qui n’atteignaient pas la moyenne ont été fusionnées de force pour se rapprocher de celle-ci. Ce n’était pas forcément une bonne idée. Mais c’est juste une constatation !

Toutes les régions ? non : trois régions centrales n’ont pas été modifiées.

Pourtant il y avait une solution possible. Il suffit de regarder les deux cartes ci-dessous pour s’en rendre compte.

pays de loire

Réunification de la Bretagne et dispersion des pays de Loire

Une fusion B4 + PdL aurait certes regroupé une population de 6.8 millions d’habitants,. Mais aurait laissé totalement isolée une petite région de 2.6 millions d’habitants seulement.

La seule solution, un tant soit peu argumentée, et harmonieuse est de reconstituer la Bretagne avec 4,9 millions d’habitants . Ainsi qu’une région Val de Loire équivalente. Les Vendéens seraient consultés pour savoir s’ils souhaitent rejoindre le Poitou au sein de la « Nouvelle Aquitaine ». Ou rester avec le Maine et l’Anjou dans le Val de Loire.

Quelques raisons objectives.

Le Val de Loire (nouvelle région) est une entité reconnue mondialement. Ne serait ce que par le prisme de ses vignobles ou par les châteaux de la Loire. Ainsi, Angers pourrait acquérir des compétences, qui résident toutes à Nantes pour le moment. Afin d’équilibrer le territoire à côté d’Orléans.

Dans la nouvelle région, cinq départements sur huit sont effectivement traversés par la Loire. Soit un ratio de 62.5 %. Alors que dans les « Pays de la Loire », il n’y en a que deux sur cinq soit 40 %.

Dans les Pays de Loire, il n’y pas de politique maritime comparable à celle qui existe en Bretagne et trois départements sont peu concernés par ce secteur. Les trois départements terriens constituant le Maine et l’Anjou, étudient d’ailleurs les modalités de leur fusion.

Les cinq départements de Bretagne sont ouverts sur la mer.

Ce qui autorise une politique maritime régionale (formation initiale, compétences professionnelles, activités maritimes, énergies marines, construction navale océanographie, législation spécifique, mise en réseau ….etc.). Tous les départements bretons ont des débouchés sur la mer. Saint Nazaire, Lorient, Brest, St Brieuc et St Malo pour ne citer que les ports les plus importants auxquels il convient d’ajouter tous les autres pour la pêche et la plaisance.

Toutes les professions judiciaires de Bretagne sont organisées sur les cinq départements, les notaires, les avocats et même les juges à travers les tribunaux. (La cours d’appel compétente pour les affaires de Loire Atlantique, c’est à Rennes)

L’association « Produit en Bretagne » fédère sur les 5 départements bretons, 400 entreprises qui emploient 100 000 personnes.

Le vide des Pays de Loire.

En face il n’y a pas vraiment d’argumentation à présenter qui ne recoure pas au raisonnement circulaire.« Les Pays de la Loire constituent la région essentielle dans le découpage de l’ouest de l’hexagone. Car elle permet d’exploiter et de mettre en valeur les différents flux qui s’y conjuguent (capitaux, marchandises et population) qui s’avèrent indispensables au développement équilibré de son territoire, qui il est utile de le souligner, est ainsi très efficacement organisé. Ce qui est fondamental pour la structuration harmonieuse de l’hexagone ! ». Une logorrhée énarchique déclinable au kilomètre.

Dans un autre registre : la mobilisation citoyenne pour la réunification de la Bretagne par exemple, des manifestations regroupant des dizaines de milliers de personnes se sont échelonnées depuis quarante ans pour finir sur une pétition rassemblant 103 000 signataires.

En face aucune association de soutien aux PdL dans le paysage et la seule manif dont je me souvienne date de 1994. Quand les chevenementistes avaient péniblement réunis 200 personnes, pour leur première et dernière manifestation de masse en soutien à la région bidon.

Espérons que Macron finira par s’inspirer de la célèbre sentence de Caton l’ancien, DELENDI SUNT PAGI LIGERIS !

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6 commentaires

Bernard Grua 21 décembre 2018 - 11h10

Très bon argumentaire. Merci!

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Penn kalet 21 décembre 2018 - 22h12

Très bonne analyse qui sort des sentiers battus

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Gildas 24 décembre 2018 - 21h17

Loin de la passion, la raison. Et des propositions réalistes. Hollande voulait des régions mondialement connues ? Macron le réaliserait en entérinant cette solution.

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Caractacus 22 mars 2019 - 18h20

Pour être plus près de Caton, je dirais: « Nam delenda est Ligeria ! »
Cela dit, pour trouver des arguments rationnels en faveur des « Pays de Loire », il faut se lever de bon matin !La seule raison de leur maintien, c’est la volonté d’affaiblir la Bretagne. C’est un argument inavouable, car il sous-entend l’aveu d’une méfiance vis-à-vis du peuple breton et une incurable méfiance vis-à-vis de la Bretagne, « cette vieille rebelle », comme disait Victor Hugo. Si le lavage de cerveaux, qui dure depuis des siècles, a pu faire oublier à la majorité des Bretons que leur pays avait été pendant sept siècles un pays souverain, les gouvernants français, eux, ne l’oublient pas. On peut manifester, petitionner tant qu’on voudra, rien ne changera tant qu’on aura pas créé un rapport de force. Et le seul moyen de le créer est de rendre les Bretons conscients de leur véritable histoire. C’est une tâche immense, difficile, mais non impossible…

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nhu Bretagne nhu Brittany
La Rédaction 23 mars 2019 - 10h57

Juste analyse : le rapport de force est la seule manière d’infléchir le pouvoir central. Votre dernière phrase est très exacte, et NHU Bretagne veut y contribuer modestement. Merci de nous suivre et de nous partager. A galon

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Beaupré Michel 19 juin 2020 - 13h24

Bonne vision du problème, les pdll n’ont aucune légitimité pour perdurer : Olivier Guichard, baron du gaullisme finissant est mort depuis longtemps et son fief de La Baule se confond avec l’appellation « midi de la Bretagne »… Reste la Vendée qui n’a vraiment rien à faire avec le Pays Basque ou le Bordelais de la « Nouvelle Aquitaine » mais devrait rejoindre sa région d’origine du Poitou.. Les socialistes de la loi « Notre », validée par la majorité des forces politiques hexagonales ont parfaitement su comment manipuler une fois de plus les découpages du territoire national afin de rendre difficile, impossible tout regroupement cohérent… Du beau boulot digne des jacobins qui nous gouvernent depuis des siêcles et que se fichent bien de l’intérêt économique du pays…

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