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Interview de Yvon OLLIVIER pour Le Livre Blanc de l’Unité Bretonne.
Le Livre Blanc de l’Unité Bretonne.
Bonjour Yvon OLLIVIER, et merci de nous recevoir pour parler du Livre Blanc de l’Unité Bretonne, ouvrage collectif écrit sous votre direction.
Ouvrage où l’on retrouve Jean Jacques MONNIER l’historien et Jean OLLIVRO le géographe. Également Josselin LIOTARD et Pierre Emmanuel MARAIS. Puis Marc LE DUC, Alain FENET et Yves LABAHY. Enfin Alan CORAUD, Fañch GAUME, Georges VEDEL et Jean Marc SOCHARD.
Aux Éditions Yoran Embanner de Alan Le Cloarec
Pourquoi avez-vous éprouvé le besoin de la rédaction de cet ouvrage, sachant que le sujet de la réunification a déjà été largement abordé ?
La réforme territoriale avortée de 2014/2015 a nourri une grande frustration et le sentiment fortement délétère , pour les Bretons, d’avoir été trahis par leurs élites politiques qui ont gravement failli -les socialistes puisqu’il faut les nommer-, en rompant leurs engagements passés. Donc cette frustration est à l’origine de cet ouvrage tout comme la conviction forte que la réunification de la Bretagne est indispensable pour que les Bretons puissent avoir un avenir dans cette mondialisation.
Coupée en deux, la Bretagne décroche sur tous les plans.
Elle est promise à devenir une terre désolée, un cul de sac, un lieu de villégiature pour nos amis Parisiens. Qui plus est, la réunification représente un bienfait évident pour la France en termes d’équilibre territorial, de bien être, de respect des droits fondamentaux, de dynamisme économique et de réduction de la dépense publique.
La région dite des Pays de la Loire n’existe que par l’acte de subventionner. Et elle dépense en vain sans compter pour nous faire croire qu’elle existe, alors que plus personne n’est dupe. Cette région est un boulet.
Avez-vous eu du mal à convaincre tant de personnes à participer à cet ouvrage essentiel ?
Aucune difficulté. Tout le monde a répondu présent. L’idée était de rassembler des écrits variés émanant de spécialistes de tous les domaines impactés par la réunification. Sur tous les plans, on s’aperçoit bien que la réunification de la Bretagne est incontournable. Un seul regret : faute de temps, nous n’avons pu intégrer la dimension transport qui est essentielle lorsqu’il s’agit d’imposer une coupure territoriale au sein d’un même territoire. Les politiques en la matière suivies par les pouvoirs publics ont consisté à séparer Rennes de Nantes. Il faudrait sans doute un autre ouvrage.
Quelle est, selon vous, la première raison pour laquelle l’état central ne veut pas rendre à la Bretagne son intégrité territoriale ?
Deux éléments je pense. Une peur dépassée à l’égard de la Bretagne et son peuple qui résiste encore et malgré tout. Mais le pouvoir qui demeure jacobin n’a rien compris à l’identité positive de la Bretagne. Elle n’est pas négative en ce qu’elle ne se tourne pas contre l’identité française. C’est par contre le refus de lui accorder la place qu’elle mérite et les atteintes aux droits fondamentaux des Bretons qui créent la rupture. S
ongeons un peu que c’est depuis l’invention du principe déshumanisant d’unicité du peuple français que la Corse est en train de prendre le large.
Prendre le large …
C’est ce qui arrivera en Bretagne si nos chers politiques se montrent incapables de prendre la mesure de cette identité positive.
Et puis la pyramide du pouvoir qui fait que nos élus ne regardent que vers Paris pour conserver leur investiture. Il y a une nette coupure entre le peuple et ses élus qui vivent au sein du système. La démocratie française fonctionne à l’envers. Ce système qui ne porte pas à la réforme ne vit que pour se maintenir. Il a trahi depuis longtemps tous ses idéaux républicains et ne repose que sur la servitude des notables locaux et l’endettement progressif. Il est condamné dans la mondialisation. .
Peut-on, selon vous, faire un parallèle entre la partition de l’Irlande maintenue par Londres, et celle de la Bretagne maintenue par Paris ?
Bien sûr , c’est toujours la même logique coloniale. On pourrait aussi faire le parallèle avec la colonisation de l’Afrique et le partage du gâteau africain à grands coups de ciseaux entre les puissantes européennes lors du congrès de Berlin. Celui qui sépare les ethnies, coupe les territoires et s’appuie sur les chefferies locales a plus de chance de maintenir son emprise.
La France s’est comportée avec la Bretagne comme elle le fit à l’égard de ses colonies africaines, en organisant la coupure entre les Bretons pour mieux les dominer. Tout en s’appuyant sur les caciques locaux, à grand renfort de liturgie républicaine. Or ce n’est pas comme cela que l’on parle aux hommes et que l’on crée de l’unité. Je crois en la possibilité pour les hommes de vivre ensemble. Mais cela ne peut se faire que dans le respect d’autrui. Jamais sur l’éradication des peuples et des cultures.
Une grande manifestation, une de plus dirons-nous, est prévue en Septembre à Nantes. Pensez-vous que ce type d’événement soit encore capable de faire bouger les politiques : d’une part les élus bretons, et d’autre part l’administration centrale parisienne ?
Il faut toujours être présent jusqu’ à la victoire et ne jamais se décourager. Il y a des moments où l’histoire s’accélère. La manifestation n’est pas une fin en soi, elle doit être conjuguée avec de multiples formes d’action pour convaincre le pouvoir. Il ne faut surtout pas croire que la réforme des régions dépend du droit, qui s’est refermée sur une procédure impraticable avec le véto de la région des Pays de la Loire. C’est la politique qui commande.
Ce que la loi a fixé, elle peut le défaire.
Nous n’avons plus d’autre choix aujourd’hui que de mettre en mouvement la société bretonne. Autour de choses aussi évidentes que le respect des hommes, des territoires et des cultures. C’est une question de dignité. Notre dignité n’est pas négociable. Maintenant, le peuple sait qu’il ne peut plus se reposer sur ses élus pour faire évoluer les choses. C’est à lui de trouver le chemin et il y a toujours un chemin.
Le Livre Blanc de l’Unité Bretonne, paru récemment, est déjà un grand succès populaire. Comment expliquez-vous cet engouement ?
Car les Bretonnes et les Bretons ne sont pas idiots. Ils savent bien que leur unique chance de survie dans la mondialisation, c’est la Bretagne. Pas la Bretagne croupion, mais la Bretagne réunifiée. C’est elle qui nous rendra la mer, et nous permettra de défendre nos intérêts face à Paris qui domine outrageusement et concentre toutes les dépenses publiques. La réunification de notre territoire historique est encore l’unique manière de sauver nos langues. Aujourd’hui, suite à la trahison de nos grands élus, s’ouvre une nouvelle ère, celle de la mise en place d’une véritable dynamique sociétale bretonne et populaire.
Là est notre unique chance de survie économique, culturelle et linguistique.
Nous vous remercions de votre accueil et de votre franchise dans vos réponses. Nous souhaitons encore beaucoup plus de succès de Le Livre Blanc de l’Unité Bretonne.
Édité en Bretagne chez Yoran Embanner et possiblement imprimé hors de Bretagne par PrintCorp Saint Brieg Typolibris – #BreizhCoherence
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