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L’élevage est en crise en Bretagne : qu’en pensez-vous ?

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le
Débat citoyen de NHU Bretagne consacré à l’élevage et à la condition animale en Bretagne.
Nous avons posé la question suivante à nos deux Débatteurs. A savoir l’Association L214 par la voix de sa Porte parole et Ronan CARAES, Éleveur de Highlands en Kreiz Breizh (Centre Bretagne)
… qui est ponctuellement décrié dans les médias, et la consommation de viande est en baisse depuis 1998.
Malgré tout, une majorité de consommateurs reste encore aujourd’hui attachée à la consommation de viande.

Comment imaginez-vous l’évolution de ce marché de la viande, et son pendant qui est l’élevage, dans les prochaines décennies ?

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Élevage de volailles en Bretagne

Voici la réponse de Brigitte GOTHIERE, porte parole de l’association de défense animale L214.

Les filières d’élevage sont en difficulté depuis longtemps. Quelques acteurs s’en sortent. Mais, pour la plupart, ce sont des incertitudes, de grandes misères et souvent, à terme, la disparition de l’exploitation. C’est un système qui provoque des dégâts dans beaucoup de domaines. Qu’on regarde du côté social, environnemental, santé publique, sécurité alimentaire et bien entendu du côté éthique, les effets négatifs sont nombreux.

Car le gros problème aujourd’hui, c’est qu’on refuse de remettre profondément en question ce système. En fait on refuse de regarder objectivement la situation. Des fonds sont débloqués quand la crise est trop forte : ils ne remédient pas aux problèmes de fond mais repoussent les contestations de quelques mois, ils font gagner ou plutôt perdre du temps.

Changer de modèle.

D’un autre côté, on pousse les consommateurs à manger de la viande et autres produits d’origine animale matin, midi et soir. On est assailli de publicités, de recommandations qui incitent à une consommation massive. Les repas servis dans les écoles sont soumis à un quota de produits d’origine animale minimum.
L’idée de changer de modèle agricole et alimentaire, auparavant inaudible, commence à se frayer un chemin. En France, si l’intérêt général est pris en compte, les prochaines décennies devraient voir des changements profonds : on consommera moins de produits animaux, on élèvera moins et on pêchera moins d’animaux. L’éthique nous incitera de plus en plus fort à reconsidérer le fait même d’exploiter les animaux.
Notamment pour les manger. Et il est probable, et souhaitable, que d’ici quelques générations, notre société considèrera les autres animaux réellement comme des individus dont les intérêts comptent.
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Élevage de porcs en Bretagne

Et la réponse de Ronan CARAES, Éleveur de bovins Highlands d’Écosse en Kreiz Breizh (centre Bretagne).

Vous savez, mon élevage, Le Ranch de Kerbongout, ne connaît pas la crise, loin de là. J’ai une demande nettement supérieure à l’offre. Cela est justifié par la qualité du produit que j’offre et par ma façon d’élever mes bovins. Beaucoup de parents clients me disent que leurs enfants qui ne voulaient plus manger de la viande, réclament la mienne. Cependant, ma façon de faire est très marginale et atypique.
Aux dires de mes 250 adeptes, mon élevage représente ce que le consommateur souhaite cautionner dignement. Une taille de troupeau volontairement modeste pour une meilleure gestion, une alimentation 100 % herbagère, sans OGM, sans pesticides, naturelle et bio, une bienveillance et une grande sérénité avec les animaux, un lien amical avec le grand public, il me semble que ces approches en ravissent plus d’un. Pourtant, je ne fais que vivre mon rêve ; les choix que j’ai fait, je les ai fait personnellement et répondant à ce à quoi j’aspire.

Le rôle des médias.

Le fait que la viande de manière générale soit en crise reflète tout simplement un grand virage dans la société. Il me semble clair que les médias ont véhiculé une image catastrophique de l’élevage et de ses pratiques. Vous savez, ayant bac + 4 en élevage et six ans d’expérience, je peux vous dire que je ne suis pas en bio pour rien. J’ai été choqué des pratiques dites conventionnelles comme enfermer derrière des barreaux porcs, poulets, veaux, canards, etc. Avec juste la place juste pour se lever et se coucher. Aussi, 80 % des animaux d’élevage français sont nourris aux OGM.
La crise de l’élevage réoriente par le choix du consommateur ce qui lui semble bon et ayant des valeurs morales et éthiques. Et je partage cet avis en vivant ma passion.

Également vous pouvez retrouver les réponses à la première question dans cet article paru en Août.
Merci beaucoup à Brigitte GOTHIERE et à Ronan CARAES d’avoir accepté de participer à ce débat consacré à l’Élevage et la condition animale en Bretagne.

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