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Photographe est un métier : coup de gueule de Philippe MANGUIN

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

Mon métier … c’est Photographe!
Voici le coup de gueule de Philippe MANGUIN, Photographe professionnel et membre du collectif de Photographes bretons BreizhScapes.
Parce qu’il est parfaitement aberrant que des institutions financées par de l’argent public en Bretagne, donc le nôtre, fassent le choix pour illustrer leur communication, de Photographes lointains ou pire encore, de banques d’images.

Mais laissons Philippe en parler :

Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les pros du tourisme n’ont pas de budget pour acheter des photographies !
C’est pourtant leur matière première !!!
C’est incroyable, encore une demande de ce type:

« Bonjour,
Est il possible d’utiliser vos photos ? Je tiens à vous préciser que nous y apposerons votre copyright . »
Je ne compte plus les demandes de ce type depuis que je fais des images !
La plupart du temps je laisse passer mais bon, là je décide d’écrire quelques lignes sur une problématique qui tue une profession depuis pas mal de temps !
Et pour que ça soit encore plus simple et pardonnable, ce sont les stagiaires que l’on envoie au charbon !
Ça devrait faire partie de leur cursus de formation ça !!. On ne demande pas à un photographe de donner son travail, c’est anti professionnel !! j’ai de sérieux doutes sur la qualité des formations.

Le respect de notre travail.

Tout ce temps passé à me déplacer, faire de nombreux kilomètres le plus souvent à des heures ou tout le monde dort encore ou s’apprête à le faire …
Passer du temps à attendre le bon moment, à avoir la bonne compo et être souvent obligé de revenir sur place …
Tous ces investissements en matériel photo et en matos informatique (hardware et software ….)
Les compétences en prise de vue et traitement d’images développées depuis de nombreuses années ….
Sans compter toute la promo déjà faite sur les réseaux sociaux divers et variés qui totalisent des millions de vues et qui font tout de même une sacrée promo à une région pour pas un rond !

On est obligé de chialer pour faire cracher quelques dizaines d’euros pour un fichier numérique en basse définition qui va permettre de donner un bel impact visuel à une opération de communication et on à l’impression d’être des violeurs quand on se justifie !!

Les champs : ruisseau et êtres en Bretagne

Ruisseau en Forêt de Brocéliande par Philippe MANGUIN

Y’a un truc qui m’échappe là !

J’aime profondément mon métier et les magnifiques lumières que j’ai la chance d’admirer sur ma Bretagne compensent heureusement beaucoup ce malaise.
Ce qui donne envie de se rendre quelque part reste une photographie.
Ce qui donne souvent envie d’ouvrir un livre est l’image de la couverture de celui-ci.

Messieurs, Mesdames les décideurs, ne sous-estimez pas le pouvoir d’une image et sa portée.

Merci de redonner au photographe son rôle dans votre promotion.

Mettez un peu moins d’oseille dans les petits fours et travaillons ensemble, parce que là, on est en train de se perdre !
Faites bosser les photographes de votre région et arrêter de piocher dans les banques d’images ! (ça manque cruellement d’originalité)
Vos Professionnels de l’image ne sont peut être pas plus chers alors donnez-vous la peine de les contacter (encore faut il le faire).
Sur ce, je vous laisse, je vais chercher une baguette et comme je n’ai pas prévu de tune pour cette dépense, je demanderai au boulanger de me la donner en lui proposant de lui faire de la pub !

Merci !!

Philippe MANGUIN et Lumières de Brocéliande

Lumières de Brocéliande par Philippe MANGUIN

Alors si vous souhaitez aider Philippe. Ou plus généralement tous les Photographes de Bretagne et d’ailleurs, exigez de nos administrations publiques, de nos organismes publics de promotion touristique, de privilégier les Photographes qui essayent de vivre de leur beau métier.

Sans doute est-ce bien de s’extasier devant leurs magnifiques clichés sur les réseaux sociaux.
C’est mieux de les aider, en circuits courts, en achetant leurs clichés et leurs calendriers.
Ou en mettant leur travail à l’honneur comme dans les galeries photos de NHU Bretagne.
Ou plus simplement encore, en relayant ce coup de gueule.

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2 commentaires

GCC 20 janvier 2017 - 11h37

Comment ne pas être d’accord.

Pour être d’une génération différente, pour avoir publié dans le bulletin du Comité regional de Tourisme qq rares fois dans les années 80, et avoir travaillé sur un projet « photographique » ( utilisant l’image) pres de 15 ans à la NASA, je peux témoigner que l’attitude de l’époque et celle d’aujourd’hui est similaire qu’elle que soit l’endroit, le milieu. L’image n’ a pas de prix. On est tous d’accord la dessus. Elle cependant un coût. Doit on encore penser la « remunération » de ceux qui les font, concoivent, fabriquent, produisent…sur la base de la vente d’images?

