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Réunification de la Bretagne : 100000 signatures, et après ?

de Kevin JEZEQUEL
Publié le Dernière mise à jour le

La réunification ne se fera pas en militant dans l’entre soi.

Bretagne Réunie a aujourd’hui rassemblé plus de 85000 signatures de citoyens de Loire Atlantique pour obtenir une consultation sur la réunification de la Bretagne. 85000 signatures obtenues, cela représente – sans parler des temps d’organisation – plus de 4000 heures à contextualiser, expliquer, convaincre en face à face.

Dans quelques mois, quelques semaines peut-être, nous obtiendrons les 100000 signatures.

S’ils le souhaitent, les 62 élus du Conseil départemental se saisiront de cette démarche civique pour porter une consultation des électeurs de Loire-Atlantique. S’ils ne le souhaitent pas, ils trouveront toujours des arguties techniques ou juridiques pour justifier leur immobilisme. Est-ce le plus important ? Certes, la mise en place d’une consultation en 2019 permettrait d’accélérer le mouvement. Mais l’intérêt de la pétition des 100000 va bien au-delà de la décision que prendra le Conseil départemental.

Il restera de toute manière les dizaines de milliers d’habitants informés et convaincus au contact des militants emmenés par Bretagne Réunie. Certains seront présents à la prochaine manifestation. D’autres en parleront simplement au café ou dans la rue, à portée d’oreille de leurs élus. Pour chacun, l’idée de la réunification continuera à faire son petit bout de chemin.

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Habitant(e)s de Loire Atlantique, signez la pétition des 100000

Ces 100000 signatures renforceront également la légitimité démocratique des actions pour la réunification.

Entre les deux tiers et les trois quarts des personnes consultées répondent favorablement. Ce qui confirme à une autre échelle les résultats de tous les sondages effectués depuis trente ans. Dans un système politique ou il reste plus facile de bloquer que de construire un projet, ces signatures contribueront à mettre la pression sur les institutions. Si cette pression démocratique devient suffisamment forte, il deviendra plus risqué pour les décideurs de ne rien faire que d’agir pour la réunification.

La pétition des 100000 constitue un pivot important dans notre façon d’appréhender le travail pour la réunification. Dans la continuité des votations initiées en 2014 par le collectif Dibab, Bretagne Réunie s’adresse désormais avant tout à la population en la rendant actrice du choix de son cadre institutionnel.

Une énorme mobilisation est aujourd’hui nécessaire pour boucler au plus vite l’objectif des 100000.

Il ne s’agit cependant pas d’une fin en soi. L’obtention des 100000 signatures constitue une première étape qui doit permettre d’amorcer d’autres formes de sensibilisation. Et de mobilisation des habitants sur l’ensemble du département et de la Bretagne. Bretagne Réunie devrait par exemple travailler à construire des liens forts avec le tissu associatif du département dans toute sa diversité.

Une manifestation bien organisée peut permettre d’obtenir des avancées. De même, le lobbying vers les élus peut jouer un rôle important. Aujourd’hui, ces deux formes d’actions restent inefficaces, comme l’illustrent aussi bien les défilés de moins en moins suivis ces dernières années que la pusillanimité des élus lors de la réforme territoriale de 2015. Pour fonctionner, elles doivent rester le dernier étage de la fusée. Elles n’auront de poids que si elles sont soutenues par une forte légitimité populaire qui reste largement à construire. La réunification ne se fera pas en militant dans l’entre soi.

Vous aussi, signez cette pétition, si vous ne l’avez pas déjà fait. Merci/Trugarez

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2 commentaires

Patrick 25 octobre 2018 - 18h22

Magnifique cet article, c’est à peut près exactement ce que j’aurais voulu écrire si j’avais eu le temps ou le recul. Non la réunification ne se fera pas sans la population, ce n’est même pas imaginable et pourtant beaucoup de militants bretons ne l’ont pas encore compris.

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Breizh-Coin 26 octobre 2018 - 17h13

« Une des faiblesses majeures de nos sociétés réside dans l’absence de projets fédérateurs.
Cette absence, qui se conjugue toujours au pluriel est pourtant parfaitement identifiée par tous les acteurs économiques ou politiques, ce sont les conflits d’intérêts.
C’est sur ces conflits d’intérêts qui traversent l’ensemble de nos activités professionnelles, nos activités domestiques et même nos heures de loisirs, lorsque tour à tour nous consommons ou nous produisons, nous dirigeons ou nous exécutons, nous dépensons ou nous épargnons pour investir, mais, toujours de manière antagonique et sans articulation avec nos semblables, que le projet Breizh-Coin ambitionne de se développer ».
Extrait projet Breizh-Coin . https://breizh-coin.bzh/
Ce projet inclus bien évidemment la Loire Atlantique, ses habitants et son tissu économique.

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