l'indépendance un mythe

L’indépendance n’est-elle plus qu’un mythe ?

de NHU Bretagne

L’indépendance, la définition.

Selon le Larousse français, voici la définition de l’indépendance dès lors qu’on évoque un peuple, une nation, un pays :
«  Situation d’une collectivité dotée sur le territoire où elle vit d’organes non subordonnés aux organes d’une autre collectivité. L’indépendance politique s’exprime juridiquement par la souveraineté étatique interne et internationale« .

Avant l’avènement de la mondialisation et du numérique, une région pouvait prétendre encore à une certaine relative indépendance. Tous les pays et régions vivaient alors dans une certaine « autarcie ». Les déplacements étaient peu nombreux et peu lointains. Les populations d’un même pays parlaient une seule langue. L’État battait sa monnaie et défendait ses frontières. Il en fut ainsi pendant des siècles pour la Bretagne, ou l’Écosse …

Le monde a changé …

Mon propos n’est pas ici de juger si ces modifications profondes ont été et sont positives ou non pour nos régions et pays. Ce serait un autre débat.
Je fais ici simplement un constat.
Depuis un temps certain déjà, cette relative indépendance s’étiole. Et plus particulièrement depuis la dernière guerre mondiale. Ce mouvement de dépendance accrue s’est même accéléré considérablement ces toutes dernières années.
En Europe tout particulièrement.
Plus personne n’est indépendant aujourd’hui, ni les personnes, ni les états et autres régions ou nations sans état.

Indépendant de qui, de quoi ?

Chacun d’entre nous est dépendant des autres.
Dépendant de ses parents, d’un patron, d’un conjoint, d’artisans et de commerçants, d’agriculteurs et du personnel des usines. Également d’un conducteur de bus ou d’un service administratif.

Dans notre société mondialisée, chaque territoire est dépendant de tout, ou presque.
Ainsi, la Bretagne, cette nation sans état de 4,9 millions d’habitants au début de l’Europe, n’est plus indépendante, ni économiquement ni politiquement. Et ne le sera sans doute plus jamais. Comme la Catalogne, l’Irlande …

En Bretagne, nous dépendons chaque jour d’un État hyper centralisé qui nous dicte une partie de notre quotidien. Également d’un autre et nouveau pouvoir, celui-ci situé encore plus à l’est, à Bruxelles. Puis chacun d’entre nous est directement dépendant du cours international du pétrole et du gaz. Ajoutons sur la très longue liste les cours des matières premières agricoles et minières des autres continents. Puis les décisions des banques internationales, la Chine, le dollar …
Regardez autour de vous, là maintenant ! Tout n’est plus que dépendance.

magazine Bretons
Couverture du magazine Bretons : 18% des Bretons pour l’indépendance

L’Italie, l’Allemagne, le Danemark … ne sont pas indépendants.

Ces pays sont des états dits « indépendants ».
De façade, certes.
Mais dans leur quotidien, pas/plus du tout. Ils sont dans un état de dépendance permanente. Comme tous les autres états de l’UE Union Européenne, environ 65% des règlements qui régissent notre vie quotidienne sont décidés à Bruxelles.
Il devient donc totalement inutile d’imaginer une réelle indépendance pour la Catalogne, l’Écosse, la Corse ou les Iles Féroé.
Et il en est strictement de même pour la Bretagne. Même si notre pays est par bien des aspects, souvent assez similaires à ceux précités et en devenir.
Par contre, et ce qui se passe aujourd’hui dans le monde le démontre, on va vers plus d’autonomie locale.

Plus d’autonomie et de Démocratie dans nos territoires.

C’est le sens de l’Histoire.
L’UE Union Européenne n’est pas l’Europe.
La première n’est qu’un montage artificiel contraint autour de la finance, à tous prix.
Alors que la seconde est ce continent regroupant des peuples divers et différents, mais dont le destin est globalement le même. Ce continent a déjà été trop déchiré de guerres meurtrières, pour que nous ne soyons pas aujourd’hui sensible et soucieux d’y bâtir un avenir meilleur.
Et on ne construit pas un vivre-ensemble contre l’avis des peuples.

Les grands ensembles centralisés s’écroulent.

Qu’il s’agisse d’états trop grands, ou d’entreprises, voire de barres de logements.
Nous, citoyens, nous aspirons à plus de proximité, de circuit-court, de convivialité, de reconnaissance.
Nous ne voulons pas, nous ne voulons plus, que des administrateurs hors-sol et trop lointains nous dictent nos quotidiens.

Après ce trop plein de mondialisation à outrance qui touche à ses limites, l’avenir est à l’autonomie.
Les citoyens que nous sommes sont adultes et éduqués. Nous pouvons décider Nous-Mêmes à propos de très nombreux sujets de notre quotidien.
Notre dépendance à certains autres va refluer et plus de Démocratie s’installer.
Sauf à ce que le « système‘, la « machine » qui nous administre aujourd’hui en ait déjà décidé autrement, et ce sera alors la confrontation. Ou alors, cette Démocratie s’éloignera pour faire place à une dictature rampante et sournoise …

Bretagne calomniée
« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » – Étienne de la Boëtie, Discours de la servitude

Une nouvelle Europe.

La Bretagne a un handicap majeur sur ce chemin de progrès : trop dépendre du pays le plus centralisé d’Europe.
Un des plus centralisés au monde, peut-être avec la Turquie ou quelques autres états plus ou moins totalitaires.

Notre redressement n’en sera que plus difficile.
La Corse et d’autres nations de cet Hexagone devenu ingérable sont confrontés au même repli passéiste français. Ce pouvoir central de moins en moins démocratique et de plus en plus nationaliste nous étouffe chaque jour. Il est incapable d’aller vers l’autre et sa prochaine implosion sera la seule issue salvatrice.

L’UE dans sa forme actuelle va disparaître peu à peu dans ses excès et ses gabegies. Les peuples, les populations, s’expriment et vont s’exprimer de plus en plus.
Et la tâche qui nous attend est colossale et passionnante. Créer une nouvelle Europe, qui saura respecter les peuples et les citoyens et citoyennes qui la composent.
Construire une sorte d’ONU d’Europe, une fédération de régions autonomes et humaines, dépendant consciemment et volontairement de ses voisins.
Nous n’avons pas besoin de frontières, nous avons besoin de respect.

Imaginer et organiser une Bretagne nouvelle

Xavier
Rennes / Roazhon, le 1er Mars 2025

Titre et illustrations de NHU Bretagne
Les langues anglaise et française ont, à un accent aigüe près, le même mot pour traduire le Dizalc’hiezh breton.

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1 commentaire

Hervé Brétuny 3 mars 2025 - 11h32

tout ça c’est du blabla car c’est Paris qui dirige ….donc essayer de grapiller de l’autonomie , c’est ce que les Corses ont fait par la violence , ils ont eu une mini autonomie (meme pas le droit de faire de leur langue une langue co offiicielle ). et tout ça avec 50% de vote autonomiste et/ou independantiste . les Bretons avec 2% de vote indépendantiste peuvent réclamer quoi ? il faut être réaliste. l’heure n’est pas à réclamer une chimère mais à obtenir enfin un réel parti qui captera pour commencer ….10% des voix . c’est pas gagné

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