Son abondance depuis la revolution numérique a fait croire , encore plus que ce n’etait le cas, qu’elle était finalement de « génération spontanée », dont la qualité est jugée selon des critères strictement esthetisants et anémiques, resumables à la seule forme, ou au mieux, à la capacité de créer « du buzz », de faire du « joli », du « fast-fun » ou de l’emotion vite consommée, le tout dopée par une technologie exhuberante autant que par l’acculturation et de plus dispensée du respect lié au droit d’utilisation.

En appeler à la raison les institutions Bretonnes est nécessaire, indispensable. Je crois que ce sera malheureusement totalement vain. Ce qui est vrai pour l’image, est vrai pour la communication en general.

Le soit disant « logo » dont la Bretagne avait d’apres le Conseil regional, un besoin urgent , ( ces espèce de 3 barres noires, ressemblant furieusement au logo de la marque « Esprit ») qui sont non une « declinaison » graphique des 5 bandes du Gwenn ha Du, mais plutot une « derision », « diminution » à cheval sur le concept de rayure à la Armor Lux et une vague référence au drapeau Breton amputé, depecé…dont on nous a expliqué doctement, mais non sans une arrogance insupportable qu’il est là pour que la multiplicité des « signatures Bretonnes » notamment sur les produits Bretons soient « unifiée » sous une banniere « moderne » est en fait un contrat passé par le Conseil Regional avec une agence parisienne qui à l’epoque à recu 450 000 euros pour cela si mes souvenirs sont bons…et on pourrait multiplier les exemples.

Peut etre faudrait-il rappeler et les photographes devraient le faire eux memes, que la photo-graphie, c’est « ecrire avec de la lumière ». Que donc quand on « ecrit » qq chose, cela peut être « lu », et que à la fois pour lire et écrire , il faut l’avoir appris, et que cela est très au delà d’un « j’aime/j’aime pas » qui est l’aveu d’un illetrisme de l’image, autant pour ceux qui les utilise et qq fois pour ceux qui les font. C’est bien quand on fait plus qu’une image, qu’on fait autre chose que du « beau », du « joli », que soudainement l’idée vehiculée par la photographie, le texte ou tout autre moyen, prends du sens.

Les photographes, comme les cuisiniers, les musiciens… ne peuvent etre en competition avec les banques d’images, le surgelé ou la musique d’ascenseur produite par un logiciel….Il faut absoluement valoriser autre chose que le support, sortir de l’argument ( cependant juste) qu’une image ne se fait pas toute seule ( sans technique, sans materiel, sans experience).

« L’UBERisation » de la photograhie est là. On peut le deplorer, mais c’est comme cela. On ne lutte pas contre une marée.
Il faut présenter le travail des photographes sous l’aspect réel, fondamental de la valeur ajoutée qu’ils créent en tant que « facteur de sens » ( comme il y a des facteur de bombarde ou de piano) au service d’une idée, d’idées.

On ne peut pas escompter qu’un rappel aussi juste soit il, au civisme, à la logique économique, à l’honneteté intellectuelle, à la necessité d’arreter de prendre les gens pour des imbeciles et des sponsors gratuits, des fabricants d’images dans lesquelles ont se donne le droit de tailler comme si c’etait de la nappe en papier au mètre, de les modifier comme si elles n’etaient pas le resutat d’une intention, d’une idee, d’une « creation de l’esprit » et respectacle à ce titre, puisse avoir le moindre effet. Désolé, et d’autant plus que ce coup de gueule est fondé.

Il faut penser autrement, et la conclusion à la quelle je suis parvenu ( que je sais irrecevable) est que peut etre il n’ y a plus de place pour des fabricants d’images, ses artisans appliqués qu’ont été mes grands-parents, que mon père et moi-même avons pu être, de meme qu’il n’y a plus de photo-compositeurs, de typographes…Il est temps ( et je ne dis pas que c’est confortable, facile…) que les photographes passent de la « resistance » à la mutation, et inventent une autre manière de penser l’image, son utilisation, sa diffusion, et il n’est pas certain que dans ce processus, il y ait la place d’un « metier » tel qu’on l’ a entendu jusqu’à present.

Aussi frustrants que mes propos puissent paraitre, soyez assuré de mon respect pour ce que vous faites. GCC

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Passion Bretagne
Rémy PENNEG 20 janvier 2017 - 19h35

Ce n’est plus un commentaire, c’est un article/ Trugarez dit

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